A la veille de la rentrée scolaire, et alors que 855.000 enseignants entament leur pré-rentrée ce lundi 31 août, Najat Vallaud-Belkacem est revenue, au micro de France Inter, sur différents sujets polémiques, comme la réforme du collège et les salaires des enseignants.
Réforme du collège : « enseigner autrement »
Au coeur de la contestation de nombreux professeurs, la réforme du collège revient sur le devant de la scène. La ministre de l’Education nationale défend à nouveau ses axes majeurs : « pour les enseignants, il s’agira d’enseigner autrement, d’introduire de nouvelles pratiques pédagogiques, à travers l’interdisciplinarité, et grâce à l’autonomie des établissements ».
Selon Najat Vallaud-Belkacem, le latin et le grec « ne disparaissent pas du fait de la réforme du collège : ils sortent d’une case option pour intégrer une case d’enseignement à part entière ».
Dans une interview au Parisien publiée ce lundi, malgré une grève annoncée par le SNES-FSU, elle affirme : « je n’ai pas d’inquiétude sur le fait que la réforme du collège s’appliquera en 2016 ».
Salaires des profs : « il faudra aller plus loin que l’ISAE »
Concernant la question des salaires des enseignants, sujet dont le candidat de droite Alain Juppé s’est emparé en promettant de les augmenter de 10%, la ministre remarque : « nous n’avons pas attendu ce dernier pour découvrir que les enseignants étaient sous-rémunérés : c’est la raison pour laquelle nous avons créé l’ISAE (indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves) ». Selon Najat Vallaud-Belkacem, cette indemnité « a vocation a augmenter durant ces deux prochaines années ».
La ministre reconnaît « qu’il faudra aller plus loin que cette prime ». L’augmentation des salaires ne se fera cependant pas tout de suite : « c’est l’objet du prochain quinquennat. Il nous faut d’abord atteindre notre objectif de création de postes (64.000 au total d’ici à 2017), avant de passer à cette étape ».
Une revalorisation des indemnités REP et REP+
La ministre en a profité pour remarquer que « les discours incantatoires, c’est facile », mais que la « réalité des actes passe plus inaperçu ». Ainsi, explique-t-elle, un décret publié ce lundi au Journal Officiel « revalorise » les rémunérations des enseignants en éducation prioritaire. « Ils voient doubler leur indemnité, qui passe à 1 734 € pour les REP, et à 2312 € pour les REP+. Cela permettra de rendre plus attractifs les postes situés dans ces zones difficiles ».
Najat Vallaud-Belkacem répond en outre aux inquiétudes des syndicats d’enseignants, comme le SNUipp et le SNES-FSU, qui déplorent une crise du recrutement. Selon elle, « il n’y a pas de crise des vocations. Au contraire, il y a un enthousiasme énorme chez ceux qui s’engagent dans ce métier ».
Madame la ministre semble ne pas être informée que de nombreux postes au CAPES n’ont pas été pourvus faute de candidats ou de candidats au niveau, en particuliers dans les matières scientifiques, mais aussi en Allemand, matière pour laquelle on comprend mal comment elle va recruter des profs.
La promotion de la langue Allemande semble bien mal partie.
Madame la ministre n’a jamais répondu à l’inquiétude des professeurs d’Allemand.
La nomination de madame Kott qui, de son propre aveu dans son interview dans ces colonnes, « ne renoncera à aucune de ses activités » pour remplir sa mission de déléguée ministérielle à la promotion de la langue Allemande, ne rassure personne.
La désillusion entrainée par la réforme des collèges aura nécessairement une réponse des professionnels mais aussi dans les urnes.