Comment les professeurs des écoles se préparent-ils à la rentrée qui approche ? Comment vont-ils faire connaissance avec leurs élèves, présenter l’année à venir, à un moment déterminant de la vie d’un enfant ?
Nous avons lancé un appel sur Twitter cet été. Voici les témoignages de 2 institutrices qui partagent leur méthode pour impulser une vie de classe positive et lancer l’année.
Ambiance et “mise au travail”
Professeure des écoles à Champagneux (Savoie), Romance Cornet “conçoit le premier jour de classe sous deux angles” : l’ambiance dans la classe, et la “mise au travail”.
Chaque année, elle “change un peu l’entrée en matière”, car elle garde une partie de ses élèves (elle s’occupe des CM1/CM2), “qui sont aussi une ressource”. Dès que les élèves entreront dans la classe, “ils poseront leurs affaires et viendront en demi-cercle se regrouper autour de moi”, explique-t-elle.
Ces premier instants “sont la base de ce que j’attends d’eux : grandir ensemble”, indique l’enseignante. ”La proximité fait que chacun va pouvoir se ‘confier’, ‘se laisser’ aller à la parole. Pendant 1h environ, nous allons nous apprivoiser. Je prends des nouvelles de leur été, de leurs sentiments sur le retour à l’école, pourquoi on est content ou pas, les craintes, le droit de dire ce qu’on ressent même si c’est négatif mais en mettant les formes”, raconte-t-elle.
Pour Romance Cornet, ces premiers instants sont “souvent l’occasion immédiate de faire le point sur l’écoute (oreille et visage tournés vers la personne qui parle) de l’autre, la prise de parole. Et surtout de commencer à parler ouvertement de ce que chacun ressent, que ce n’est ni honteux ni interdit, et surtout que je suis la garante de cette expression du cœur”. Ainsi, ajoute l’institutrice, “je leur explique tout de suite que personne n’a à être jugé pour ce qu’il est ou ressent.”
Retour au calme et coopération
Une fois les sentiments évoqués sur le retour à l’école, “nous enchaînerons sur les besoins de chacun (élèves et maîtresse) en classe, et que faire si on est parasité par une émotion négative en arrivant à l’école”, explique l’enseignante, qui utilise au quotidien une “boite à colères”.
La professeur des écoles inaugure alors une “réflexion sur les règles de travail en classe”. Dans la discussion, “c’est l’occasion pour moi de leur expliquer quelques activités rituelles en lien avec mes besoins de maîtresse, qui sont aussi les leurs”, note-t-elle.
Premier besoin : le retour au calme. “Chaque matin, en arrivant en classe, nous pratiquerons 2 minutes de relaxation / éveil du corps (à sa place) pour bien se poser. Au retour de la récréation, si trop d’énervement persiste, un retour au calme par des étirements. Et en fin de journée, 2 minutes avant de partir, nous ferons la ‘météo du jour’ pour évaluer notre journée et notre vécu”, décrit Romance Cornet.
Ainsi, 5 doigts écartés correspondent ‘au soleil et au sentiment ‘super’”, le poing levé signifie “un nuage, un sentiment mitigé”, et 5 doigts tendus vers le bas correspondent à “la pluie, une mauvaise journée”. Les élèves désirant en parler “peuvent expliquer, et nous trouveront une solution pour le lendemain, si cela relève d’un problème de classe”, explique l’institutrice.
Deuxième besoin : la coopération. Romance Cornet explique à ses élèves “qu’après, ils commenceront leur plan de travail, avec les compétences de plusieurs semaines, et que pour cela, il leur faut apprendre à travailler ensemble, à coopérer, à devenir tuteur, ou à être capable de s’ouvrir aux conseils des autres.”
Une “carte d’accueil personnalisée”
Pour les encourager dans cette entrée dans la nouvelle année, “les élèves se dirigeront ensuite vers leur place respective et pourront récupérer une petite carte d’accueil personnalisée”. Puis l’enseignante laissera la parole aux CM2, qui expliqueront “le plan de travail, le travail d’entraide” et d’autres règles de vie en classe. Enfin, Romance Cornet projettera à ses élèves une “capsule vidéo de présentation”, conçue par ses soins.
En fin de matinée, “je leur lirai un petit livre ou un conte sur l’amitié, la solidarité ou les sentiments. Ainsi, durant la première matinée, ils auront déjà un aperçu de cette ambiance de travail que nous vivront ensemble”, remarque l’enseignante, qui précise que l’après-midi, “il y aura bien sûr un temps pour les papiers !”
Les CM2 expliqueront aussi aux CM1 le fonctionnement de la Twittclasse mise en place par Romance Cornet, “ce qui sera l’occasion de faire une nouvelle charte, et d’écrire nos premiers tweets, avec des balises comme #dansmaclasse, #larentréecest, #jemesens”.
Enfin, ses élèves entameront un travail en arts visuels, avec la fabrication d’un sous mains « des fleurs du bien ». Romance Cornet explique ce concept : “chaque élève devra se poser la question ‘Quelle fleur voudrais-je m’offrir ? Quelles fleurs voudrais-je qu’on m’offre ?’ Et il dessinera des fleurs et les nommera ‘amitié, écoute, gentillesse….’, selon son idée. Nous mettrons en couleur, puis je plastifierai. Chacun aura ainsi un rappel positif sous son nez tous les jours.”
Romance Cornet ponctuera l’année scolaire de “moment forts”, comme la semaine de la gentillesse, la lecture et l’analyse de “livres et d’albums sur l’amitié”, et des “moments pour travailler l’estime de soi”.
Une “réflexion collective sur l’espace classe”
Professeure des écoles à Langon (Gironde), Amélie Vacher s’occupe d’une classe de CE2. “Au début, nous allons nous présenter, nous poser des questions, nous décrire à travers de petits jeux. Puis je vais leur présenter le matériel de la classe”, explique-t-elle.
Avec ses élèves, elle mettra en place une “réflexion collective sur l’espace classe”, à savoir la façon d’aménager la salle pour la “rendre agréable”, comme “des tables pour travailler en groupe, des espaces à thème, ou des coussins par terre”.
L’enseignante présentera aussi à ses élèves “l’organisation générale du fonctionnement de classe cette année : à savoir que les élèves seront répartis par groupes et que tous les jours, ils auront plusieurs créneaux de travail pendant lesquels ils devront réfléchir ensemble et collaborer pour produire et communiquer ensuite leurs résultats”.
“Définir des activités pour améliorer le bien-être en classe”
Amélie Vacher a choisi de faire participer ses élèves à de nombreux projets, comme les twictées, les défimaths (concours de défis mathématiques), Anime Histoire (projet collaboratif d’écriture sur Twitter), ou la Semaine polaire d’APECS France (échanges avec de jeunes scientifiques étudiant les régions polaires). Mais elle compte sur eux pour en trouver d’autres.
“J’aimerais que tous ensemble, nous essayions de définir à la fois un environnement et des activités pour améliorer leur bien-être en classe”, ajoute l’enseignante, qui “compte sur ses élèves” pour qu’ils “s’investissent dans le fonctionnement la classe”.
Ainsi, elle conclut : “je vais leur demander d’inventer, en rapport avec le programme fixé par les IO (instructions officielles), des situations qu’ils considèrent ‘plaisantes’ et de les mettre en pratique. But pour moi : analyser les résultats scolaires de ce type de situation et faire le lien entre apprentissage et plaisir.”
Beaucoup d’idées particulièrement intéressantes visant le bien-être, la communication non- violente dont je fais une grande promotion dans mon Espe. Les élèves ont bien de la chance de passer une année scolaire avec des enseignantes professionnelles et empathiques.
Je m’adresse au site : pourriez-vous varier les photographies d’enfants et d’enseignants ?
que des enfants et des enseignants blancs, tout de même, ce n’est pas représentatif de la richesse de nos classes aujourd’hui.
Soyons attentifs aux images !