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Les étudiants devront-ils bientôt, comme aux Etats-Unis, souscrire un prêt pour mener des études supérieures ? Un rapport des inspections générales des finances (IGF) et de l’administration de l’Education nationale et de la Recherche (IGAENR) estime en effet qu’augmenter les frais d’inscription serait l’ « un des principaux leviers d’augmentation des ressources propres des établissements ».

Un produit supplémentaire de 767 millions d’euros

Ainsi, passer les droits d’inscription à 1 000 € (contre 184 € en licence et 256 en master actuellement) permettrait de générer « un produit supplémentaire de 767 millions d’euros pour les établissements par rapport à 2012 ». D’après le rapport, dévoilé mardi par Les Echos, « la modicité des droits pratiqués en France par rapport à d’autres pays européens justifierait que des projections soient conduites sur les conséquences d’un relèvement de ceux-ci ».

Les auteurs du rapport évoquent également la hausse des droits d’inscription au Diplôme d’université (DU), dont le montant, fixé librement par les établissements, a déjà augmenté de 89 % en 5 ans. Mais « la marge de manœuvre [est] encore insuffisamment exploitée par une partie des établissements », soulignent-ils.

Ce rapport de 300 pages avait été commandé en septembre 2014 par les ministères de l’Education nationale et de l’Economie,  pour faire un état des lieux de la situation budgétaire des universités entre 2011 et 2013. Il formule 21 préconisations pour redresser l’état des finances des établissements. La hausse des frais de scolarité, si elle est évoquée dans le rapport, ne fait pas partie de ces propositions. Selon les auteurs, il s’agit d’un sujet « sensible politiquement et socialement ».

Pas question d’augmenter les droits d’inscription

La ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem a clarifié les choses en affirmant sur Twitter qu’il n’était « pas question d’augmenter les droits d’inscription à l’université ». Certains syndicats étudiants, comme la FAGE, avaient en effet condamné la mesure, jugeant « inacceptable » une telle hausse.

 

Dans la Croix, un « connaisseur du dossier » souligne également qu’« aujourd’hui, 40 % des étudiants sont boursiers. C’est l’État qui paie leur inscription via une ‘compensation boursière’’. Si ces droits augmentaient, il serait tenu d’assumer 40 % des sommes générées… » Augmenter les frais d’inscription à l’université ne serait donc pas forcément une aubaine pour le ministère !