L’Académie des sciences a estimé jeudi que le financement de la recherche publique en France était « un chantier urgent », au lendemain de la nomination d’un nouveau secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur et à la Recherche Thierry Mandon.

« L’Académie des sciences reste très préoccupée par les conditions du maintien d’une recherche fondamentale de haut niveau » en France, déclare l’institution dans un communiqué transmis au président de la République, au Premier ministre, à la ministre de l’Education nationale et à M. Mandon.

Les Académiciens ont déjà rendu deux avis sur ce sujet en décembre 2013 et en octobre 2014.

« La forte diminution des crédits de base des laboratoires de recherche publique attribués par les organismes et les universités ne permet plus à de nombreuses équipes de qualité de travailler dans des conditions matérielles leur permettant de faire face à la compétition internationale », écrit l’Académie.

L’institution s’inquiète aussi de la forte diminution des crédits de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR).

Elle regrette que « l’insistance sur la recherche dite +sociétale+ favorise trop souvent les thèmes de recherche +à la mode+, ou non pertinents au niveau scientifique, laissant de nombreuses équipes de haut niveau à l’écart de tout financement ».

L’Académie se dit aussi « très préoccupée par la période délicate que traversent les jeunes chercheurs entre le doctorat et l’embauche dans une structure de recherche, conduisant ainsi de plus en plus de brillants éléments à quitter la recherche ou même le pays ».

La précédente secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, Geneviève Fioraso, avait dû démissionner pour raisons de santé début mars. Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, avait été chargée d’assurer ses fonctions en attendant la nomination de son successeur.