Les syndicats d’enseignants seront reçus mercredi au ministère de l’Education à propos du collège, à la veille d’une seconde grève à l’appel de la plupart des organisations opposées à la réforme.

Selon la ministre et les syndicats pro-réforme, il s’agit de discuter des textes d’application. L’intersyndicale veut, elle, reprendre les discussions sur le fond du dossier, à l’exception du Snalc qui boude cette réunion.

« Nous recevrons les organisations syndicales pour parler des textes d’application de la réforme qui permettront à cette dernière d’entrer en vigueur dans les meilleures conditions possibles, notamment en accompagnant et en formant les enseignants », a déclaré mardi Najat Vallaud-Belkacem à l’Assemblée.

« On attend que la ministre dise qu’on n’est pas là pour discuter des circulaires d’application mais bien pour reprendre les discussions sur le fond de la réforme, sur des modifications importantes de l’arrêté » publié au Journal officiel, « afin qu’on puisse déboucher sur un nouveau texte », indique Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire. Elle demande notamment que l’on revoie « la conception de l’interdisciplinarité » et « la façon de gérer l’autonomie » introduites par la réforme.

La grève de jeudi est maintenue à l’appel de l’intersyndicale Snes-FSU, Snep-FSU (enseignement professionnel), FO, CGT et Sud. Des rassemblements sont prévus en province et à Paris, qui partira à 13H30 de Port-Royal.

Le Snalc (5,5% des voix aux élections professionnelles) a décidé de ne pas participer à ce mouvement, considérant que « la majorité des collègues ne désiraient pas faire grève le 11 juin ». En revanche, il appelle à la grève pendant les écrits du brevet et les corrections.

Le « bloc des anti est assez fissuré », estime Christian Chevalier, secrétaire général du Se-Unsa, favorable à la réforme. Il pense que la grève « sera encore moins suivie que la précédente. Les gens qui ont perdu une journée de salaire n’ont pas forcément envie d’en perdre une seconde ».

Une première grève avait eu lieu le 19 mai, à l’appel d’organisations qui ont recueilli 80% des voix aux élections syndicales dans l’éducation en décembre. Elle avait été suivie par 27,61% des enseignants des collèges publics selon le ministère, le double selon le Snes-FSU.

Dès le lendemain, le gouvernement a publié au Journal officiel les textes qui concrétisent cette réforme prévue pour la rentrée 2016, une décision qualifiée de « passage en force » par ses opposants.