Sur le site du Syndicat Général des Lycéens (SGL), Eliott Nouaille, président de l’organisation, attaque vivement l’Enseignement Moral et Civique (EMC), introduit par la loi du 8 juillet 2013 pour la Refondation de l’École, et qui sera mis en œuvre dès septembre.
Pour le lycéen militant, l’EMC « est une excellente idée sur le papier », dont le but est de « faire du lycée un véritable lieu de vie citoyen ». Mais, écrit-il au lendemain d’une rencontre avec le directeur de cabinet de Najat Vallaud-Belkacem, « je peux l’affirmer sans le moindre doute : l’EMC ne sera qu’une heure gadget dans les emplois du temps des lycéens ».
« Je vois mal arriver un changement radicale »
Dans sa tribune, Eliott Nouaille déplore le fait que « l’EMC sera dispensé par des enseignants non formés à la pédagogie ascendante, où l’élève redevient acteur, travaillant en groupe et faisant vivre le cours ». Ainsi, estime-t-il, « trop habitué à dicter à ses élèves, qui se réduisent uniquement à la prise de notes, je vois mal arriver un changement radical dans ce cours ».
Le président du SGL note aussi que « parce que l’EMC ne fait pas l’objet d’une prise en compte des connaissances et compétences développées, elle ne fera naturellement pas l’objet d’une attention particulière (ni des élèves, ni des équipes pédagogiques, ni des parents) ».
« Un volume horaire risible »
L’EMC ne sera « proposé qu’une heure toutes les deux semaines au lycée », ajoute Eliott Nouaille, qui s’interroge : « comment est-il possible, alors que nous nous apprêtons à sortir du lycée avec la carte d’électeur, ne pouvoir débattre sur notre citoyenneté qu’aussi peu de temps ? »
Dans un premier temps, les professeurs d’histoire-géographie « qui avaient déjà l’habitude d’assurer l’ECJS » , selon Najat Vallaud-Belkacem, se chargeront d’enseigner l’EMC. « Il s’agira du même professeur de classe qui doit terminer son programme, et qui préférera, comme pour l’ECJS, utiliser cette heure à cette fin-là », lance le président du SGL. Et de critiquer un « volume horaire risible » de 30 minutes par semaine dans le secondaire, qui devrait pousser « le professeur, pas formé aux nouveaux programmes, à poursuivre sa matière d’origine ».
Pour Eliott Nouaille, « l’EMC n’est en réalité qu’une continuité de l’ECJS du lycée, que ce soit sur l’évaluation, sur l’enseignement, sur le volume horaire, ou sur la pédagogie ». Et « tout comme cette dernière, elle sera fantomatique et tombera aux oubliettes », conclut-il.
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