La ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem a vivement critiqué vendredi la proposition d’Alain Juppé d’augmenter de 10% le salaire des professeurs des écoles, la qualifiant de « promesse de Gascon » irréalisable au vu des finances publiques.

Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite et du centre pour 2017, a affirmé dans Le Parisien magazine paru vendredi qu' »il faut mettre le paquet sur l’école primaire », notamment en augmentant la rémunération des professeurs du primaire de 10%.

« Il y a une forme de promesse de Gascon dans ce qu’annonce Alain Juppé », a répliqué Najat Vallaud-Belkacem lors d’un point presse au cours de la visite du collège Jean Rostand du Cateau-Cambrésis (Nord), où des élèves suivent le programme « Ecole ouverte » d’accompagnement pendant les vacances d’été.

Augmenter de 10% le salaire des professeurs des écoles, « cela signifie une dépense d’environ 1,5 milliards d’euros, et en même temps il (Alain Juppé) dit ne pas vouloir augmenter les dépenses de l’Education nationale, alors où va-t-il trouver cet argent? », a noté la ministre socialiste.

A l’ancien Premier ministre qui propose de « réaffecter des postes d’enseignants (du collège et du lycée) vers le primaire », Mme Vallaud-Belkacem a répondu que « compte tenu de la démographie, les marges de manoeuvre au lycée n’existent pas, sauf à avoir 40 élèves par classe ».

Alain Juppé veut également réduire le baccalauréat à quatre ou cinq épreuves. Selon la ministre, « quand il estime qu’il y a un milliard et demi d’euros à trouver dans les épreuves du bac, ça signifie qu’il ne souhaite plus avoir d’épreuves du bac à la fin du lycée, or je crois que les Français sont très attachés à ces épreuves ».

Mme Vallaud-Belkacem a toutefois reconnu que dans ses propositions, Alain Juppé « semble faire preuve d’une modération qui l’honore: on est assez loin des outrances et des caricatures auxquelles nous avait habitués la droite ces derniers mois ».

« De fait il semble partager assez largement les orientations de la refondation de l’école, la priorité à l’école maternelle et primaire par exemple et les rythmes scolaires qu’il ne compte pas remettre en question », notamment, a-t-elle fait valoir.

La réforme des rythmes en primaire, généralisée à la rentrée 2014, a étalé les 24 heures de classe hebdomadaires, avec le rétablissement de la cinquième matinée de classe qui avait été supprimée en 2008, et des après-midi de classe raccourcies pour mieux faire coïncider les temps d’apprentissage avec les pics de vigilance des écoliers.