Pour prévenir la radicalisation de jeunes sensibles au discours djihadiste, le député PS Malek Boutih propose notamment de procéder à « des échanges de familles » de culture musulmane et juive parmi de multiples autres mesures dans un rapport au Premier ministre.

« Un des signes positifs de la vivacité républicaine est le nombre important de mariages mixtes chez les enfants des immigrés installés dans notre pays. Cela pourrait inspirer un dispositif d’échange de familles pour resserrer les liens entre cultures différentes », écrit le député de l’Essonne.

« La première expérience, sur la base du volontariat, devrait solliciter les familles de culture musulmane et juive. La montée de l’antisémitisme, les agressions, ont entraîné une séparation physique de ces familles françaises, sous la pression de la violence. Elles ne se côtoient plus ni dans les quartiers, ni au supermarché et même plus à l’école. Comment alors lutter contre les préjugés? » s’interroge-t-il.

Dans ce rapport intitulé « Génération radicale » où il constate que près de 65% des individus impliqués dans les filières djihadistes ont moins de 25 ans, M. Boutih fait de nombreuses propositions sur les familles, la culture ou l’école, avec à chaque fois la République en crédo.

Pour ne pas laisser le discours religieux seul sur ce terrain, il préconise de développer l’éducation sexuelle chez les filles et les garçons et de favoriser la mixité dans le sport, à l’école et dans les loisirs (boîtes de nuit..)

« Plus on rencontre de jeunes de son âge, plus on flirte, plus on échange, plus on s’éloigne intimement de logiques radicales », juge-t-il.

Parmi les autres priorités, celle « de recoudre le territoire républicain » en s’attaquant d’une part aux « zones rurales paupérisées », où « la propagande radicale peut devenir tentante pour celles et ceux qui pensent que toute aventure serait une meilleure issue que ce qui les attend » et d’autre part aux « quartiers urbains les plus ghettoisées » où le radicalisme « a pour objectif d’y imposer ses normes ».

Dans son rapport, M. Boutih « fait le constat qu’une grande partie de la jeunesse se détourne de notre modèle de société », considérée comme « totalement verrouillée ».

« Les aspirations des jeunes sont relativement simples : exercer un métier et fonder une famille, or pour les plus défavorisés ces objectifs semblent inatteignables, ce qui nourrit frustration et défiance à l’égard de la société démocratique, mine leur sentiment d’appartenance et peut éventuellement les conduire à des comportements de rupture », écrit-il.