Le conseil régional d’Ile-de-France veut étendre aux lycéens, apprentis et collégiens le passe unique qui doit entrer en vigueur au 1er septembre dans les transports en commun franciliens.

Jusqu’à présent étaient concernés par un tarif unique le passe Navigo (70 euros mensuels et 770 euros annuels) et le passe Imagine’R des étudiants (333,90 euros annuels).

Les élus du conseil régional ont voté jeudi en séance plénière (PS, EELV, FDG, PRG-MUP et un élu mélenchoniste pour, UDI abstention et Les Républicains n’ont pas pris part au vote) « l’objectif » d’étendre ce dézonage aux lycéens, apprentis et collégiens dès le 1er septembre et au tarif annuel de 333,90 euros, contre 733 euros pour ceux qui paient le plus cher actuellement.

Ce sujet nécessite toutefois des discussions plus poussées avec les parents d’élèves, les conseils départementaux (qui financent une partie du passe des collégiens) et des opérateurs de transports, pour aboutir à une délibération au conseil d’administration du Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif) le 8 juillet.

Le 10 juillet, le conseil régional devra revenir sur le dossier afin de voter la part financière de la Région pour compenser au Stif le manque à gagner.

Le débat a été poussé par le Front de Gauche (communiste): « On ne pouvait pas aller à la rentrée scolaire sans que les scolaires soient dans la mesure alors qu’ils étaient persuadés d’y être ! », a expliqué à la presse Gabriel Massou, président du groupe.

Quelques lycéens de l’UNL étaient d’ailleurs venus distribuer des tracts à l’entrée de l’hémicycle, et le conseil régional des jeunes avait envoyé la veille un courrier en ce sens.

Jeudi, le conseil régional a aussi adopté une convention de financement avec le Stif pour compenser le manque à gagner de la mise en place des tarifs uniques Navigo et Imagine’R étudiants pour les quatre derniers mois de 2015, soit 47 millions d’euros.

Les débats se sont déroulés dans une atmosphère électrique avec des échanges vifs, alors que les groupes politiques partageaient sur le fond les mêmes préoccupations.

Sont toutefois sorties des prises de parole des inquiétudes sur l’origine des financements en année pleine des tarifs uniques à partir de 2016. En effet, le versement transport devait abonder une partie: or le relèvement des seuils sociaux par Manuel Valls, qui ampute entre 50 et 250 millions d’euros, vient d’être adopté dans la loi Macron.

Le Conseil régional tentera d’obtenir une compensation du gouvernement de ce manque à percevoir dans la loi de finances pour 2016. Sinon, la région prévoit de devoir trouver entre 150 et 200 millions d’euros par an « par redéploiement interne de crédits ».