classe collège

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Pour le Sgen-CFDT, qui organisait ce jeudi une conférence de presse, la rentrée 2015 s’inscrit dans un contexte d’urgence, avec plusieurs chantiers : la réforme du collège, le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche, la revalorisation des personnels, et le lycée.

Réforme du collège : un « risque d’enlisement »

Concernant la réforme du collège, le syndicat dénonce un « plan de formation qui ne prend pas la mesure des enjeux », avec un calendrier « trop tardif ». Ainsi, explique Frédéric Sève, secrétaire général du Sgen-CFDT, « les dispositions de Najat Vallaud-Belkacem consistent en une formation des individus, hors temps scolaire : la préparation de la rentrée 2016 n’est pas considérée comme une tâche normale des équipes éducatives ». En outre, « l’essentiel de la formation se fera au 2e et au 3e trimestre, c’est-à-dire trop tard. »

Amphithéâtre université

Amphithéâtre université © Danielle Bonardelle – Fotolia.com

Le syndicat devrait lancer des « actions de formation » pour ses adhérents et sympathisants, sur crédit de temps syndical, afin de « les aider à maîtriser la réforme du collège ». Pour Frédéric Sève, « le risque qui pèse sur la réforme est celui d’un enlisement, ou l’incapacité à l’appliquer correctement, faute de moyens dégagés pour faire travailler les personnels ensemble ».

Enseignement supérieur : « au bord de la crise de nerfs »

Selon le Sgen-CFDT, l’enseignement supérieur est « au bord de la crise de nerfs ». Ainsi, le syndicat décrit des effectifs en forte hausse à l’Université, avec plus de 2 millions d’étudiants inscrits cette année, mais « des crédits qui ont baissé sur le long terme, et qui sont mal répartis, victimes d’un pilotage aveugle ». Le syndicat dénonce ainsi des « gels de crédits systématiques » et des prélèvements sur les fonds de roulement, qui sont « dramatiques pour la gestion des établissements ».

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Le burn-out est un état de fatigue intense. (© grafikplusfoto – Fotolia.com)

Conséquence : « les conditions d’études se dégradent pour les étudiants », note le syndicat, qui déplore une augmentation du seuil de dédoublement, la fermeture de formations, la réduction des volumes horaires des maquettes de formation, et la baisse du taux d’encadrement.

Une revalorisation des personnels « urgente »

Pour le Sgen-CFDT, qui note un « problème d’attractivité des métiers de l’enseignement », il est « urgent de revenir à l’équité ». Pour combler « de fortes inégalités de rémunération, en particulier entre les enseignants des premier et second degrés », le syndicat demande que l’ISAE (indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves) soit portée au niveau de l’ISOE, indemnité du second degré – soit de 400 à 1200 €.

Imaginer « un nouveau Bac »

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Enfin, le Sgen-CFDT veut « changer le Bac ». Alors que le gouvernement « a tout fait bouger, de la maternelle à l’université, le lycée est le grand oublié, alors qu’il est sous tension », déplore Frédéric Sève.

Selon le secrétaire général, « le Bac est une barrière qui filtre les élèves à la sortie du lycée, sans fonction d’articulation avec l’enseignement supérieur ». Pour le Sgen-CFDT, « il est urgent de poser la question, non pas de sa suppression, mais de sa transformation, pour lui faire jouer ce rôle de passerelle, au coeur du concept de ‘Bac-3/Bac+3’. »

Le syndicat appelle le gouvernement à mener une réforme « du sens et du contenu du Baccalauréat ». Franck Loureiro, secrétaire national, décrit un taux d’échec en première année universitaire, « d’environ 50% ». Et de lancer : « l’université, seule, ne peut pas prendre en charge la problématique des bacheliers. »

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Pour le Sgen, le Bac, ne doit plus « évaluer un empilement de connaissances, mais préparer au supérieur ». Le syndicat rêve d’un diplôme qui « évaluerait des compétences nécessaires à la poursuite d’études dans le supérieur : l’autonomie, l’esprit d’initiative, et la capacité à travailler collectivement. »

« Le lycée n’évoluera pas sans un changement dans la conception du Bac », note Franck Loureiro. Le syndicat « mènera une enquête », auprès des lycées et des universités, « pour imaginer un nouveau Bac ». Objectif : « réfléchir à une rénovation du 1er grade universitaire, et à un lycée répondant aux enjeux de l’élévation du niveau de qualification ».