Beaucoup de gens ont croisé, durant leur scolarité, un enseignant marquant, dont ils se souviennent encore aujourd’hui.
Pour le psychiatre Boris Cyrulnik, il est certain que les professeurs ont un « impact affectif » très fort sur leurs élèves. Une influence dont ils n’ont souvent pas conscience. « Certains instituteurs, professeurs de collège et de lycées, vont rassurer et réconforter les enfants par leur façon d’être, leur manière de parler, leur attention à reprendre autrement une explication mal comprise… Généralement, ils ne s’en rendent pas compte, explique-t-il. Un encouragement, une appréciation de leur part qui seraient perçus comme des banalités par des adultes, auront chez un gamin en recherche de sécurisation, une valeur inestimable. Ce sera un événement émotionnel fort qui participera à structurer sa personnalité ».
Des rencontres déterminantes
Et en croire les témoignages d’hommage postés sur la page « Mon prof, ce héros » du blog éducation du Monde, la rencontre avec un enseignant peut effectivement être décisive. « Heureux sont ceux qui ont croisé la route de M. Gérard Lacotte ! Je lui dois une inflexion de mon parcours professionnel : je suis professeur de français, explique ainsi Yvan sur le site. Il m’arrive encore (j’ai 57 ans) de l’évoquer, non sans ferveur, devant mes élèves de lycée« .
« J’ai rencontré un homme qui m’a bouleversée, témoigne également Alice. Un professeur de mathématiques. Ce n’était peut-être pas un héros mais il a déterminé le reste de mon existence. […] Aujourd’hui, je m’apprête à entamer une carrière de chercheuse en mathématiques et je voudrais simplement lui dire : merci monsieur T ».
Alors, la rencontre avec un enseignant peut-elle changer une vie ? Ce qui est certain, c’est que l’intérêt (ou le désamour !) que l’on porte à une discipline est souvent lié à un professeur qui nous l’a enseignée !
Mais oui ! Merci à Mme ARIB, ma prof d’italien !
une femme qui nous a transmis l’amour de cette langue
Les enseignants qui furent les plus importants dans ma vie ne furent pas ceux qui cherchaient à plaire mais bien ceux qui métrisaient leur savoir et avaient le soucis de partager leurs connaissances avec goût et passion à l’ensemble de leurs élèves. Ils rassuraient sans réduire leurs exigeances, Ils réexpliquaient autrement quand certains n’y arrivaient pas. Ils respectaient chaque élève sans favoritisme ni lassitude. Ces enseignants fabuleux furent peu nombreux (aussi peu nombreux que les quelques profs exécrables) mais ils ont forgé ma vie et je leur en suis tous les jours reconnaissant.
N’hésitez pas à leur dire votre appréciation. Rien n’est plus gratifiant que quand certains viennent me revoir, me présenter leurs enfants, me faire juste un petit coucou ou m écrivent via Facebook en privé. C’est mieux qu’une paye; c est un bonus qui donne du gaz pour continuer.ll
J’aimerais évidemment dire que ça fonctionne aussi dans l’autre sens: un prof qui se sent apprécié ( plutôt qu’aimé) saura aussi rendre son cours plus vivant et intéressant!
Nous avons la situation pour laquelle, notre garçon a passé de détester son école à l’adorer et lui faire voir un aspect distinctif de celle-ci grâce à son professeur.
Certe, il a travaillé fort avec ses méthodes modernes, certainement pas par une diminution de ses exigences, bien au contraire je vous jure, mais par sa façon d’être dans sa classe, ses interventions, ses méthodes, la confiance qu’il pouvait ressentir. Lui qui avait le syndrome de la page blanche en écriture et bien, ce temps est révolu, la preuve qu’il y’a des moyens de faire apprécier ces tâches.
Depuis,ce changement continu, et est plus confiant et autonome.
Il ne cesse de la citer encore comme référence et ne vient que d’avoir tout juste ses 13 ans.
Ne simplifions pas trop… Je suis enseignante de primaire et mes élèves qui ont pourtant toujours le même référent ( moi) me disent : » moi j’adore l’histoire, ah je n’aime pas les maths, etc… » Chacun différemment pourtant j’enseigne la même chose à tous et en même temps de la même façon. J’aide ceux plus en difficulté sur certaines disciplines. Donc oui l affectif joue mais il y a une forte part qui concerne aussi le rapport des individus élèves à certains savoirs indépendamment du professeur. Ainsi que leur maturité et si ils sont en difficulté ou non, leur passif d’élèves etc… De même qu un enseignant peut engranger des progrès chez un élève en difficulté scolaire lorsqu’il y a un lien positif entre eux mais de là à changer le profil de l’élève complètement en une année ( de très en difficulté à très à l’aise ) c’est un raisonnement très très optimiste et un peu rapide. Il faut du temps pour toutes ces choses. Disons que l’essentiel est que l’élève change son rapport au savoir et se sente bien face aux apprentissages, et progresse. Voilà ce qui compte.
Il parait que dans sa fin agonisante et suicidaire, le père d’un grand généticien (Alex Kahn) lui inférer sa seule conclusion de sa misérable vie « sache mon fils aimer et se faire aimer », s’il se trouve que ceci n’est pas toujours réalisable alors pourrions nous au moins recommander dans une relation éducateur éduqué de « savoir apprécier et se faire apprécier ».
L’enseignant dont je me souviens ce matin, ne m’a pas enseigné mais il travaillait à Normétal comme professeur de français. Il était excellent, compétent, disponible. Sa journée était entièrement dédiée aux jeunes. Le midi il s’occupait des activités étudiantes sans jamais laisser tomber. Il s’investissait dans les programmes d’étude, recherchait la meilleure approche pour aider les élèves. C’était un vrai pédagogue. Et toujours de belle humeur, avec ce sourire en coin! Merci Normand d’être passé dans la vie de ces étudiants!