Pourquoi ce nouvel enseignement ?
L’EMC a été introduit par la loi du 8 juillet 2013 pour la Refondation de l’École. Il sera mis en œuvre dès ce mois de septembre. Après les attentats qui ont frappé Paris en janvier 2015, son contenu a fait l’objet d’une consultation avec la communauté éducative.
Dans la foulée, 11 mesures ont été annoncées par la ministre de l’Education nationale pour une grande mobilisation de l’École pour les valeurs de la République. L’EMC doit notamment permettre de créer un « parcours citoyen » de l’école élémentaire jusqu’à la terminale. Plus précisément, transmettre les valeurs de la République, c’est-à-dire « la dignité, la liberté, l’égalité, la solidarité, la laïcité, l’esprit de justice, le respect de la personne, l’égalité entre les femmes et les hommes, la tolérance et l’absence de toute forme de discrimination », indique le ministère de l’Education nationale. Il doit aussi « développer le sens moral et l’esprit critique et permettre à l’élève d’apprendre à adopter un comportement réfléchi. Il prépare à l’exercice de la citoyenneté et sensibilise à la responsabilité individuelle et collective ».
Qu’est-ce qui change ?
L’EMC remplace l’instruction civique et morale à l’école élémentaire, l’éducation civique au collège et l’enseignement civique, juridique et social (ECJS) et d’éducation civique au lycée. Dans les faits, « hormis un changement d’étiquette, il n’y aura pas une grande différence par rapport à ce qui était proposé dans le cadre de l’ECJS, avec déjà une éducation à la citoyenneté, une réflexion sur le vivre ensemble et le fonctionnement des institutions », estime Bruno Benoit, président de l’Association des professeurs d’Histoire-Géographie (APHG).
Quels professeurs pour l’enseigner ?
« Dans un premier temps, ce seront les professeurs d’histoire-géographie qui avaient déjà l’habitude d’assurer l’ECJS », explique le ministère de l’Education nationale. « Mais, à terme, avec la réforme du collège et l’introduction des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) , beaucoup d’autres enseignants, de lettres par exemple, seront en capacité d’assurer l’ECM. » La ministre Najat Vallaud-Belkacem vient d’indiquer lors de sa conférence de presse de rentrée que « tous les professeurs du 2nd degré peuvent prendre en charge cet enseignement ».
Bruno Benoit note cependant que ce serait « une erreur » de confier la charge de ce nouvel enseignement à d’autres professeurs que ceux d’histoire-géographie « les plus qualifiés pour le faire », selon lui : « Ce serait revenir sur une parole donnée à l’automne 2014, donc une provocation, dans un climat encore sensible après la réforme des programmes . »
Quelle formation pour les enseignants ?
« Les professeurs qui enseignaient l’ECJS disposent déjà d’éléments, ça va donc se mettre en place très vite », indique le ministère. Et pour les autres ? « Chaque année, il y a un plan de formation continue : la discipline figurera dans ce plan. » De plus, 1000 premiers formateurs doivent être formés, pendant 2 jours sur la laïcité et l’EMC, d’ici la fin de l’année « afin de répondre dans chaque académie et chaque département aux besoins de formation et d’accompagnement ». Quant aux jeunes enseignants, « un module de formation existe dans les ESPE depuis l’an dernier sur ce type d’enseignement », assure le ministère qui précise aussi que des ressources seront mises en ligne, à partir du 1er trimestre, notamment sur Éduscol.
Quel volume horaire ?
L’EMC bénéficiera d’un horaire dédié : 1h par semaine dans le primaire, 30 minutes par semaine dans le secondaire. « Et ce n’est pas à la liberté des enseignants », insiste le ministère. Sans attendre, l’APHG demande une évaluation de ce nouvel enseignement au 3e trimestre : « pour faire le point sur ce qui se sera réellement réalisé : qui a assumé l’EMC ? Est-ce que l’horaire a été respecté ou a-t-il été récupéré pour compléter les cours d’histoire-géographie ? C’est à craindre, avec des horaires de plus en plus homéopathiques », regrette Bruno Benoit.
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