La classe inversée, ce dispositif consistant à demander aux élèves de visionner le cours à la maison et de consacrer le temps de classe aux exercices, intéresse de plus en plus d’enseignants. A tel point que le premier congrès national consacré au sujet, organisé début juillet à Paris, a réuni plus de 200 professeurs.

Selon les enseignants qui l’ont expérimenté, le système de classe inversée s’avère en effet très bénéfique pour certains élèves, et en particulier les élèves ayant des difficultés d’apprentissage. Bénédicte Ferlet, enseignante de SVT, qui propose à ses élèves de consulter chez eux une sélection de ressources pédagogiques en amont du cours, indique ainsi avoir « une élève qui présente une dyslexie. Elle m’a expliqué que la classe inversée était pour elle d’une grande aide ». Le fait « d’avoir la vidéo avant » lui permet « de revoir la vidéo 5 fois, 10 fois, de l’arrêter, de revenir en arrière, pour comprendre le vocabulaire, chercher la définition d’un mot », souligne-t-elle.

Olivier Quinet, professeur d’histoire-géographie, réalise quant à lui des capsules vidéo qu’il demande à ses élèves de visionner chez eux avant le cours. Ils doivent ensuite travailler en classe sur une activité autour de la vidéo. « L’ambiance de la classe a changé : les élèves sont actifs, plus vivants et plus attentifs. Ils maîtrisent mieux certains savoirs-faire, comme la recherche d’informations et la construction du savoir. Ils apprennent à apprendre, à chercher », constate l’enseignant.

Mais la classe inversée ne profite pas qu’aux élèves : selon une enquête en ligne réalisée par Inversons la classe auprès de 90 professeurs, 99% « considèrent que la classe inversée a un impact très positif sur leur satisfaction au travail ». D’après ces mêmes enseignants, avec la classe inversée, les élèves sont plus autonomes, plus motivés et ont de meilleures notes. Cela ne vaut peut-être pas les vacances, mais il peut s’agir d’un bon moyen pour rebooster l’intérêt des élèves… et des enseignants !