Les élèves français n’ont pas le monopole de la fraude aux examens ! Si des histoires de triche perturbent depuis quelques années le déroulement du baccalauréat en France, les autres pays ne sont pas en reste.
Et les techniques adoptées par les tricheurs, de plus en plus perfectionnées grâce aux nouvelles technologies, poussent parfois les gouvernements à prendre des mesures drastiques.
Chine : des drones
En Chine, des scandales de fraudes émaillent régulièrement les sessions du Gaokao, l’équivalent chinois de notre bac. Il faut dire que les enjeux sont plus importants qu’en France. Le Gaokao est en fait un concours où seuls les meilleurs candidats peuvent poursuivre des études supérieures, dans un pays où le diplôme est considéré comme indispensable à la réussite sociale. Pour décrocher de bonnes notes, les candidats sont donc prêts à aller très loin : certains s’injectent du glucose en intraveineuse afin d’être dans les meilleures conditions physiques, des filles absorbent un traitement hormonal afin d’empêcher le déclenchement de leur cycle durant la période du concours… Sous la pression, certains ne résistent pas à la triche, en envoyant d’autres personnes passer l’examen à leur place, ou en utilisant des micro-émetteurs, des appareils mobiles ou des petites caméras.
Pour l’édition 2015 du Gaokao, qui s’est tenue dimanche et lundi dernier, la ville de Luoyang a employé les grands moyens. Deux sites d’examen ont fait décoller un drone perfectionné lors de l’épreuve, afin de déceler d’éventuelles irrégularités dans le déroulement de l’examen et détecter les communications émises par des appareils électroniques introduits par les candidats.
Maroc : des équipes mobiles
Le Maroc fait également fort cette année dans la chasse aux fraudeurs. Pendant les épreuves du baccalauréat (qui débutent ce mardi), le ministère de l’Education nationale va envoyer des équipes mobiles, équipées de détecteurs de métaux, parcourir les centres d’examen et contrôler les candidats. Selon le ministère, « les équipes mobiles feront des interventions à l’improviste, mais selon une programmation préalablement établie ».
Il faut dire que certains candidats sont particulièrement inventifs pour dissimuler des appareils de transmission électroniques. Durant la session 2014 du bac marocain, une jeune fille avait même eu recours à une opération pour se faire implanter un écouteur dans l’oreille, relié à son téléphone portable.
Congo : l’annulation du baccalauréat
Cette fois-ci, il ne s’agit pas d’une mesure préventive contre la triche au baccalauréat, mais de la riposte d’un gouvernement face à un cas avéré de fraude à grande échelle. Le scandale a éclaté la semaine dernière, au Congo-Brazzaville, pendant les épreuves du bac général.
Vendredi, alors que les élèves se préparaient à plancher sur leur 3e et dernier jour d’épreuves, un communiqué publié par le ministère de l’Education et de l’Enseignement secondaire a annoncé l’annulation pure et simple du baccalauréat général à cause « d’importantes fuites des sujets » sur les réseaux sociaux. De nombreux élèves avaient en effet reçu les questions avant les épreuves via Facebook ou Whatsapp. Les médias avaient même pu avoir accès à ces documents, qu’ils avaient eux-mêmes diffusés… sans en flouter le contenu, alors que les épreuves n’avaient pas encore eu lieu !
Selon France 24, le ministère de l’Education était dès lundi au courant de ces fuites, mais attendait les conclusions de l’enquête pour décider d’annuler ou non le baccalauréat. Jeudi soir, il avait annoncé que le baccalauréat irait à son terme, avant de changer d’avis le vendredi. Cette décision a déclenché des épisodes violents dans les rues de plusieurs agglomérations congolaises, où des bâtiments publics ont été saccagés. Aucune date de report de l’épreuve n’a encore été annoncée par le ministère.
Inde : des arrestations d’enseignants et de parents en masse
Les images avaient fait le buzz en mars sur les réseaux sociaux : des dizaines de personnes escaladant, portables et antisèches à la main, la façade d’un bâtiment abritant l’examen de fin d’études secondaires dans l’État du Bihar, en Inde. Il s’agissait de parents et d’enseignants venant aider les candidats en train de plancher sur l’épreuve, sous le regard de policiers observant la scène sans réagir.
Très critiquée pour son comportement passif ce jour-là, la police a finalement ouvert une enquête pour triche scolaire et arrêté plus de 1 000 personnes. Les coupables ont dû payer une amende de 2 000 roupies (30 euros) pour recouvrer la liberté.
Ces pratiques peuvent sembler bien radicales pour certaines en France, où la simple interdiction des calculatrices à mémoire sans mode « examen » pendant les épreuves du bac, annoncée pour 2018, fait déjà grincer des dents !
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