Poliakoff - Composition bleue

Serge Poliakoff / atelier Simon Marq, Composition bleue, vitrail, panneau d’exposition, 1963. Coll. musée des Beaux-arts de Reims.
© ADAGP, Paris, 2015
© Photo C. Devleeschauwer

L’exposition « Chagall, Soulages, Benzaken : le vitrail contemporain » présentée à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine à Paris permet de découvrir le vitrail, traditionnellement associé au religieux et au sacré, sous une autre facette. A la fin du 19ème siècle en effet, c’est un art sclérosé, régi par des codes très stricts donnés par l’Eglise. A partir de 1945, l’Eglise fait le choix de plus de modernité et aujourd’hui, libéré de ces codes, le vitrail est un moyen d’expression artistique à part entière. L’exposition montre donc comment, à partir de 1945, les artistes contemporains s’en sont emparés, parfois loin des motifs sacrés habituels.
Le visiteur va ainsi découvrir le foisonnement de cette création au travers de 130 œuvres d’Alberola, Benzaken, Buraglio, Castro, Chagall, Garouste, Guérin, Matisse, Raysse, Raynaud, Rouault, Soulages…

Les œuvres sont elles-mêmes visibles au sein de 44 édifices différents représentés dans cette exposition, parmi lesquels les cathédrales de Metz –avec les œuvres de Chagall, Bissière et Villon, de Reims, avec les œuvres de Chagall, de Nevers avec les œuvres d’Alberola, Rouan, Honegger, Ubac, Viallat, et des églises telles que Varennes-Jarcy avec les œuvres de Carole Benzaken ou encore l’abbatiale de Conques avec les œuvres de Soulages.

Du sacré à l’abstrait

Garouste - Les Evangiles Apocalypse

Gérard Garouste, Le Couronnement de la Vierge, (détail de la Vierge) étude de vitrail pour l’église Notre-Dame de Talant (Côte d’or), 1995
© ADAGP, Paris, 2015
© CNAP/Photo Bruno Scotti

Le visiteur découvre les œuvres grâce à des maquettes ou des répliques grandeur nature, et au fil de son parcours, il sera face à des vitraux imprégnés de religieux, comme ceux de Chagall (« La Paix ou l’Arbre de vie », chapelle des Cordeliers à Sarrebourg, Moselle) ou de Garouste (« Le Couronnement de la Vierge », église Notre-Dame de Talant Côte d’Or), ou totalement abstraits, comme le panneau rouge intense d’Aurélie Nemours (panneau d’essai pour le prieuré de Salagon à Mane) les tulipes de Carole Benzaken (vitraux de la nef de l’église Saint-Sulpice de Varennes-Jarcy, Essonne), ou encore les disques aux couleurs intenses de David Rabinovitch (cathédrale Notre-Dame du Bourg de Digne-les-Bains, Alpes de Hautes-Provence).

Enfin, le vitrail civil n’est pas oublié, et l’exposition présente par exemple le vitrail « Modulor » que Le Corbusier avait intégré à son appartement parisien, le vitrail « Composition bleue » de Poliakoff ou encore les vitraux « L’esprit d’escalier » présents au Musée du Louvre, escalier Lefuel, de François Morellet.

Pour Poliakoff, le vitrail est « l’un des seuls moyens qui nous restent pour accéder au sublime ». Cette exposition en convainc.