Le principal syndicat de médecins généralistes, MG France, a annoncé jeudi qu’il ne participerait pas à la grande conférence de santé organisée en janvier par le gouvernement, en l’absence de nouveaux postes d’enseignants pour la profession.
« MG France suspend sa décision de participer à la grande conférence de santé puisque le gouvernement n’a pas respecté son engagement de nommer des enseignants en médecine générale », a déclaré à la presse son président Claude Leicher.
A l’université, on compte un enseignant de médecine générale pour une centaine d’étudiants en moyenne, contre un enseignant pour dix dans toutes les autres spécialités, a-t-il dit.
« La loi HPST (Hôpital, patients, santé et territoires) de 2009 prévoyait un nombre de nominations précises chaque année », dont 20 postes d’enseignants titulaires par an, a-t-il rappelé.
Mais « seul le doublement du nombre de chefs de cliniques (sorte de prolongation de l’internat, ndlr) », qui devrait figurer dans le prochain budget de la sécuité sociale, a été respecté, a-t-il ajouté.
« Ce gouvernement comme le précédent n’applique pas la loi », a dit le président de MG France, refusant de « discuter » avec le Premier ministre qui « aurait dû donner des ordres au ministère de l’enseignement supérieur ».
Manuel Valls avait annoncé la conférence en mars pour tenter d’apaiser les médecins, hostiles au projet de loi santé de la ministre Marisol Touraine, sans grand succès.
Début juillet, deux des quatre principaux syndicats de médecins libéraux (CSFM et FMF) avaient déjà fait savoir qu’ils boycotteraient l’événement, le troisième (le SML), refusant quant à lui de participer aux travaux préparatoires.
Tous sont entrés en campagne pour les élections professionnelles du 12 octobre.
MG France, qui plaide toujours pour une consultation à 25 euros, contre 23 actuellement, pour les généralistes, déposera un « recours collectif » auprès de l’assurance maladie le 17 septembre, auquel 2.000 praticiens se sont « déjà associés », selon Claude Leicher.
Autre point de crispation: l’obligation pour les médecins de rendre leur cabinet accessible aux personnes handicapées, en vertu de la loi handicap de 2005. Les praticiens qui ne sont pas aux normes ont jusqu’au 27 septembre pour déposer un agenda des travaux et bénéficier d’un délai supplémentaire de trois ans.
Mais « plus de 80% des cabinets de médecine générale ne seront pas en règle à cette date », assure Claude Leicher, qui réclame un moratoire pour les médecins ne pratiquant pas de dépassements d’honoraires.
Dans la foulée, la CSMF a également réclamé le report de cette date, protestant « contre le manque d’aides données par l’Etat ».
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