Le baccalauréat professionnel, ou « Bac pro », fête ses 30 ans. Créé en 1985 pour répondre aux besoins d’ouvriers qualifiés, ce diplôme dépasse aujourd’hui, en nombre d’élèves, les bacs technologiques, et regroupe un tiers des candidats au bac (contre 20% en 2010).
« La crainte d’une baisse de niveau »
Selon Educpros, cette croissance « bouscule le monde de l’enseignement supérieur ». Fabienne Maillard, professeure en sciences de l’éducation à Lille 3, indique ainsi au site spécialisé que « la progression du bac pro est considérée avec beaucoup d’anxiété, notamment par les universités », et que l’accueil des bacheliers professionnels dans certaines filières de l’enseignement supérieur « est très variable ».
Par exemple, note Fabienne Maillard, « de nombreuses Sections de Techniciens Supérieurs (STS) résistent encore à ouvrir leurs portes aux bacheliers pro malgré la loi sur les quotas, par crainte d’une baisse de niveau. » D’après l’experte en sciences de l’éducation, « la voie pro souffre toujours d’une mauvaise image », car « principalement réservée à ceux qui ne peuvent pas aller dans la voie générale ».
La finalité du Bac Pro à redéfinir
Depuis la réforme du Bac Pro en trois ans (2001), « ce diplôme a une double finalité : permettre la poursuite d’études, mais aussi l’insertion professionnelle », indique Fabienne Maillard à Educpros, qui déplore « qu’à force de ne pas choisir, on ne sait plus bien à quoi il mène vraiment ».
Ainsi, note la spécialiste, « tant que le ministère n’aura pas un discours clair sur ce qu’il souhaite faire de la voie professionnelle, cela ne pourra pas fonctionner ». Pour que les bacheliers pros puissent être « mieux considérés », elle prône un « changement de la norme scolaire et de la hiérarchie des disciplines. »
Ainsi, prévient-elle, « tant que nous considérerons que les jeunes qui ont des compétences plutôt pratiques sont seulement de ‘mauvais élèves’, rien ne changera. » Et de rêver à la mise en place, à l’université, de « parcours vraiment adaptés ».
Mais quelle langue de bois ! Mais ça suffit avec l’IMAGE ! Et la réalité, ça vous intéresse ?
Tout simplement, le bac pro constitue une formation axée sur la pratique destinée à une insertion professionnelle rapide. Ces jeunes ne disposent pas des outils intellectuels nécessaires à la poursuite d’études longues, avec le développement d’une capacité à l’abstraction, le goût du concept, la capacité à appréhender des théories.
Bien sûr ! Les enseignants rétrogrades de BTS font de la résistance ! Ils sont encore persuadés de devoir transmettre des savoirs complexes (et professionnels) de niveau bac+2.
Et les universitaires s’inquiètent de devoir gérer des amphis parkings où quasiment aucun étudiant de bac pro n’arrive à acquérir les savoirs et compétences de base pour accéder au niveau bac+2.
Quel scandale ! Quel taux d’échec à l’université !
Après la liquidation du primaire et du second degré, les spécialistes autoproclamés des sciences de l’éducation s’attaquent désormais à l’enseignement supérieur.
Et des classes de remises à niveau, pour ces étudiants de bac pro, s’ils ont des capacités particulières et une volonté en rapport, non ? Trop cher et pas assez démagogique.
Après le droit au bac, le droit au BTS, le droit à la licence pour tous ?
Pendant ce temps, les formations rémunératrices et socialement reconnues sont de plus en plus réservées aux classes favorisées : les écarts sociaux s’accroissent encore ! Bravo !