Quelque 1.500 jeunes ont bénéficié jusqu’à présent du dispositif « meilleurs bacheliers » qui leur permet d’accéder à des filières sélectives d’études supérieures, un nombre que le ministère espère doubler au cours des prochaines semaines.

Ce système, mis en place par le ministère de l’Education, vise à « récompenser le mérite, partout sur le territoire ». Instauré en 2014, il n’avait alors rencontré qu’un succès mitigé -à peine plus de 200 jeunes gens en avaient bénéficié-, faute d’informations, selon le ministère.

Cette fois-ci, les proviseurs de tous les lycées ont été prévenus de l’existence du dispositif et les élèves répondant aux critères étaient alertés par SMS, via leur inscription sur APB, le portail d’inscription des bacheliers souhaitant poursuivre des études supérieures.

Sont concernés les 10% de bacheliers ayant obtenu les meilleurs résultats lors de l’examen au bac général, technologique ou professionnel. On leur propose, s’ils le souhaitent, de faciliter l’acceptation de leur dossier dans les classes préparatoires aux grandes écoles, BTS, IUT, écoles d’ingénieurs post-bac etc. où ils ont postulé mais où ils se trouvent en liste d’attente.

Environ 15.000 jeunes bacheliers étaient éligibles cette année et 6.000 ont donné suite à la proposition du ministère, indique-t-on rue de Grenelle. 1.500 ont accepté la proposition finale qui leur a été faite et le ministère espère monter jusqu’à 3.000 d’ici mi-septembre.

Prama Begum, les mains ornées de délicats tatouages au henné, est venue vendredi dans les jardins du ministère de l’Education pour recevoir des mains de la ministre Najat Vallaud-Belkacem son diplôme de « meilleur bachelier ».

Arrivée en France en 2009 sans parler un mot de français, elle a démarré le collège par des classes réservées aux non-francophones avant d’intégrer la filière classique. Elle vient de décrocher son bac professionnel « accueil et relations clients et usagers » au lycée Arthur-Rimbaud de La Courneuve, avec mention Bien.

Elle avait demandé un BTS tourisme mais était sur liste d’attente. Grâce à ses notes au bac, elle a été finalement acceptée. Aînée de quatre filles, elle est la première de sa famille à suivre des études supérieures, elle veut « travailler en entreprise » et ajoute en souriant « mes parents sont très fiers ».

Alexandre Loutte, lui, a suivi sa scolarité à l’Institut d’Achin, un établissement privé réputé, dans le Nord. Pendant l’année, ses notes sont honorables mais sans plus et il n’est qu’en liste d’attente pour l’école d’ingénieur de ses rêves. Il a décroché le bac scientifique avec mention Très bien, et des notes supérieures à 17 dans toutes les matières scientifiques. Lui aussi pourra donc intégrer l’école de son choix.

Le dispositif du ministère s’adresse aux meilleurs bacheliers et vise aussi à lutter contre « l’auto-censure » que pratiquent certains jeunes bons en classe mais qui n’osent pas candidater dans des filières sélectives. Par exemple, un jeune ayant obtenu son voeu de 3e choix, en licence (non sélective), peut se voir proposer une place dans une filière sélective.