Entretien avec Arnaud SIMARD, maître de Conférences, ESPE de l’Académie de Besançon, Université de Franche-Comté, Laboratoire de Mathématiques de Besançon, COPIRELEM
Pouvez-vous présenter la Copirelem en quelques mots ?
La COPIRELEM (Commission Permanente des IREM sur l’Enseignement Élémentaire) a été créée en 1975. Elle regroupe une vingtaine de représentants des différents IREM (Instituts de Recherche sur l’Enseignement des Mathématiques) concernés par l’enseignement élémentaire.
La COPIRELEM s’investit à la fois dans des recherches sur l’enseignement des mathématiques à l’école primaire (enfants de 2 à 12 ans) et dans la formation des professeurs des écoles.
Elle produit des textes d’orientation (à la demande du Ministère, d’autres commissions IREM, des ESPE, etc.) sur des sujets en liaison, soit avec des thèmes mathématiques de la scolarité obligatoire (le calcul mental, les décimaux, la géométrie de l’école au collège), soit avec l’organisation de la formation des professeurs d’école (concours de recrutement, contenus de formation, etc.). Elle intervient également en formation des Inspecteurs de l’Education Nationale dans le cadre de l’Ecole Supérieure de l’Education Nationale (ESEN de Poitiers).
Enfin, elle organise un colloque annuel depuis 1975. Chaque colloque accueille entre 100 et 150 personnes en insistant sur une dimension internationale. Les conférences plénières, les communications et les travaux en ateliers font l’objet d’une publication les Actes du colloque.
Quel est le thème du colloque annuel de la Copirelem cette année, et pourquoi un tel sujet ?
Former et se former… Quelles ressources pour enseigner les Mathématiques à l’Ecole ?
L’étude des ressources, qu’elles soient à disposition des enseignants, des formateurs, ou même des élèves, apparaît aujourd’hui comme déterminante dans la recherche en didactique des mathématiques. Étant donné la richesse de ce sujet, nous en poursuivons l’étude cette année, dans le prolongement du colloque de Mont-de-Marsan l’an passé.
Ce dernier avait fait ressortir des points cruciaux dont les actes témoignent, ainsi que la nécessité de construire une culture commune de la formation autour de la question des ressources, en appui sur les travaux de recherche.
Quand on évoque les ressources, une grande variété émerge : programmes, documents d’accompagnement et autres textes officiels, manuels scolaires y compris manuels numériques, ouvrages pédagogiques et didactiques, mallettes pédagogiques, vidéos, logiciels dont didacticiels, ressources en ligne notamment pour la formation à distance, etc. Cette diversité dans les ressources s’accompagne d’une grande variété dans leurs usages dans les classes et en formation, ce qui entraîne de multiples approches au niveau théorique : on fait référence ici aux ressources disponibles, mais il est tout aussi pertinent d’interroger les ressources manquantes qui pourraient répondre aux besoins spécifiques des enseignants et des formateurs.
Dans ce colloque seront abordés les thèmes suivants, tout comme l’année dernière : la conception de ressources, leur diffusion, leurs usages, leurs transformations, leur mutualisation, … Dans ce panorama, c’est bien l’ensemble de l’activité de l’enseignant, hors classe comme en classe, qui sera considéré. Bien entendu, l’articulation de la question des ressources avec la recherche et la formation sera centrale.
Des outils utilisés en recherche existent dans la littérature didactique pour étudier les ressources. Ils serviront de points d’appui au service des nombreuses questions qui seront posées au cours de ce colloque.
Quels en seront les temps forts ?
Chaque jour, une conférence d’envergure internationale réunit tous les participants dans l’amphithéâtre de l’ESPE de Franche Comté. Le premier jour, Audrey Daina et Jean-Luc Dorier de la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université de Genève (Suisse) et HEP Vaud viendront nous parler de « L’utilisation des ressources : de la préparation d’une séquence à sa réalisation dans la classe de mathématiques – Cinq études de cas sur la notion d’aire dans l’enseignement primaire genevois ». Le second jour, Maria Bartolini-Bussi de l’Université de Modène (Italie) parlera de « Apprendre à partir du monde : l’enseignement et l’apprentissage de l’arithmétique des nombres entiers dans l’étude 23 de la CIEM ». Enfin, le dernier jour Patrick Picard de l’Ifé, ENS, parlera sur « Construire des ressources à partir du travail réel des enseignants, l’expérience de la plateforme neopass@ction ».
Ces conférences seront accompagnées de trois plages d’ateliers de 2h30 qui ont pour but de mettre en activité les participants au colloque. Enfin deux plages de communications (1h) seront proposées aux participants.
Qu’attendez-vous du colloque et quels éléments pourront en ressortir pour aider dans la pratique au quotidien ?
S’inscrire et participer au colloque (du 16 au 18 juin à Besançon)
Pour vous inscrire et également envoyer une proposition de participation, toutes les informations sont disponibles sur le site du colloque.
Concernant le thème de ce colloque, nous espérons une production de ressources meilleures et une meilleure appropriation des ressources existantes.
Le colloque de la COPIRELEM est toujours un moment privilégié de rencontre entre les différents acteurs de la formation initiale et continue en mathématique des professeurs des écoles. Les chercheurs en didactiques, les formateurs des ESPE, les IEN et leurs conseillers pédagogiques ainsi que les professeurs des écoles s’y côtoient et font émerger ensemble une véritable culture commune.
Forte du réseau des IREM sur lequel elle s’appuie, la COPIRELEM vise également à faire émerger lors de son colloque annuel des questions issues du terrain (ou qui se posent dans le domaine de l’enseignement ou de la formation) dont la recherche pourrait s’emparer.
Pour vous, quelles sont les plus grandes difficultés rencontrées aujourd’hui dans l’enseignement des mathématiques à l’école ? Que faire pour les surmonter ?
Le manque de stabilité des structures (de formation des maîtres en particulier) et des contenus (contenu du concours, contenus d’enseignement, contenus de formation …) est une donnée apparue depuis quelques années et qui met en péril la formation et la motivation des jeunes enseignants. Les enseignants doivent amener l’ensemble des élèves à un certain niveau fixé par le socle commun et les programmes malgré des contraintes fortes liées à l’hétérogénéité, aux horaires. La principale difficulté est donc de trouver des situations motivantes permettant à chaque élève de progresser à son rythme. Ces situations existent et sont basées sur une pédagogie où la manipulation et la résolution de problèmes sont au centre des apprentissages, mais elles demandent un certain investissement des enseignants. C’est bien là tout l’enjeu de la formation des maîtres que de les convaincre d’investir ces méthodes d’apprentissage.
Article publié le 10 avril 2015
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