Le SNPDEN-Unsa, premier syndicat des chefs d’établissement, qui a jusque-là soutenu la réforme du collège, décidera en septembre s’il maintient ou pas son appui, après la publication d’une circulaire d’application qu’il juge « inacceptable ».
La circulaire, publiée jeudi par le ministère de l’Education nationale, rentre dans les détails de mise en oeuvre de la réforme du collège prévue pour la rentrée 2016, qui avait déjà fait l’objet d’un décret et d’un arrêté.
« Par l’interprétation qu’elle apporte », elle « vide de son contenu la principale raison » pour laquelle le SNPDEN a soutenu la réforme, estime le syndicat lundi dans un communiqué. Le texte empiète sur les compétences légales des instances des collèges, notamment du Conseil d’administration, déplore-t-il.
L’organisation décidera le 9 septembre si « elle continue d’apporter ou non son appui », initialement accordé en raison des moyens et de l’autonomie apportés par la réforme.
Or le nouveau texte « leur dicte ce qu’ils doivent décider en indiquant que +les groupes à effectifs réduits ont vocation à être constitués en priorité pour les sciences expérimentales, la technologie, les langues vivantes étrangères, les langues régionales et l’enseignement moral et civique+ », indique le communiqué.
De même, la circulaire « se mêle de fixer comment les élèves doivent être repartis dans les classes selon tel ou tel enseignement », critique le SNPDEN.
La circulaire demande que les collégiens qui suivront un enseignement de complément (latin, grec, langue régionale) ou qui étudieront deux langues dès la sixième parce qu’ils auront commencé une langue autre que l’anglais à l’école élémentaire, soient répartis dans plusieurs classes, « afin d’éviter la constitution de filières ».
« La réforme du collège affirme une plus grande autonomie pédagogique des collèges, qui n’existait pas de fait jusqu’à aujourd’hui », a fait valoir la ministre Najat Vallaud-Belkacem, en marge d’une conférence sur la vie étudiante.
La circulaire « vise à rappeler, comme toutes les organisations syndicales l’ont demandé, que la réforme doit se faire avec les équipes pédagogiques en place et pas en créant des tensions internes. C’est pourquoi la circulaire rappelle (que) les langues anciennes doivent être maintenues, que les dédoublements existants en sciences, langues et technologie ne doivent pas être dégradés. Ces rappels nécessaires pour rassurer tous les professionnels ne remettent pas en cause les marges d’autonomie données par la réforme », a-t-elle estimé.
La réforme du collège est combattue par plusieurs syndicats d’enseignants (Snes-FSU, Snalc, FO, CGT, Sud) qui ont recueilli 80% des voix aux élections professionnelles. Elle est soutenue par l’Unsa Education, fédération à laquelle appartient le SNPDEN, et par le Sgen-CFDT.
Cette réforme prévoit que chaque établissement décide de 20% de son emploi du temps pour du travail en petits groupes, de l’accompagnement personnalisé pour tous les élèves et de nouveaux enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI).
Les langues anciennes, latin et grec, ne seront plus une option, perspective qui fait craindre leur disparition à des associations d’enseignants. Elles seront enseignées via un EPI Langues et cultures de l’Antiquité et un enseignement de complément.
L’apprentissage de la deuxième langue vivante est avancée d’un an, en 5e. Parallèlement, sont supprimées la plupart des classes bilangues (deux langues dès la 6e) et les sections européennes.
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