Les premiers résultats du concours supplémentaire pour pallier le manque de professeurs des écoles en Seine-saint-Denis, qui souffre d’une image négative, sont qualifiés lundi de « très encourageants » par le ministère de l’Education et devraient contribuer à « réduire » le nombre de non-titulaires.

3.394 candidats ont été déclarés admissibles, pour 500 postes ouverts, soit un ratio de 6 à 7 candidats pour un poste, « un taux de sélectivité bien supérieur à celui de tous les autres concours enseignants, y compris dans les académies les plus convoitées », se félicite la rue de Grenelle dans un communiqué.

L’Education nationale a organisé en 2015 un concours externe exceptionnel pour l’académie de Créteil, qui couvre, outre la Seine-Saint-Denis, les départements de Seine-et-Marne et du Val-de-Marne. De nombreux postes sont occupés par des contractuels et non des titulaires dans cette académie peu demandée par les futurs enseignants.

Ce concours a attiré 11.000 candidats de toute la France, qui pouvaient par ailleurs passer un autre concours dans l’académie de leur choix.

Reste à savoir ce que feront les candidats reçus après les épreuves d’oral –les résultats seront connus mi-juillet. S’ils sont reçus aux deux concours (Créteil et l’académie de leur choix), quelle académie aura leur préférence?

Le ministère estime, lui, que « desserrer la règle du concours académique unique, en permettant à de très bons candidats non admis » dans les académies les plus demandées, de « tenter leur chance » à Créteil, est un pari « en passe de réussir ».

Début juin, la ministre Najat Vallaud-Belkacem s’était félicitée d’une amélioration des résultats aux épreuves écrites du concours enseignant 2015, qui sont tombés avant les admissibilités du concours exceptionnel de Créteil.

Elle expliquait cette amélioration par le rétablissement d’une formation initiale des enseignants, la rémunération des étudiants de deuxième année de master, une campagne d’information et des mesures pour la Seine-Saint-Denis, département en difficulté.

Les syndicats des enseignants se sont montrés plus dubitatifs. Selon le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, le remplissage des postes est ainsi loin d’être acquis dans les académies de Créteil (1,05 admissible par poste) ou d’Amiens (1,29).