Les étudiants en médecine restent en majorité issus de milieux favorisés, la mise en place de la première année commune aux études de santé (Paces) n’ayant pas modifié leur profil social, souligne une étude de la Drees publiée jeudi.
La réforme des études médicales a instauré une année commune pour les étudiants en médecine, dentaire, sage-femme et pharmacie, sanctionnée par quatre concours différents, au lieu d’un concours unique pour les trois premiers et un distinct seulement pour le dernier.
Cela n’a « pas modifié les caractéristiques sociodémographiques des étudiants de première année, dont l’origine sociale est marquée par une surreprésentation des classes favorisées », indique la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).
En général, en France, « trois (étudiants) sur dix ont des parents cadres supérieurs ou exerçant une profession libérale, tandis qu’un sur dix sont des enfants d’ouvriers », rappelle la Drees.
Mais ce constat est « exacerbé » pour les étudiants en Paces, avec « quatre étudiants sur dix » toujours issus des milieux favorisés pour l’année 2013-2014, ce qui place les études de santé parmi « les formations les plus clivées socialement, derrière les classes préparatoires aux grandes écoles ».
En outre, en Paces, « un enfant de cadre a deux fois plus de chance qu’un enfant d’ouvrier d’intégrer une deuxième année » et 2,5 de plus en médecine.
Malgré la réforme, les études de santé restent très sélectives. Parmi les nouveaux inscrits en Paces en 2010-2011 et ayant validé leur premier semestre, seuls 37% ont intégré une deuxième année d’études médicales en un ou deux ans. Ce taux est supérieur de trois points à celui de la génération précédente.
Par ailleurs, 65% des nouveaux inscrits en 2013-2014 sont des femmes, qui restent majoritaires en deuxième année d’études médicales.
L’augmentation des hommes dans les écoles de sages-femmes, qui leur sont ouvertes depuis 1982, a été stoppée. Multipliés par 5 entre 2005 et 2010 pour atteindre plus de 10% du total des étudiants en 2010, les effectifs masculins ont baissé « de plus de moitié » à partir de 2011.
Les étudiants doivent désormais choisir leur filière avant de passer le concours au lieu d’attendre leur classement aux épreuves, ce qui laisse supposer que les hommes avaient tendance à devenir sage-femmes par défaut.
Ainsi, seuls deux hommes figuraient parmi les 174 étudiants inscrits en Paces en 2010 et parvenus à intégrer une école de sages-femmes à l’issue de leur première année.
En janvier 2014, environ 57.000 étudiants étaient inscrits en Paces.
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