L’Unef et la CGT ont réclamé mercredi un « plan national de lutte contre le travail au noir des stagiaires », estimant que « des dizaines de milliers d’emplois sont dissimulés par des stages » malgré la loi de 2014 destinée à lutter contre les abus.

« Il est inacceptable que le gouvernement ne garantisse pas aux stagiaires l’application de la loi du 10 juillet 2014, un an après son entrée en vigueur », dénoncent le syndicat étudiant et l’UGICT (ingénieurs, cadres, techniciens) dans un communiqué commun.

« Le décret d’application instituant un nombre maximal de stagiaires par entreprise doit être publié d’urgence, avec une limitation du nombre de stagiaires à 5% des effectifs (1 stagiaire dans les entreprises de moins de 10 et 2 dans les entreprises de moins de 50) », réclament-ils.

Selon ces syndicats, « ceux sont des dizaines de milliers d’emplois qui sont dissimulés par des stages, entraînant une fraude sociale massive et bouchant les possibilités d’insertion des jeunes diplômés ».

Ils demandent l’adoption d’urgence d’un « plan de lutte contre le travail au noir des stagiaires », qui permettrait notamment de saisir les rectorats pour contrôler que les stagiaires suivent bien des cursus de formation ou de faire « fermer et condamner les officines qui vendent des conventions de stages ».

Parmi leur doléances figurent également un renforcement des droits des stagiaires afin, par exemple, de limiter leur temps de travail à 35 heures par semaine.

L’UGICT et l’Unef ont dénoncé ensemble mercredi les entreprises installées à la Défense qui ne respectent pas la loi de 2014. Ils ont ainsi épinglé AXA, HSBC et KPMG, notamment pour absence de décompte du temps de travail des stagiaires.

« Ces exemples ne sont malheureusement pas isolés et sont représentatifs de l’exploitation que continuent à subir les stagiaires, utilisés comme outil de dumping vis-à-vis des salariés », dénoncent les deux organisations.

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