2511 postes d’enseignants seront créées dans le 1er degré à la rentrée 2015. Mais selon le Snuipp, qui a recensé l’affectation de ces postes dans les différents départements, « le compte n’y est pas ».
Pour arriver à ce constat, le Snuipp a pris en compte les ouvertures et les fermetures de classes, le dispositif « plus de maîtres que de classes« , les postes dédiés à la pondération en REP+, la « scolarisation des tout-petits », les remplacements, les RASED (réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté) et les « postes gardés en réserve par les DASEN » (directeurs académiques des services de l’éducation nationale).
Plus de classes, pas assez d’enseignants
Première constatation du Snuipp : 708 classes « sont d’ores et déjà fermées pour la rentrée », quand les DASEN « ont gardé en réserve 1172 postes ». Résultat, « alors que 25 400 nouveaux élèves sont attendus, il n’y aura au mieux que 464 classes de plus, soit l’équivalent d’une ouverture pour 60 élèves », écrit le syndicat sur son site.
Alors que 1054 classes « hors éducation prioritaire fermeront à la rentrée, seule l’éducation prioritaire verra son nombre de classes augmenter avec 346 ouvertures, pour répondre à la priorité ministérielle », note le Snuipp. Et si les REP+ bénéficieront de la création de postes – 770 de plus, au titre de l’allègement de service -, « ce total ne correspond pas à la part de l’allègement annoncé : dans plusieurs départements, les DASEN prévoient d’utiliser la brigade de remplacement, déjà exsangue. »
Un grand manque de remplaçants
Le Snuipp constate en outre qu’à peine 456 postes « plus de maîtres que de classes » seront créés. « Avec 2210 postes consacrés au dispositif depuis 2013, on est loin de l’ambition affichée par le ministère d’en créer 7000 en 5 ans », lance le syndicat.
En parallèle, la scolarisation des moins de 3 ans n’enregistrera que 111 créations de postes (contre 283 à la rentrée 2014). « A ce jour, le dispositif ne comptabilise que 791 postes sur les 3 000 promis sur la mandature », déplore le Snuipp.
L’étude du syndicat pointe un manque de remplaçants, avec seulement 331 nouveaux postes implantés à la rentrée (783 à la rentrée 2014). « Ceci laisse craindre le pire sur la continuité et la qualité du service public d’éducation », écrit le Snuipp. Selon l’organisation, il manque 1779 postes pour « retrouver le niveau de la rentrée 2007. »
« Même inquiétude concernant le rétablissement de RASED complets. Avec la création de 43,5 postes E, de 27,5 postes de psychologue et la suppression de 8 postes G, on est bien loin du compte », explique le Snuipp.
« Des dotations insuffisantes »
Pour le syndicat, « la priorité au primaire peine à se concrétiser ». Malgré la création de postes, « beaucoup d’écoles restent sur le carreau ».
Dans son communiqué, le Snuipp dénonce des dotations « nettement insuffisantes au regard des besoins de l’école primaire », et demande au gouvernement « d’amplifier » les créations de postes.
Comme cela se fait qu’à l’Académie de Limoges, des personnes ayant une qualification plus que suffisante ne sont pas appelées par les services administratifs à exercer leur profession devant les élèves, alors qu’il existe une carence flagrante!!