La consigne a été publiée « officiellement » sur le site de l’académie de Versailles : les correcteurs du bac 2015 d’histoire-géographie devront être indulgents dans la notation des copies des élèves.

« Aucun plan », « aucune introduction » attendus

Des instructions en ce sens, mises en ligne le 14 juin et supprimées depuis, rappelaient notamment que « le recul critique, si la consigne n’y appelle pas explicitement, n’est pas attendu », qu’«aucun plan n’est attendu », ou qu’«aucune introduction n’est attendue […] la présentation du document, d’essence universitaire, n’est pas demandée ».

Bruno Modica, président des Clionautes, une association de professeurs d’histoire-géographie, s’en insurge dans l’Express. « On nous dit très explicitement que les élèves n’ont pas à faire de plan, ni à utiliser leur sens critique, c’est quand même une sacrée innovation! Cela revient à renier notre métier, qui consiste justement à apprendre aux élèves à faire un plan, monter une argumentation, avoir du recul ».

Si le rectorat de Versailles reconnaît qu’il s’agit d’«une expression maladroite », il assure que sur le fond, ces consignes sont conformes à celles publiées dans le Bulletin officiel.

Deux fautes dans le sujet du bac

Il faut dire que chaque année, les correcteurs du baccalauréat dénichent dans les copies de véritables perles. Mais les élèves ne sont pas, cette année, les seuls à faire des bourdes. Deux erreurs se sont glissées dans l’énoncé de l’épreuve d’histoire-géographie, passée ce jeudi par les candidats aux bacs L et ES. Une photo de la dernière mission lunaire américaine, Apollo 17, en 1972, était légendée comme « prise par l’Américain Neil Armstrong, commandant de la mission de la NASA Apollo 11 (nuit du 20 au 21 juillet 1969) ».

Dans le corpus présenté aux élèves se trouvait également le texte de la chanson « I Feel Like I’m Fixin’ to Die », du groupe Country Joe and the Fish, interprétée pour la première fois à Woodstock en 1969 selon l’énoncé. Or, sa première diffusion daterait de 1965.

Là encore, si le ministère de l’Education nationale ne nie pas les erreurs, il estime que cela « ne pénalise pas les élèves », car cela « ne nuit pas à la compréhension du sujet ». Mais pour Bruno Modica, c’est une faute « humiliante pour la profession et dangereuse pour les élèves : à aucun moment de la chaîne d’élaboration des sujets, on a pris le temps de vérifier les sources et l’exactitude des faits historiques ; ce qui est pourtant le cœur de notre métier ».