Plusieurs syndicats hostiles à la réforme du collège pour 2016 appellent les enseignants à une troisième grève le 17 septembre, a-t-on appris mardi auprès du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire.

« La grève est actée dès aujourd’hui », a déclaré à l’AFP Frédérique Rolet, cosecrétaire générale du Snes. « Deux organisations ont demandé un délai pour consulter leurs instances sur une manifestation nationale en octobre », souhaitée par une majorité, a-t-elle ajouté, à l’issue d’une réunion de l’intersyndicale composée des organisations Snes-FSU, Snep, FO, CGT, Snalc et SUD.

« Le discours de la ministre » de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, « qui se veut très apaisant, a beaucoup irrité », a-t-elle expliqué. « Quand elle parle de +malentendu+ avec les enseignants, ce n’est pas un malentendu, les gens savent lire et écrire ».

La réforme du collège entrera « en vigueur à la rentrée prochaine », a réitéré la ministre mardi sur BFMTV. ‘ »Que l’intersyndicale qui s’était déjà mobilisée ( …) décide de se mobiliser à nouveau, c’est son droit », a-t-elle dit avant l’annonce de la date de la nouvelle grève.

« Cette année 2015/16 est une année essentielle, pour continuer un travail de conviction, d’accompagnement, de formation, indispensable pour que tout le monde parmi les personnels du collège comprenne ce qu’on attend d’eux avec cette réforme du collège », avait-elle dit la veille sur France Inter.

Le Snes estime qu’il est toujours possible de changer les textes de la réforme du collège, publiés au Journal officiel en mai au lendemain d’une première grève, suivie par 27,6% des enseignants des collèges publics selon la rue de Grenelle, le double selon l’intersyndicale.

La deuxième journée de mobilisation, le 11 juin, a elle rassemblé 11,9% de grévistes, selon le ministère, un tiers selon le Snes.

Interrogée sur la capacité à mobiliser à peine deux semaines après la rentrée scolaire, Mme Rolet a rétorqué: « On ne part pas de rien ».

« La rentrée n’a jamais été une période facile » pour relancer un mouvement, a estimé au contraire la semaine dernière Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa, deuxième syndicat de l’éducation, qui soutient la réforme du collège. « Le calendrier du Snes va se heurter » à celui de sa fédération, la FSU, qui a appelé à une grève interprofessionnelle sur les salaires le 8 octobre, tout comme la CGT et Solidaires, a-t-il fait valoir.

La réforme du collège a suscité de nombreuses polémiques depuis sa présentation en mars. La suppression d’une large partie des classes bilangues et des options latin et grec ont provoqué la colère des enseignants de lettres classiques et d’allemand, ainsi que de la droite.

Les syndicats anti-réforme critiquent la part d’autonomie accordée aux établissements et l’interdisciplinarité prévue (croiser deux disciplines lors d’un même cours), estimant qu’on va mettre en concurrence les collèges ainsi que les disciplines.