Prof d’anglais à l’Internat d’Excellence de Montpellier, Frédéric Davignon a découvert la classe inversée sur Twitter. L’enseignant est alors à la recherche d’un moyen de chasser l’inquiétude de ses élèves de seconde et de 6e, face à l’anglais, et surtout à l’expression orale. “Mes élèves me disaient qu’ils n’avaient pas de vocabulaire, qu’ils n’étaient pas assez bons”, se souvient-il.
Pour “rassurer” ses élèves et répondre à leurs besoins, “surtout de vocabulaire et de grammaire”, il perçoit dans la classe inversée “une solution à un problème courant en classe : le fait de reprendre les choses qui n’ont pas été assimilées les années précédentes, tout en essayant de se tenir au programme”.
Un temps de classe dédié à la pratique
A la rentrée 2014, avec ses seconde et 6e, il se lance dans la classe inversée. Le fonctionnement est simple, propre à la “flipped classroom” : avant le temps de classe, les élèves visionnent des capsules conçues par le professeur. Le temps passé avec ce dernier, dans la salle de classe, est dédié à la pratique.
Seule particularité, ici : l’établissement de Frédéric Davignon étant un internat, les vidéos sont visionnées sur place, sur les ordinateurs de l’école, en libre accès lors des temps de permanence, en fin d’après-midi. A noter que ce visionnage est facultatif.
Une semaine avant le début d’une nouvelle séquence, ou avant l’étude d’un nouveau document, “je donne accès à mes élèves à une ou deux capsules vidéo, qui reprennent le vocabulaire ou les points de grammaire dont ils vont avoir besoin lors de la mise en pratique”, explique l’enseignant.
« La classe inversée les a complètement débloqués »
En plus de ces ressources, les élèves ont accès à des fiches de vocabulaire à trou (reprenant le contenu de la capsule), ainsi qu’à des quizz, qui permettent au professeur de “vérifier s’ils ont regardé, et s’ils ont compris ou pas.”
L’objectif, explique Frédéric Davignon, “est de leur permettre de mémoriser le vocabulaire ou les points de grammaire nécessaires pour qu’ils puissent parler, et ensuite mémoriser en retour des choses en parlant”.
Une fois en classe, lors de l’étude d’un document (vidéo, texte, son), les élèves travaillent en groupe. “Ils mettent en commun ce qu’ils ont compris du document, et s’aident de ma capsule si besoin, via leurs smartphones”, indique l’enseignant. Pendant ce temps, ce dernier circule dans la classe, “les aide et les oriente”.

« Tu stresses parce que c’est la rentrée ? Tu ne comprends rien quand je parle en anglais ? Voici une vidéo qui traite des phrases du Warm up. Maintenant, tu as tout pour être zen! Au travail! » / Une capsule de Frédéric Davignon.
La mise en place de la classe inversée a “complètement débloqué” ses élèves, remarque Frédéric Davignon. “Bien sûr, ils sont toujours stressés avant de prendre la parole, mais ils n’ont plus cette espèce de blocage qu’ils avaient il y a un an. Le fait d’arriver en classe préparés leur a redonné confiance : avant le cours, ils peuvent voir et revoir à l’envie la capsule”, assure-t-il.
L’enseignant : un « facilitateur »
La classe inversée permet à l’enseignant de passer plus de temps avec ses élèves. “Je n’ai pas besoin de revenir sur des choses qui n’étaient autrefois pas forcément assimilées. Je dégage du temps pour travailler avec eux sur la méthodologie, sur les outils à utiliser pour apprendre à apprendre”, indique-t-il.
“Nos relations ont également changé. Je suis devenu un facilitateur, celui qui donne les bons outils à utiliser et qui leur permettent de réussir… ou en tout cas, de mieux y arriver”, explique-t-il encore. Avec la “flipped classroom”, plus “d’approche frontale” : Frédéric Davignon “ne place plus les élèves dans une situation de difficulté, mais dans une situation où ils sont en mesure d’utiliser a minima les outils que je leur ai donné pour s’exprimer à l’oral”.
« Un bagage minimum » avant le cours
Il s’explique : “avant, je demandais à mes élèves de s’exprimer sur un document sans qu’ils aient forcément le vocabulaire, mais je partais du principe qu’ils l’avaient. Et je les plaçais alors en difficulté. Maintenant, je leur apporte un ‘bagage minimum’ qui leur permet de mieux aborder les choses”.
“Avec la classe inversée, je ne passe plus mon temps de classe à faire quelque chose pour lequel je ne suis pas utile. Je me recentre sur ce qui est important : les accompagner quand ils étudient un document ou s’expriment à l’oral”, ajoute l’enseignant.
Frédéric Davignon note chez ses élèves “des progrès très nets en vocabulaire”, ainsi qu’un “gain de confiance en soi”. Avec la classe inversée, “les élèves arrivent en classe préparés, confiants dans leurs capacités à parler et écrire en anglais. Ils n’ont plus peur de l’erreur”.
Un simple « outil de plus »
Le professeur d’anglais pointe du doigt une seule limite : “la bonne volonté” des élèves à visionner les capsules avant le cours. “Je ne les force pas, mais je valorise le fait de les regarder régulièrement : chaque trimestre, ceux qui ont visionné les vidéos reçoivent une note positive”, explique Frédéric Davignon.
L’enseignant réfléchit à créer des « groupes de besoin », permettant d’établir une différenciation et d’accompagner davantage les élèves n’ayant pas “joué le jeu”, ou n’ayant pas compris la capsule.
[warning]La ‘flipped classroom‘ concerne le primaire comme le secondaire, et peut faire l’objet d’un grand nombre d’applications pédagogiques. Cet article fait ainsi partie d’un vaste dossier sur la classe inversée, à découvrir ![/warning]
Bonjour Frederic! Est-ce que tu crées toi même les vidéos? Si oui, quel logiciel utilises-tu? Merci
Bonjour Frédéric,
En cherchant une méthode simple pour mes élèves de 6 ème et ados, j ai découvert votre méthode qui m’a vraiment captivité, auriez vous la gentillesse de me dire comment vous procédez, et quel logiciel utile vous .
Thanks lot
Faty
Bonjour Frédéric,
Je cherche les capsules que tu as déjà crées mais la page « My Other School » ne donne rien. Je suis impatiente de passer moi aussi à cette pédagogie de la classe inversée.