
Vous avez cosigné une tribune du Monde intitulée « Contre l’école inégalitaire, vive le collège du XXIe siècle ». Qu’est-ce qui vous a motivé à entrer dans le débat autour de la réforme du collège ?
C’est le constat que l’école a perdu sa capacité d’intégration : intégration des enfants des classes sociales défavorisées et intégration des enfants issus de l’immigration. Dans ma génération, seuls 3% des enfants faisaient des études supérieures, mais lorsque j’étudiais la médecine, il y avait plus de 10% d’enfants « pauvres », contre moins de 2% actuellement.
Désormais, en France, faire un bon parcours scolaire suppose d’abord d’habiter dans les quartiers où sont situés les bons lycées et d’avoir accès à la culture. Car ce n’est pas la pauvreté qui provoque l’échec scolaire, c’est l’éloignement des sources de culture.
Le psy que vous êtes n’explique quand même pas cette fracture par la seule carte scolaire !
Non en effet, l’autre facteur déterminant c’est l’importance des interactions préverbales. Les bébés qui, avant de savoir parler, sont sécurisés par une niche sensorielle riche et une stabilité affective éprouveront leur entrée à l’école comme une exploration amusante. Ils représentent deux enfants sur trois et ce sont les futurs « bons élèves ». Les autres, insécurisés à cause d’un drame familial (mort, maladie, conflits parentaux…) ou parce que leurs conditions d’existence sont difficiles, vont acquérir un attachement insécure. Pour eux, la première rentrée sera souvent perçue comme un petit trauma et beaucoup continueront à vivre la scolarité comme une épreuve.
Les enseignants ont-ils un rôle à jouer dans cette « sécurisation » de l’enfant ?
Oui, mais ils ne se pensent pas dans ce rôle-là. Nous avons en France de bons enseignants, motivés, bien formés et désireux de bien faire leur métier. Mais peu ont conscience de l’impact affectif qu’ils ont sur les enfants. Certains instituteurs, professeurs de collège et de lycées, vont rassurer et réconforter les enfants par leur façon d’être, leur manière de parler, leur attention à reprendre autrement une explication mal comprise… Généralement, ils ne s’en rendent pas compte. Un encouragement, une appréciation de leur part qui seraient perçus comme des banalités par des adultes, auront chez un gamin en recherche de sécurisation, une valeur inestimable. Ce sera un événement émotionnel fort qui participera à structurer sa personnalité. D’ailleurs, lorsqu’on évoque avec des étudiants leurs motivations à suivre telle ou telle filière du Supérieur, il y a presque toujours le souvenir d’un enseignant en particulier.
Enseigner, éduquer, faire de l’assistanat social… estimez-vous qu’on demande trop aux enseignants ?
Absolument ! Les enseignants sont formés et payés pour instruire or, on leur demande de plus en plus d’éduquer. Non seulement ce n’est pas leur rôle, mais c’est aussi très compliqué, car le nombre d’enfants agressifs a beaucoup augmenté. Les problèmes anxieux de ces gamins ne naissent pas à l’École, mais c’est là qu’ils s’y expriment.
À mon époque nous faisions beaucoup de bêtises, mais nous admirions nos profs et cela ne posait aucun problème entre nous. Bien sûr, une très large majorité d’élèves continue d’avoir de l’estime pour leurs enseignants, mais ce sont les élèves les plus rebelles qui impriment l’ambiance d’une classe. En 2015, les élèves qui apprécient les enseignants sont une majorité… silencieuse.
Comment le psychiatre explique-t-il que l’école cristallise systématiquement les tensions dans la société ?
Parce que s’y joue quelque chose de fondamental, ce dont nous avons tous conscience.
L’enjeu social de l’école est devenu faramineux. Quand j’étais enfant, il y avait un concours d’entrée pour accéder au lycée. Sur 40, quatre ont été autorisés à se présenter à l’examen, trois ont été reçus, dont votre serviteur. Mais il n’y avait aucune humiliation pour les autres, tout aussi fiers que nous d’aller apprendre un métier d’artisan, d’ouvrier ou de paysan. Aujourd’hui les parents associent le fait de rater sa scolarité à celui de rater sa vie. Et désormais ce qui construit notre identité sociale, c’est le diplôme. Résultat, la « sélection » est extrêmement forte et précoce. Tout cela avec l’aval des parents qui surinvestissent le rôle de l’école ; il suffit de constater combien d’entre eux paniquent à l’idée que l’on puisse assouplir des rythmes scolaires alors que toutes les études sérieuses en ont confirmé le bien-fondé.
Justement, si vous occupiez pendant quelques heures le fauteuil de ministre de l’Éducation nationale, quelle(s) décisions(s) prendriez-vous ?
Celle de fuir ce poste à toutes jambes ! (rires). L’enjeu est si grand, l’institution si lourde à manœuvrer qu’elle me semble impossible à réformer. Nous serions toutefois bien inspirés de prendre exemple sur les pays nordiques. Comme eux, il nous faudrait nous intéresser à la sécurisation des tout petits, retarder leur entrée à l’école, ne pas attribuer de notes en primaire, raccourcir la durée des cours, confier des activités éducatives à des tiers issus du monde de la culture ou du sport, etc. Dans les pays d’Europe du Nord, on recense 1% d’illettrés ; ils sont plus 10% en France. Chez eux le nombre de suicides d’adolescents a diminué de 40% en 10 ans ; chez nous c’est un fléau.
Il ne faut jamais oublier que l’intelligence est incroyablement plastique, qu’un mauvais élève peut devenir bon en l’espace de quelques mois quand il est dans un milieu sécure. Or, plus un système est rigide – et le nôtre l’est – moins il tient compte de cette plasticité de l’intelligence
Tout à fait d’accord avec l’impact affectif que l’on a sur les élèves . Je l »ai expérimenté. Pas du tout d’accord avec le retrait des notes. Il faudrait arrêter de penser que la note est une sanction. Elle peut être très motivante au contraire si elle suit un travail qui amène l’élève à être capable de réussir son évaluation. La majorité des élèves préfère les notes ; la majorité des « anti-notes » n’ont jamais enseigné et pense que quelques couleurs vont aider les élèves en difficulté. C’est une erreur. Ils seront aidés par la répétition le temps qui leur est accordé pour comprendre. On doit travailler sur des compétences mais l’évaluation chiffrée est plus claire et motivante dnas la plupart des matières. Pourquoi les français se critiquent-ils sans cesse en prenant exemple sur les voisins et en oubliant leur culture?
Je suis professeur et j’adore mon métier.
Patricia Blanc
Pour ce qui est des notes, je suis pour leur suppression pour plusieurs raisons.
1/ moult études prouvent que la meilleure des motivations est interne et non pas externe. Une note est une motivation externe moins puissante que le désir d’apprendre. C’est ce désir qu’il faut eveiller.
2/la science qui s’ intéresse au système de notation observe que la note n’est jamais objective, même en math.
que note le professeur? Le résultat final? La réflexion? Le progrès sur un point précis qui faisait obstacle et un élève en particulier?….
3/ la note sert à classer les élèves et pousse à la compétition plutôt qu’a l’entre aide. L’avenir est à ceux qui sauront travailler en équipe, vu la complexification de notre société.
4/c’est un élément stressant pour l’élevé en difficulté qui le paralyse plus que de le motiver.
5/ les pays nordiques qui se passe des notes ont semble t il des résultats beaucoup plus satisfaisants que nous. Cela devrait nous rassurer
6/notre école permet encore des expérimentations pédagogiques.
Les enseignants d’inspiration Freinet ont des résultats satisfaisants grâce à une mise en place d’auto évaluation qui peuvent prendre en compte l’état des connaissances de l’élève évitant ainsi de le mettre en échec scolaire. Un plan de travail hebdomadaire permet à l’élève de se prendre en charge.
Claudine
la compétition entre les enfants est rude dans un système où les moults difficultés sont nombreuses.
Je note que la notation si elle permet à certains enfants d être reconnue comme valeur de ce qu il sont est pour d autres une sanction terrible pour diverses raisons :
– difficile d expliquer aux parents qu on a raté le contrôle !!
l impact est dévalorisante et le retour est donc négatif.
– l estime de soi est plus que mis à mal d abord pour l enfant que ne le verbalisera mais l impregnera dans sa mémoire.
Les parents qui augmenteront la pression alors que la bienveillance est avant le moteur qui
resecurisera l enfant.
LES PARENTS DOIVENT FAIRE CORPS AVEC L ÉCOLE ET POSER UN CADRE : les limites et l accompagnement sont les outils qui donneront de meilleurs résultats et permettront d être encourager pour le prochain contrôle .
réfléchissons un peu si ces mêmes parents étaient notés dans leur domaine pro comme sont les enseignants! pas sur qu ils réagiraient de la même façon ..
la souffrance scolaire existe pour l élève et l enseignant.
et la pression sur un enfant un futur adulte n a jamais donné un être serein et confiant.
Les psy aujourd’hui ont face des jeunes enfants, adolescents et jeunes adultes une posture parfois bien délicate car derierre ce sont des parents qu ils faut accompagner aussi or la c est évidemment pour beaucoup pas leur problème et c est bien dommage.
un enfant heureux est un enfant serein sans pression d aucune sorte!
-JUSTE L ENVIE D AVOIR ENVIE POUR DE VRAI. …
je suis pour l arret des notes pour que l enfant soit dans le plaisir de la découverte et non dans la dépendance aux attentes de l adulte et de son jugement vive la méthode Montéssory
L’évaluation fait partie de la vie. Pourquoi le vivre si fortement ?
Je suis d’accord avec l’arrêt des notes. Père de famille et d’un enfant dyspraxique, je lui faisais ses DM de math au collège pour lui remonter un peu sa moyenne (et du coup l’encourager…). 2 autres élèves du quartier profitaient de mon travail. Une année, ils avaient tous 3 la même professeur, mais n’étaient pas dans la même classe.
Ils rendaient le même devoir, mais n’avaient jamais la même note !!! Elles allaient de 16 à 19, jamais 20. (ce n’éatient pas des élèves habituellement brillants…)
J’aimais bien les critiques des profs : il faut écrire le théorème. Puis l’année suivante : il ne faut pas écrire le théorème… Ils ont des pédigrés, les gamins, ou plutôt vous leur en donnez !
Maintenant, je suis infirmier scolaire. Des élèves viennent malades à l’école pour ne pas rater leur contrôle. Ce matin, une élève est venue pour son contrôle de math, en terminal S, alors qu’elle s’est fai arracher 4 dents de sagesse vendredi. Sa place était chez elle, dans son lit. Il faut diminuer la pression, c’est un euphémisme !!!!!!
Bonjour madame supprimer les notes c est le progrès pour certains ……
Par contre les élèves sortant de votre système ouaté entrent dans un système ou la note, que vous le vouliez ou non est partout.
La note, le classement sont bons a une condition que leurs énumérations ne se passent pas comme dans un repas d enseignants, qui finit souvent par des empoignades ayant pour origine la différence de traitements évoqués publiquement pour faire mal…….
Tout à fait d’accord !
Pourquoi tout mettre sur la note ? Les systèmes nordiques fonctionnent mais pour une multitude de raison : peu d’élèves par classe, deux profs par classes, des salaires élevés, des profs respectés, une société relativement homogène (même si c’est de moins en moins le cas et les résultats de la Suède se sont effondrés) alors est-ce vraiment le fait d’avoir supprimé les notes qui a permis ce progrès.
Mais ce que l’on oublie de dire c’est qu’à partir du lycée la sélection est drastique
Enfin un commentaire informé sur l’extraordinaire système nordique.. et ses bémols! Qu’on divise par deux le nombre d’élèves par classe, et l’argent public sera bien dépensé. Avec un retour sur investissement. Mais aucun gouvernement aucun parti ne veut le faire. Le reste c’est du vent.
Bravo Martin!!!!!! Les effectifs,personne n’en parle!
Quand on vous met 35 gamins en maternelle et qu’apres l’inspecteur vous rebat les oreilles avec le travail en atelier et la pedagogie differenciée….!!!
Tout à fait d’accord avec votre commentaire !
Il y a un autre effet extrêmement néfaste à la note que vous n’avez pas listé, et que j’ai particulièrement ressenti en tant qu’élève ans l’éducation supérieure : les notes ne sont pas enrichissantes.
Elles ne donnent pas d’explication, n’indiquent pas ce qu’il aurait fallu faire mieux, et pour certains professeurs elles sont une bonne excuses pour ne pas prendre le temps de faire une correction / donner des conseils. Or, on ne va pas se mentir, ce sont bien ceux-là qui ont une utilité après un examen.
ayant été de nombreuses années cancre et mes pauvres parents ne savaient plus où me mettre … mes cahiers de véritables œuvres d’art à l’encre rouge, mes mauvaises notes étaient toujours expliquées et je ne les ai jamais trouvées injustes ! Mais quel bonheur d’en avoir de bonnes plus tard grâce à d’excellents profs de Français et d’Espagnol auxquels je fais encore souvent référence car nous ressentions tout l’amour qu’ils avaient chacun pour leur matière !
bonjour,
j’ai un très mauvais souvenir avec les notes … Mon fils avait « quelques » difficultés en français et pour ses dictées le prof lui déduisait les fautes et lui donnait des notes négatives. Je l’ai rencontré et son argument était de dire que de passer de – 15
à – 10 était positif …
Pour mon fils par contre, ce n’était pas positif mais humiliant.
Il a dû « tirer » sa scolarité jusqu’à 16 ans et en a beaucoup souffert.
Après être sorti « sans orientation possible » il a démarré par l’apprentissage et a obtenu un DUT par la voie de la formation professionnelle, où il s’est enfin trouvé valorisé.
Il y a encore beaucoup à faire au niveau de la relation avec les enseignants.
Ne pas prendre le temps de donner des conseils? Avec 35 élèves par classe en lycée et des programmes tellement chargés! Les corrections et les conseils, on les mets sur les copies, à la maison, en y consacrant beaucoup de temps pour que l’élève comprenne ses erreurs, il y a même des encouragements et surtout un corrigé est donné à chacun pour évaluer sa copie. Arrêtez de tout mettre sur le dos des profs, mal payés, mésestimés, à tel point d’ailleurs qu’il y a de moins en moins de candidats. C’est une révolution qu’il faut à l’éducation nationale! Et expliquer aux parents que le bac S n’est pas la panacée!
Lisez Maria Montessori, Regardez les conférences de Céline Alvarez, s’il vous plait. Vous en sortirez plus épanouie et les enfants aussi !
Oh oui ! Ex – enseignante , je suis tout à fait d ´ accord avec vous mais , hélas , quand on connaît les nouvelles directives et tout ce que contient la Réforme de » Bécassine » , on ne peut que désespérer de notre pitoyable enseignement et de ses conséquences sur les générations à venir …
J’ai vecu les notes comme des jugements sur ma valeur et ma dignité.
Bien qu’ayant decroche un BTS avec 2 ans de retard , J’ai mis des annees a m’en remettre ( cauchemars du type trauma du veteran du vietnam !)
J’ai ensuite traversé une phobie sociale, a l’entree ds la vie prof. Ma vie affective a ete pauvre et tres difficile. Je n’ai pas eu d’enfants pour ne pas leur faire vivre l’ecole, les notes et la selection, et l’enfermement en classe.
L’ecole est co- responsable du malheur des francais qui sont tristes et deprimés. En plus 10% d’illetres : pas de quoi etre fier du resultat!!
Les pays du nord montrent la bonne voie: celle de la prise en compte du psychisme et de l’affectif et des rythmes de l’enfant.
Eric 53 ans
J’ai aussi rencontré des difficultés scolaires et subi des violences physiques de mon instit au primaire. Juste parce que je ne comprenais pas un exercice de maths! ce qui a engendré un traumatisme profond en moi,et l’envie de ne plus aller à l’école….
Des cas comme ceux ci il y en a des tonnes! des enfants traumatisés à vie aussi….Et c’est une bien triste réalité.
Les enseignants du secondaire n’ont qu’une idée en tête: pousser les élèves à avoir le bac et faire des études supérieures. Ils ont été formaté comme ça. Déjà en classe de seconde ils ne parlent que d’orientation,que de ça que de ça……de quoi dégoûter des élèves de 15 ans qui ne savent que faire,plutôt que de leur faire découvrir des métiers.
Bref,on en ferait un roman de 10 tomes de notre système éducatif!
Bonjour !
Je suis tout à fait d’accord avec vous. Je suis retraitée depuis un an. J’étais instit . J’ai adoré mon métier même si, bien sûr, j’ai subi des périodes difficiles. J’ai toujours donné des notes. On veut se cacher derrière des couleurs, des « partiellement acquis », « en voie d’acquisition »… Les enseignants ont à remplir des pages et des pages d’évaluation de compétences, ce qui ne peut être qu’approximatif ou même erroné et qu’aucun enseignant futur ne lira. Au lieu de perdre du temps dans cette paperasse, on devrait plutôt encourager les enseignants à regarder vivre et travailler les enfants. Les récréations nous apprennent beaucoup sur les enfants et permettent d’apprendre la citoyenneté. Les classes de découvertes en disent long aussi… Il faut arrêter de s’éloigner d’eux en les considérant comme un produit d’usine dans lequel on doit faire entrer une certaine quantité de savoir. Riez, chantez, dansez, discutez avec eux, n’ayez pas peur de parler de vous, de votre vécu, de votre enfance, de vos craintes, de vos limites. Vous pourrez ensuite exiger, conseiller, faire confiance, vous serez crédibles et les apprentissages seront mieux intégrés.
Bravo!
Je vous conseille la lecture de notre grand Philippe Perrenoud 🙂
Si je vous donnais une note en tant que mère cela ferait il de vous une mère plus motivée ? Vous n’êtes pas là pour « noter » mais pour offrir à chacun de vos élèves la possibilité d’exprimer la meilleure version de lui même
Bonjour Patricia,
On parle ici de notes en primaire, précision très importante.
Aujourd’hui ce système est appliqué et nous pouvons en voir les bienfaits.
Malika
je partage votre avis …..
N’oublions pas de dire que les sélections scolaires sont elles-mêmes très sévères pour les enfants qui ne rentrent pas dans le moule « scolaire » de l’éducation nationale. Comment l’éducation nationale (dont je fais partie) peut -elle rejeter du système scolaire tous les ans en fin de collège, des enfants qui ont des aptitudes au dessin, au sport, à la technologie sous prétexte qu’ils n’ont pas un niveau scolaire traditionnel suffisant pour intégrer des classes de CAP ou de BEP de toutes sortes ? pas de places? pas de priorité à ceux qui ne pourront pas continuer en seconde générale ? ils sont des milliers tous les ans à se retrouver avec des dossiers refusés par des établissements scolaires PUBLICS qui sont censés les accueillir dans des formations plus professionnelles, plus formatrices de métiers d’artisans …mais non, ceux qui souhaitent accéder à ces écoles publiques doivent de toutes façons avoir un dossier scolaires béton pour y être acceptés: entretiens, tests, on ne prendra QUE les meilleurs de toutes façons ! et les meilleurs sont ceux qui auraient pu continuer en filière générale. Alors où est le problème ? Pourquoi les lycées pro ne prennent-ils que des enfants solides scolairement ? que fait-on alors des autres ? il n’y a pour eux aucune solution en France et c’est grave , très grave! l’école doit repenser son collège, ses sélections, ses formations pour les jeunes. Toutes les assistantes de scolarité vont diront qu’elles ont plusieurs centaines d’enfants hors niveau hors jeu du système tous les ans ! est-ce comme cela que l’école publique doit traiter ses jeunes ? Les discours des uns ne sont pas en phase avec ce qui se passe sur le terrain! la réalité n’est pas la même. Notre école est cruelle et ne devrait pas l’être!
Enseignante et mère de famille en colère .
Sandrine Poulain
C’est en effet un gros problème vu le nombre d’enfants en difficulté dans les matières dites essentielles » français, math, sciences » mais il faut espérer que pour cette génération cela va bouger ! Néanmoins si des réformes efficaces sont prises dès le primaire il y aura moins d’enfants dans ce cas et le problème sera résoudra progressivement !
Absolument d’accord avec l’article, et absolument pas d’accord avec Patricia Blanc… les notes sont non seulement inutiles mais nuisibles… il n’y a qu’à voir le nombre d’élèves qui n’ont qu’une question à la bouche, du collège à la fac : « c’est noté, m’dame ? »
Les élèves préfèrent les notes car … ils n’ont rien connu d’autres, et on ne leur a pas appris à s’auto-évaluer ! Il faut avoir fréquenté une classe Freinet pour savoir le faire.
Relisez les rapports mondiaux sur l’apprentissage, nous sommes complètement hors clous quand on connait comment fonctionne le cerveau humain…. ce qui est déterminant pour l’apprentissage (et aujourd’hui on sait l’expliquer par les sciences cognitives), c’est la motivation intrinsèque c’est à dire l’envie de savoir quelquechose, et non l’envie d’être jugé positivement.
J’ai personnellement quitté l’enseignement car j’en avais ma claque de travailler dans un système complètement inefficace et qui ne laisse aucune place à l’initiative.
« les notes sont non seulement inutiles mais nuisibles »
Et bien dites-donc, vous n’y allez pas avec le dos de la baleine !
On peut s’écharper jusqu’à la prochaine fin du monde sur le pour et le contre vis à vis des notes.
Juste quelques remarques, sûrement déjà formulées ailleurs, pêle-mêle :
– J’ignore tout de la didactique et de la pédagogie Freinet. Je constate malgré tout, de ma courte expérience, qu’une approche ludique est fortement motivante pour une bonne majorité d’élèves. L’esprit de compétition, la dynamique d’émulation qui en découle, permettent une attention et une application accrues dans les travaux écrits et les prestations orales. Ce n’est pas tant le chiffre, le nombre, la note finale reçue qui est attendue par l’élève que ce qu’elle permet de mise en perspective dans le rapport à l’autre. Se situer par rapport aux autres. Parce que l’école, au-delà de ses dimensions instructives et éducatives, c’est avant tout l’apprentissage de la vie (en société) tout court ! Retirer un instrument facilement accessible aux élèves pour s’auto-évaluer – l’instinctive comparaison du « et toi, tu as eu combien ? » – n’est peut-être pas le plus fertile…
– l’auto-évaluation, l’accompagnement personnalisé, l’aide individualisée… n’est-ce pas le noyautage rampant d’une institution républicaine (collective, solidaire, fraternelle) par les dogmes néo-libéraux ? Ceux-là mêmes qui portent sur un piédestal l’initiative privée et l’individualisme comme modèle d’accomplissement ? Et qui vident progressivement de sa substance « l’expérience collective vécue en classe » en instillant un une somme d’apports tournés uniquement vers la progression du « je » ?
Je regrette que vous ayez quitté l’enseignement. C’est pourtant de personnes comme vous que nous avons besoin à nos côtés. Pour rénover/innover de l’intérieur.
Désolée mais lisez les dernières études mondiales qui disent que la motivation n’est qu’un facteur et forcément le plus déterminant dans la réussite d’un élève. Comme le stipule cet article, la réussite est basée avant tout sur le sentiment de sécurité de l’élève, de l’enfant. C’est seulement dans un cadre sécurisant affectivement, matériellement, intellectuellement que pourra apprendre un enfant. Laissons les enfants être avant tout des enfants et reprenons notre place d’adulte qui décide, qui prend la responsabilité, qui définit le cadre, les limites … tout ce qui va permettre à l’enfant de se sentir en sécurité
Peut-on faire remarquer que le mot « sécure » n’existe pas en français et qu’il s’agit en l’espèce d’un anglicisme déplaisant, alors que le mot « sûr » exprime, je crois, exactement la réalité que l’auteur cherche ici à désigner…
Bonjour
Oui le mot secure est un anglicisme mais il recouvre une notion particulière en psychologie de l’attachement qui n’est pas équivalente à « sure ». Il faudrait plutôt dire « bien attaché » . Mais l’usage est d’utiliser le mot « secure ».
« il y avait plus de 10% d’enfants « pauvres », contre moins de 2% actuellement. »
je ne sais pas d’où Monsieur Cyrulnick tient ses chiffres… l’UNICEF vient de publier le triste constat de 3 Millions d’enfants sous le seuil de pauvreté, 1 sur 5, 20% !!!!
l’école souffre des mêmes maux que la société, effectivement, l’impact affectif de l’enseignant sur l’enfant est primordial, effectivement, et l’école ne peut tout férer seule. Le manque de moyens médico-sociaux pour travailler en partenariat avec les enseignants ET les familles est aussi une calamité, la grève de ce jour des services de pédopsychiatrie en Seine St Denis en est un exemple.
La pauvreté n’est pas le seul facteur de difficulté d’accès à la culture, effectivement, mais elle n’aide pas à favoriser les apprentissages, dans un contexte de misère sociale, la préoccupation première est de manger, avoir un toit, se vêtir… pas de lire…. et avec 20% d’enfants sous le seuil de la pauvreté aujourd’hui, il y a du soucis à se faire….
« Dans ma génération, seuls 3% des enfants faisaient des études supérieures, mais lorsque j’étudiais la médecine, il y avait plus de 10% d’enfants « pauvres », contre moins de 2% actuellement. ».
M. Cyrulnick parlait du taux d’étudiants pauvres effectuant des études de médecine et non du taux d’enfants sous le seuil de pauvreté en France. Vous ne parlez tout simplement pas de la même chose, donc il est bien normal que vous n’ayez pas les mêmes chiffres 🙂
Astra, je crois que vous avez mal compris la phrase; Cyrulnik dit qu’il y avait 10% d’enfants (de jeunes en fait) « pauvres » qui faisaient des études supérieures, contre seulement 2% aujourd’hui. Autrement dit, que le milieux social joue un rôle de plus en plus grand quand à l’accès aux études, ce qui était moins le cas avant, donc.
Les 10% d enfants dont parle Cyrulnik sont les étudiants de sa génération et non pas l ensemble des enfants !
Manque terrible de souplesse et d’adaptation : L’enseignement français est fervent de cases; la société aussi (quel est le premier, d’ailleurs?). Pas de place pour les différents : ni les « défavorisés », ni les « avancés ». Rentrer dans le moule, toujours!
Mais regardons-nous! N’est-ce pas nos différences, nos complémentarités qui feront que nous grandirons harmonieusement? N’est-ce pas en mettant en valeur le talent artistique de l’un, le don des maths de l’autre, l’écriture libre de l’autre, le don des langues du dernier, etc, que chacun trouvera confiance en lui et en les autres?
Il n’y a pas UNE façon de réussir.
Pas tout à fait d’accord : le fait de « se fondre dans le moule » montre les capacités d’adaptation des enfants à notre société ; il en faut qui s’adaptent, et oui ! Car un certain nombre finira salarié en entreprise et alors il faudra qu’ils s’adaptent; d’ailleurs ils seront plus ou moins « notés » (objectifs, augmentations, primes) et comparés aux autres…donc oui pour développer les talents de chacun, mais non pour enlever tout esprit de compétition et de notation; c’est une grande hypocrisie générale, faite pour rassurer les parents et les élèves en difficulté…
Merci Faraxen pour ces remarques très pertinentes et cet esprit ouvert.
Je ne connais pas le secondaire mais enseigne depuis une quinzaine d’années dans le primaire, où il y a belle lurette déjà que les notes ne sont plus utilisées (à part peut-être par certains collègues proches de la retraite). Nous travaillons par compétences et chacune est acquise, ou pas (3 ou 4 degrés d’évaluation), les élèves ont bien assez de temps par la suite pour se comparer les uns aux autres en fonction de leurs notes…
Quant aux « chiffres » de M. Cyrulnik concernant la pauvreté, j’ai moi compris qu’il parlait du pourcentage d’élèves « pauvres » en médecine avec lui, et pas dans l’absolu…
c’est triste de voir que tant d’enseignants crachent sur leur profession et donc sur eux meme!
j’enseigne depuis 16 ans dont 2 aux US, et je peux vous dire que le systeme scolaire francais est bon, voire tres bon comparativement au systeme US!!! alors cesser de critiquer a tout va ce que vous faites! le francais n’est jamais content, toujours grognon, voyant rarement le cote positif… je le reconnais bien la, dans tout ce qui a ete dit!
ici, aux US, tous disent que les enseignants sont « amazing » , incroyables, alors arretes de vous sous evaluer et de sous evaluer le systeme educatif francais! vous tous AMAZING et notre systeme scolaire est bon, okay! 😉
Vous avez raison stepha, le français prend plaisir à donner le bâton pour qu’on lui frappe dessus ! L’école publique française doit s’adapter aux nouvelles générations mais rester ferme sur l’essentiel que sont les apprentissages fondamentaux en primaire sans qui le secondaire ne peut s’effectuer avec confiance et succès me semble t-il ( professeur des écoles retraitée depuis 2002)…….
A mon avis le problème de noter les connaissances c’est que l’objectif des cours et des classes devient la note de l’examen. Peu importe si le savoir a été appris comme un perroquet ou si la semaine après l’examen l’élève se souvient encore de la moitié de ce qu’il avait montré savoir lors de l’épreuve. C’est évident que ce système facilite la tâche des enseignants pour garder la maîtrise de la classe -ils restent le juge des performances, ils ont le pouvoir de décider qui continue ou pas – mais cela n’aide pas du tous à l’enseignement.
Cela fait un moment que l’enseignant n’a plus le pouvoir de dire qui continue et qui ne continue pas
Tout apprentissage à une composante affective qui accroit l’interet de l’enfant à la classe . Cela est vérifiable dans ma pratique à l’école primaire . Pour ma part, je considère que la note chiffrée reste motivante par rapport à l’appréciation littéraire . Associer les deux à la fois et souhaitable pour permettre à l’enfant de déchiffrer avec attention ce qui ne l’intéressait pas auparavant .
Notes , ou lettres, ou couleurs , les élèves ont besoin de savoir où ils se situent dans le groupe, cependant ce qui devrait être obligatoire c’est que le prof mette une remarque positive sur chaque copie ! Car rien n’est plus dévalorisant pour un élève de voir écrit en gros gras rouge avec point d’exclamation : » peut mieux faire ! » Concentre- toi ! » etc… La mise en valeur des progrès » personnels » de l’enfant » est la base d’une éducation réussie .
Sauf que l’enseignant n’est pas fait pour « éduquer » les enfants, mais pour leur « enseigner » ce qui est totalement différent… les parents attendent bcp trop des enseignants..,
je suis tout à fait d’accord avec l’analyse ! le fait également de ne mettre que des appréciations en primaire et rétablir les classes de niveau dans une recherche de meilleure harmonie des enseignements et des relations entre élèves ! commencer de petites évaluations sur dix en évaluation continue sur les classes de collège et continuer le brevet des collèges tel qu’il est très allégé !!! l’orientation se fait sur les évaluations continues pour le lycée ..!!! dans ces conditions à 70 ans je reprends mon métier encore dix ans !!!
Merci pour ce point de vue très éclairant. Il y a une nouvelle posture à inventer pour les enseignants, celles d’accompagner la construction des identités des jeunes qui ont parfois eu un manque affectif. Les outils du coaching développés par les psychologues humanistes sont intéressants. Nous formons des enseignants à leur utilisation. Bien intéressant.
20 ans d’expérience me donnent je crois le droit d’avoir un avis.
L’école souffre du regard que l’on porte sur elle : désormais, beaucoup de parents se positionnent en clients…et ils pensent qu’ils peuvent exiger que l’école s’adapte à Leur enfant. Dans la mesure du possible, nous essayons, car nous sommes conscients de notre impact (en tout cas, je le suis), mais…
Elle souffre aussi du fait de n’être pas une priorité nationale : comment sécuriser et être attentif à une trentaine de pré-adolescents…c’est trop pour que l’on soit efficace…et pourtant pour l’immense majorité, je n’ai rencontré que des collègues investis, se remettant en cause et cherchant à améliorer leur pratique, cherchant à amener chaque élève à progresser par rapport à lui-même tout en essayant de rester à l’aune des programmes ministériel…
Ce qui, vous en conviendrait, s’apparente à viser la quadrature du cercle…
*ministériels…*vous en conviendrez…
Les raisons de ces difficultés viennent d’un réel changement des mentalités…Et ce changement ne vient pas seulement des parents…Mais aussi de tout l’ensemble de ceux qui nous « gouvernent » et n’ont qu’une chose en tête : leur électorat…Le reste est le cadet de leurs soucis…Enfin, il y a longtemps, également, que les familles, comme les professeurs, ne sont plus écoutées ni soutenues dans l’aventure de l’Education de leurs enfants…D’où une double-angoisse : le risque que leurs enfants en difficulté scolaire soient complètement délaissés -et cela arrive, croyez-moi- et la menace de l’échec scolaire définitif. En effet, les parents ont toutes les peines du monde à obtenir des rendez-vous avec les professeurs dès la 6ème et lorsque le problème devient trop visible, les parents sont convoqués dans le bureau de Proviseur pour y recevoir un sermon…Des orientations hâtives sont vite bouclées et le prégnant sentiment d’échec demeure…D’où, souvent, le choix d’un établissement privé in extremis pour limiter les dégâts…Ou d’un établissement d’enseignement professionnel pour recoller les morceaux…La quadrature du cercle est, en effet, d’actualité…
Des paroles justes et un regard lucide sur l’école. Toutefois je ne crois pas que la « sélection soit extrêmement forte et précoce » : si concurrence il y a, je n’invente rien en disant que le niveau est plus que jamais catastrophique.
Ça commence en maternelle!
Quand je vois comment mon fils était heureux d’entrer à l’école, il faisait des bisous à tout le monde avant de partir…il s’est éteint petit à petit Et pour cause, il avait un manque d’autonomie à cause de problème de santé.
Au lieu d’y trouver de la bienveillance, il s’y est fait punir sans cesse, hurler dessus, abandonner dans les toilettes pendant des demis-matinées ou asseoir sur une chaise pour regarder les autres jouer pendant la récréation…parce qu’il n’avait pas réussi à boutonner son pantalon, chausser ses chaussures, appuyer sur le bouton du lavabo ou un travail en classe…
Mon fils était presque phobique, à 6 ans, il est toujours mutique sélectif,heureusement, nous avons déménagé et il a pu finir sa moyenne section entre les mains bienveillantes d’un maître qui a su lui redonner un peu confiance en lui et en l’école…mais la route est longue.
Il entre au cp cette année et j’espère que sa maîtresse ne cassera pas cet équilibre fragile qu’il a acquis en un an et demi.Je mise beaucoup sur elle.
Pour mon dernier fils qui entre à la maternelle…j’ai choisi pour lui ce maître tant apprécié des enfants afin qu’il fasse un bon démarrage!
Eh oui, l’impact affectif des enseignants sur les enfants qu’on leur confie est très important ! Il peut aider un enfant à se construire comme à se détruire … Mon fils a fait les frais d’une institutrice de maternelle qui non seulement n’avait aucun affect pour les enfants, mais qui à sa manière les maltraitait … Un exemple : lorsque mon fils qui n’avait pas encore 3 ans, prenait un crayon pour gribouiller, l’instit lui prenait le papier des mains qu’elle chiffonnait et mettait à la poubelle en lui criant dessus … Elle s’attendait peut-être à ce qu’il dessine comme Léonard de Vinci ?! Autre exemple : lorsque mon fils se faisait chahuter dans la cours de récré (du style se faire mettre du sable sur la tête), l’instit regardait impassible la scène … A cette époque, mon fils que j’ai dû changer d’école, faisait colère sur colère et ne voulait pas aller à l’école … ce qui se comprend ! Ce n’est que bien des années plus tard qu’il a pu me raconter son mal être à l’école … Après une scolarité plus que chaotique (avec des passages suicidaires), il vient d’obtenir son bac S avec mention bien, mais il est marqué à vie par cette institutrice de maternelle qui n’avait rien de maternel …
Je suis tout a fait d’accord avec l’article… note..competences…couleurs..acquis pas acquis….Pas d’importance…ce qui compte -à mes yeux- c’est comment on le fait vivre à l’enfant en face de nous..comment il le perçoit… sinon ça revient au même!
Pour moi si un enfant a 40 mots incorrects en orthographe ( 0 en note ou non acquis en comp.) Et que la fois d’après il en a 20 corrects..(idem)
Je le félicite pour ses ENORMES efforts!! Et lui mettrai un BRAVO
Et le Bonheur et la Joie des enfants dans tout ça ! On n’en parle pas du tout ! alors que c’est important !
Nos enfants sont nés pour être heureux ! oui d’abord heureux sur terre, avant d’avoir un métier.
On les aime, on les entoure de toute notre attention. On les regarde, vivre leur liberté, grandir, marcher, parler, jouer, courir, sauter, expérimenter, explorer leur environnement avec enthousiasme, et émerveillement.
Et un jour, on lui dit STOP ! fini la rigolade, tu vas à l’école, tu dois rester assis sur une chaise pendant plusieurs heures de suite sans brancher, sans bouger, tu dois écouter, respecter les consignes à la lettre…tu ne fais que ce qu’on te demande de faire…
Si la maîtresse dit : tu colories l’orange avec ton crayon orange, tu ne peux pas utiliser toutes les couleurs sous prétexte que c’est nettement plus beau !
Une orange c’est orange, et pas multicolore… et si tu le fais quand même pour suivre ton âme d’artiste en herbe, et bien la maîtresse se fâche, te traite d’idiot (t’es idiot ou quoi ! j’ai dit orange !) et déchire ton dessin devant toute la classe pour le mettre à la poubelle ! Toi tu aimes les oranges, tu en manges et tu sais qu’elles sont Orange, mais dans ton imaginaire tu les vois aussi bleues, jaunes, vertes, roses, rouges…
Toi l’enfant, tu restes sidéré devant cette incompréhension, devant cette « méchanceté ». Tu comprends que la maîtresse c’est pas ta maman et que les rires moqueurs des camarades disent clairement qu’ils sont du côté de l’autorité ! On commence à te regarder avec curiosité, bientôt les parents sont convoqués, constat : votre enfant, ne respecte pas les consignes, ne rentre pas dans le CADRE…
En acceptant l’école telle qu’elle est aujourd’hui, nous tuons la vivacité de nos enfants, nous étouffons leur créativité, nous stoppons leur élan de vie naturel…
Ils deviennent tristes, fermés, peureux, parfois même agressifs…
C’est pour cela que parfois j’ai tendance à penser que l’école n’est pas là pour ouvrir les esprits et permettre le développement personnel des futurs adultes ; mais qu’elle prépare des troupeaux de futurs consommateurs dociles, obéissants et craintifs qui respectent le CADRE et restent dans le CADRE. Il est important de ne pas dépasser le cadre ! Vous vous souvenez peut-être…des Bravo ! tu as colorié sans dépasser… bravo ! Tu es un grand maintenant !
Moi j’ai aimé l’école, aimé de tout mon coeur, ça a été la plus belle période de ma vie !
Mais je pense quand même, qu’elle doit être réformée en profondeur.
On doit envisager une école qui rende la vie belle à nos enfants ! chaque jour !
Si nos enfants sont heureux, ils apprendront mieux, ils auront envie de s’améliorer, ils seront en mesure d’exprimer le meilleur d’eux-mêmes…
Heureusement, beaucoup d’enseignants sont merveilleux et font de leur mieux. J’en ai connu des bienveillants, attentifs, ouverts, encourageants, et j’en garde un souvenir inoubliable. Ils m’ont aidée à construire une meilleure estime de moi-même à des moments clés de ma vie, et j’éprouve beaucoup de gratitude envers eux.
Mes enfants aussi, ont rencontré des prof. extra. comme ils disent.
Certains s’intéressaient à la PNL par exemple, c’est merveilleux d’introduire des techniques modernes dans les classes pour faciliter la tâche d’apprentissage…parce que tous les élèves n’apprennent pas de la même manière…
Il y a tellement de choses à dire au sujet de nos enfants, de leur avenir, de l’école…
arrêtez avec tout cela. L’Ecole de nos parents étaient beaucoup plus dur en terme de cadre que celle d’aujourd’hui et pourtant elle a permis de sortir parmi les plus grands artistes, peintres, scientifiques, mathématiciens du monde. Des gens qui ont fait preuve d’une grande créativité. Alors ne dites pas que le CADRE tue la créativité, ce qui tue la créativité c’est la volonté des parents de ne plus laisser leur enfant s’ennuyer, rêver… Il faut tout le temps qu’ils soient occupés.
Tous les enfants n’apprennent pas de la manière vous le dites mais n’avez-vous pas imaginé que l’enseignant génial pour votre enfant pouvait être le pire pour le celui du voisin car à 30 ou 35 élèves par classe, l’enseignant ne peut pas avec la meilleure volonté du monde correspondre à tous les enfants. Il va essayer d’accrocher le plus grand nombre…
Comme d’habitude on a affaire à du clientélisme : le prof doit correspondre à MON enfant avant tout.
Autant je trouve toujours très intéressant de lire M. Cyrulnik sur les questions de développement psychologique de l’enfant, et ici sur l’importance de considérer la relation aux enfants, autant je trouve risqué d’aborder un terrain d’analyse très savonneux.
Remettre sur l’école le poids entier de la société, c’est lui ajouté une charge supplémentaire non nécessaire. Ensuite, dire que c’est l’école qui ne joue plus son rôle d’intégration… l’a t-elle jamais jouée ? La lecture de « la reproduction » de P. Bourdieux et JC Passeron est éclairante sur cette question.
Cela dérape même à la quatrième question : éduquons les sauvageons ! La boucle est bouclée. Je crois qu’un-e enseignant-e ne peut pas faire l’impasse sur la relation avec l’élève, c’est déterminant. Les profs que l’on a aimait ne sont-ils pas ceux qui nous ont aimés ? Et ceux dont on a rien appris, comment nous considéraient-ils, et comment les considérions-nous ?
Le beurre, l’argent du beurre et le c.. de la crémière.
– Quant au cadre
Vous oubliez qu’à force de vouloir satisfaire tout le monde, on ne satisfait personne.
L’école fixe un cadre, la belle histoire, que voudriez-vous qu’elle fasse d’autre?
Je suis enseignant en collège et face à une trentaine d’adolescents (de plus en plus souvent trente) imposer un cadre est tout simplement vital (je sais déjà comment cela se passe avec un ou deux ados à la maison et vous aussi, alors avec 30…).
En théorie nous ne sommes pas des éducateurs, mais des enseignants. Ce que je dois enseigner est fixé par le cadre des programmes et je dois m’y conformer (c’est le cadre imposé à tout fonctionnaire).
Evidemment quelques notions de psychologie peuvent faciliter le passage des savoirs (en théorie le seul rôle de l’enseignant) mais difficile de s’adapter à 30 ados de plus en plus souvent très différents, très exigeants ainsi qu’à leurs parents (de plus en plus souvent séparés ET en désaccord sur ce qui convient le mieux à leur progéniture).
A l’impossible nul n’est tenu.
– Quant aux notes / appréciations
C’est le premier outil de comparaison de leurs performances entre eux. Les en priver les déstabilise (surtout leurs parents d’ailleurs).
Mais que penser des remarques sur les remarques des professeurs.
Tel élève qui avait fait 40 erreurs (que l’on appelle plutôt des fautes dans notre société, ce qui en dit long) en fait 20. BRAVO!!!
Et tel autre qui en avait fait 5 et qui en fait 10. C’EST PAS BIEN DU TOUT!!!
« Hein, il fait 20 fautes et on l’encourage alors que je n’en fais que 10 et c’est pas bien? »
On doit donc fixer un cadre (encore!) et s’y conformer pour porter les appréciations afin qu’elles ne paraissent pas injustes.
Mais on sait également que la copie précédente influence l’appréciation portée; très bonne et on devient plus sévère ou très mauvaise et on devient indulgent; l’humeur au moment où l’on porte l’appréciation; la situation d’urgence ou non au moment de corriger… autant de facteurs rendant la note « aléatoire » et non satisfaisante.
– Quant aux profs « aimés ».
N’est-ce pas « un peu » puéril de fonctionner à l’affectif?
Je l’aime bien lui alors je vais travailler et faire des efforts dans sa discipline. Mais elle, sa tête me revient pas alors je ne vais rien f…! Et puis je suis nulle en maths comme ma mère (comme si c’était génétique!) alors ça sert à rien que je bosse!
Ne serait-ce pas stupide de ma part que de penser que je puisse être aimé de tous mes élèves (300 par an en moyenne).
Ne serait-ce pas tout aussi stupide que de penser que toutes mes activités vont forcément tous les intéresser avec toutes leurs différences et tous leurs petits tracas du moment?
Le mot clef ci dessus est « faire des efforts ».
L’objectif est d’amener les élèves à en faire. Ce qui est une sacrée gageure dans une société où il faut d’abord les intéresser, puis les amuser afin qu’ils apprennent en jouant.
Et plus tard, ils se lèveront le matin sans effort, pour aller s’amuser au travail et ils gagneront plein d’argent en jouant… hum!
On doit donc se creuser la cervelle pour que tous le monde puisse être satisfait (le beurre, l’argent du beurre…) et cela se termine le plus souvent par un mal de crâne.
Ce qui est « marrant » avec le métier d’enseignant c’est que tout le monde semble savoir mieux qu’eux ce qu’il faudrait faire pour réussir. Mais bizarrement tous les concours de l’éducation nationale sont déficitaires en nombre de candidats (Ce doit être le fruit de l’attrait du métier, de son salaire et du prestige des enseignants auprès de la population).
Ce qui malheureusement ne contribuera certainement pas à augmenter l’estime dont nous « jouissons » déjà ainsi que le niveau de nos élèves.
Sur ce, je vous laisse, je dois faire ma provision de « Doliprane » pour la rentrée.
un jour un mec qui n’aimait pas les profs (et c’est vrai que si nous ne sommes pas aimés aujourd’hui c’est aussi à cause de certains psycho rigides malades à qui tout était permis il y a longtemps car ils vivaient dans un monde de privilèges) a imaginé de leur nuire
on créerait le collège unique (comme les tailles uniques qui ne vont qu’aux maigres mettant toutes les jolies filles non anorexiques au rang de saucisse: travail sur l’estime…)
dans lequel on ferait des classes avec 30 élèves dedans que comme ça le prof ne peut jamais voir tout le monde en même temps et a l’impression de jouer avec assiettes au bout du bâton
comme ça n’avait pas l’air assez compliqué on adonnerait des game-boy aux élèves, des portables, et puis on interdirait aux profs de les confisquer
et puis, comme les profs continueraient à venir en cours, on mettrait dans la même classe nombreuse un melting pot étudié d’élèves tous différents et ils resteraient longtemps longtemps (tellement même que pour les élèves qui vraiment peuvent pas saquer l’école, comme ils font que des conneries, bein, on les fait redoubler comme ça ils font 5 ans, et ils font bien suer les profs et sapent considablement l’ambiance de classe et le travail pour les autres élèves) comme ça si les bons voudraient réussir, au bout de 4 ans ils lâcheraient l’affaire et on aurait tout plein de gamins ignares bien malgré eux
mais comme ni les profs ni les élèves ne lâcheraient, on mettrait alors 90% des élèves de troisième en seconde… et pour que tout ça se tienne on donnerait des bonnes notes au bac en notant sur 25 et tout le monde il aurait le bac. Qui ne servirait à rien. Et pour répondre au téléphone dans un centre d’appel on aurait besoin d’un bac + 5 que les parents se seraient ruinés à payer un studio 400 euros plus les autres frais et qu’après, le gamin il serait très malheureux dans son travail parce qu’il voulait être carreleur mais carreleur c’est pas bien. Alors que répondre toute la journée à des clients énervés avec un objectif élevé à tenir et un petit chef infâme sur le dos c’est mieux?
Encore « intellectuel » de droite qui prône un mode de société passéiste.
Affirmer que l’échec scolaire n’est pas liés aux inégalités sociales relève de la mauvaise foie. La corrélation entre l’origine sociale et la réussite scolaire n’est pourtant pas un scoop !
« Quand j’étais enfant, il y avait un concours d’entrée pour accéder au lycée. Sur 40, quatre ont été autorisés à se présenter à l’examen, trois ont été reçus, dont votre serviteur. Mais il n’y avait aucune humiliation pour les autres, tout aussi fiers que nous d’aller apprendre un métier d’artisan, d’ouvrier ou de paysan. »
Le problème est que ce sont presque toujours les enfants issus de milieux modestes qui intègrent les filières professionnelles de type BEP/Bac pro. Les parents, qui auraient certainement souhaités que leurs enfants fassent mieux qu’eux à l’école se retrouve logiquement frustré lorsque le conseil de classe de 3 ème préconise une orientation en pro.
J’utilise les notes dans ma classe, pas pour juger mais pour jauger les élèves. Le terme secure pourrait être remplacé par sécurisant.
Vous me faites tous pas mal rigoler, avec vos pour ou contre les notes. Comme si il n existait qu une seule et unique solution, peut importe la technique ce qui compte ce sont que les élèves reussissient.
Le principe de la quantification du niveau de nos acquis est importante et nécessaire. Malheureusement la notation est une nécessité qui présente des effets secondaires redoutables. De ce fait il est préférable d’amener la notation doucement et sans doute de façon très discrète avant le collège. La solution, à mon sens serait d’apprendre la notation avant d’en faire un usage important : apprendre à noter, à être noté, à se noter, et développer l’esprit critique. Ainsi on peut espérer tirer bénéefice de la notation tout en minimisant les effets secondaires.
« L’impact affectif… » Beaucoup de mes collègues étaient dans le déni… Pour certains formateurs de l’IUFM c’était presque un gros mot… Quelle chance j’ai eu de faire l’Ecole Normale : le Directeur de l’école annexe nous donnait des cours « de comportement » ne pas nier pour gérer, pour que notre travail en soit facilité, dans la plus grande égalité et fraternité de la communauté éducative, la petite république que se devait d’être notre classe…
En tant que professeur, j’ai suivi des stages, nombreux, où la consigne officielle est de ne pas s’investir affectivement dans nos classes, avec nos élèves.
« Secure » couvre en effet une réalité bien autre que « sûr ». C’est un prêté pour un rendu étant donné le nombre impressionnant de mots français dans la langue anglaise depuis Guillaume le Conquérant. Qui penserait que « curtain » vient de « courtine » ou « towel » de « toaille » ? Débat linguistique un peu vain…
Pour ce qui est du débat sur les notes, je constate que l’école deviendrait ainsi le seul endroit où il est traumatisant de noter. Nos jeunes sont en effet très amateurs d’émissions de toutes sortes où la compétition la plus féroce est de rigueur. Et si le perdant est humilié, c’est top ! Rois du shopping, de la cuisine, de la couture, de l’immobilier, de la chanson, de la survie en milieu hostile, j’en passe et des meilleures….
Quand je pense à mon métier, c’est le mot imposture qui me vient hélas à l’esprit.
Que répondre à une élève de terminale qui vous cloue le bec d’un « pourquoi je travaillerais puisque tout le monde a son bac! » frappé au coin du bon sens.
J’enseigne surtout en post bac et je peux juger de l’ampleur des dégâts. Que des titulaires du bac L soient incapables de construire une phrase indemne de fautes pénalisantes me sidère. Quant à trois mots d’anglais, c’est vraiment mission impossible. En sortant d’un bac général !
Qu’ils affirment ne jamais lire parce qu’ils détestent ça, me navre. Bac L !!
Quant aux rebelles évoqués par Boris Cyrulnik, ils perturbent en effet la sérénité de l’apprentissage mais il faut aussi compter avec tous ces enfants d’aujourd’hui qui parlent tout le temps, qui doivent toujours s’exprimer sur tout et à tout moment, qui ont bien du mal à fonctionner en groupe, à entendre le message du maître parce que toujours en mouvement, dans l’agitation, les bavardages stériles, dans l’importance de leur « moi ».
Le calme et le silence sont forcément indispensables à la concentration, à la réflexion et à l’analyse. J’ai l’impression que dans certaines classes, cela relève d’un défi constant et épuisant pour le prof. Comment un élève en difficulté peut-il s’en sortir dans le bruit et l’agitation ? Cette « parole » confisquée par les enfants, qui n’est pas vraiment faite de mots mais de bruit, nuit grandement aux apprentissages.
Remettre l’autorité au centre de l’apprentissage serait une première mesure d’urgence.
Pour moi, l’école est devenue totalement inadaptée au monde actuel. La transmission du savoir n’est plus aussi utile qu’elle l’était par le passé : on peut trouver absolument tout sur internet, pour peu qu’on ait acquis un esprit critique permettant de sélectionner les informations pertinentes et de délaisser les autres.
En revanche, énormément de jeunes, en particulier dans les milieux défavorisés ne savent pas ce qu’ils aimeraient faire, n’y ayant jamais été confronté. C’est là que l’école acquerrait toute son utilité.
Aider les enfants à trouver ce qu’ils aiment faire, les aider à devenir bon voire excellent dans ce qu’ils aiment faire, et leur apprendre à en vivre soit seul, soit en s’associant. Un élève qui découvre ce qu’il adore sera beaucoup plus motivé à apprendre à lire pour trouver des informations sur sa passion. Il sera beaucoup plus motivé pour acquérir les rudiments mathématiques nécessaires à son activité, et une fois adulte, il ne serait plus dépendant d’un employeur hypothétique, étant capable de lui-même de créer sa propre activité lui permettant de vivre correctement.
Le deuxième point à traiter est la formation des élites. Actuellement, pour réussir en prépa, il faut être à même d’admettre, de mémoriser et d’appliquer. Un élève qui cherche à comprendre finement ce qu’on lui enseigne perdra du temps par rapport à ceux qui se contentent de bachoter et ne sera pas reçu aux concours. On va donc sélectionner ceux qui sont capable, lorsqu’ils rencontrent un problème, d’appliquer des recettes qu’ils n’ont pas bien comprises. Or le monde changeant très rapidement, les recettes utilisées ne sont très souvent plus adaptées aux problèmes rencontrés. Par exemple, on sait que les humains consomment trop, et pourtant, depuis la crise de 2008, tous les gouvernements voudraient résoudre la crise actuelle comme ils auraient pu le faire de celle de 1929, c’est-à-dire nous pousser à consommer plus pour relancer la machine. Manque de chance, la Terre a bien changée depuis 1929, elle est aujourd’hui incapable de renouveler ce qu’on consomme et s’épuise années après années. Certaines banques défaillantes étaient trop grosses pour faire faillite, on leur a donné des milliards pour les sauver, ce qui leur a permis d’acheter les banques suffisamment petites pour faire faillite, leur a permis de grossir encore et de devenir plus puissantes que les états qui les ont sauvé, de les mettre à genoux et de les obliger à vendre leurs services publics pour une bouchée de pain.
Aujourd’hui, la seule chose qu’on propose aux jeunes en difficulté qui sortent de l’école à 16 ans est un ballon pour qu’ils se tiennent tranquille. Jusqu’à 20 ans ils rêvent de devenir Maradona, et lorsqu’à 20 ans, ils se rendent compte qu’ils ne perceront pas dans le football, ils n’ont plus d’avenir autre que le chômage, le deal et les menus larcins. Ils ont été traité d’incapable toute leur enfance, et lorsqu’ils se font aborder par quelqu’un qui leur dit, Dieu te respecte, je suis prêt à te donner un logement, de l’argent, des femmes et le pouvoir si tu es prêt à faire le djihad, ils se laisseront facilement convaincre n’ayant rien à perdre.
Comment pourrions-nous nous mettre d’accord sur ce que devrait être l’école alors que nous avons vécu des scolarités si différentes!
J’ai moi-même été éduquée et instruite,j’iinsiste sur ces deux facettes,dans un systéme de type Freinet.J’ai connu l’auto-évaluation,l’auto-discipline,l’éveil à la philo dès la seconde,ainsi qu’à la connaissan et la pratique des arts plastiques et de la musique.J’ai été une éléve heureuse.Devenue prof dans des établissements de banlieue parisienne, j’ai essayé de mettre en pratique ce que je croyais être bon pour mes élèves avec des résultats trés positifs.Un peu décontenancés au début,les enfants adhéraient vite à mes pratiques et progressaient.Même si certains collégues me prenaient pour une illuminée,ça marchait! Les enfants sont sensibles au respect qu’on leur porte,à la bienveillance et la patience des adultes.Ca marche! sinon j’aurais vite démissioné…..
Tout à fait d’accord avec le fait qu’un environnement sécurisant est un point clé. Tout à fait d’accord avec le fait que notre système soit rigide : le fonctionnement de mon heure de cours l’est, et c’est avant tout à cause d’effectifs lourds (entre 27 et 30 pour des classes de collège).
La flexibilité du système que tout le monde appelle de ses vœux ne passerait-elle pas par un allègement (réel) des effectifs (cf pays nordiques)?
Ce qui est aussi dramatique de nos jours c’est l’APB ! La pression monte de plus en plus à cause de ce fonctionnement pour les études post bac ! Et ceci A CAUSE DES NOTES ! Un devoir loupé sur un trimestre et c’est la chute de la moyenne ! Il suffit que par manque de chance ce devoir soit avec un important coefficient …et la moyenne se trouve catastrophiquement basse ! Et cette chute peut anéantir le projet d’orientation d’un jeune ! A savoir s’il souhaitait avoir une orientation vers des études très sélectives, la « moulinette » des notes passera inexorablement et le jeune ne pourra entrer dans certaines voies ! Quant on sait que certains professeurs dans des lycées toujours sur la voie d’un élitisme primaire choisissent « d’être dur » avec les élèves, de noter plus dur en DS qu’ au baccalauréat pour selon eux « bien préparer l’élève » … c’est réellement dramatique … Actuellement si votre enfant est un élève moyen mieux vaut le scolariser dans un lycée avant tout bienveillant …il aura plus de chance d’obtenir ses choix !
C est dommage que le débat des notes aie pris le dessus… Chez un enfants qui a beaucoup de soucis à la maison, ou qui est mal parti dans la vie, le professeur peut si il en a la capacité et les compétences, apporter beaucoup à un enfants qui a un affectif dé-sécurisé. Cela peut devenir une personne de ressource très importante pour l enfant. En trouvant cette stabilité et cet ancrage chez un professeur, il trouvera assez de paix et de calme en lui pour arriver à travailler. Si par contre le professeur est désorganisé, pas clair, pas ancré, l enfant qui a des problèmes d attachement, car blessé par les personnes à qui il a donné toute sa confiance, ne pourra pas assez se sécuriser affevtivement pour arriver à travailler. Alors les personnes qui travaillent avec des enfants devraient avoir une formation concernant la façon d être pour arriver à créer un lien affectif avec un enfant qui ne va pas bien. Ce n est pas être son thérapeute, juste une façon d être pour que l enfant arrive à se sécuriser affevtivement. Je pense que tous ont à y gagner. Les professionnels, l enfant, les parents et l ensemble de la classe….
Et si la solution était ailleurs ?
Sur bien des points de cet article, j’adhère assez bien, et en même temps je me demande si réellement tout est vraiment réaliste ?
Si plusieurs points de paraissent pas très justes, je ne vais m’attacher qu’à la formation des enseignants.
Est-ce qu’« être bien formé » implique uniquement, fournir du savoir à des élèves très motivés, appliqués, sérieux, travailleurs … ? Des classes avec que de bons élèves désireux d’apprendre, cela existe surtout dans le manuel pour enseignants en formation. La réalité est tout autre. Les élèves ont bien des profils, peu ou pas motivés, violents, avec divers troubles de l’apprentissage, avec des histoires familiales (pas toujours faciles) …, et alors à ceux-là, ceux qui ne rentrent pas dans le moule, c’est de leur faute ?
Enseigner ce n’est pas seulement posséder un savoir que l’on doit fournir à des élèves. Enseigner c’est aussi, savoir transmettre, quel que soit l’élève. Si le constat est si peu reluisant, côté élèves comme côté enseignants, peut-on réellement dire que les enseignants sont bien formés ? S’il l’on parle de réforme, peut-on envisager de réformer la formation des enseignants ?
On peut toujours annoncer que ce n’est pas le rôle des enseignants d’éduquer, bien sûr, alors on doit leur fournir que de « super élèves ». Sous prétexte que les difficultés des gamins ne naissent pas à l’Ecole, doit-ont demander aux enfants qu’ils laissent chez eux leurs problèmes pour faciliter le travail des enseignants ?
Une autre solution serait de former les parents pour qu’ils sachent s’occuper de leurs enfants, les aider à grandir dans un environnement sain, à suivre leurs parcours scolaires, à les aimer, les protéger … On pourrait aussi pour les élèves, bouc émissaire, les rendre plus conformes aux autres, les rendre moins gros, plus grands, moins roux, moins …!
La procréation d’embryon modifié, pour faire des hommes et des femmes parfaites, n’est pas encore d’actualité (et c’est tant mieux).
Les élèves sont comme ils sont, on aime ou on n’aime pas, sauf qu’il faut faire avec. Alors on s’adapte à nos élèves d’aujourd’hui avec ce qu’ils sont, ce que la société a fait d’eux, et on forme les enseignants pour tous ces élèves. Pour tous ceux et celles qui pensent que c’est trop dur, qu’ils fassent autre chose. Le métier d’enseignant, c’est avec ces élèves, point.
Il y a plus d’élèves que d’enseignants, et sur une carrière un enseignant va travailler avec des centaines et milliers d’élèves, alors on agit sur qui ?
On peut faire un constat, comme le fait Monsieur Cyrulnik, avec des statistiques, des études, pour hier, pour aujourd’hui. On peut trouver des causes, expliquer ces changements, la belle affaire. Rendra-t-on les élèves plus faciles pour les enseignants ?
Maintenant, dire que « les enseignants sont bien formés », oui, mais à quoi ? Et pour qui ?
Est-ce raisonnable de dire que les enseignants sont bien formés et en même temps dire qu’ils n’y arrivent pas, ou difficilement ?
Le monde change, on doit s’y adapter, les élèves changent, les enseignants doivent s’y adapter. Voir les choses autrement est purement fantaisiste, alors soyons réalistes.
On peut évoquer toutes sortes circonstances, de causes, qui génèrent un nouveau type d’élèves. C’est effectivement plus facile à justifier les causes de ses difficultés comme des causes extérieures, certes bien réelles, et en même temps, nous devons faire avec, alors une des solutions passera par se former différemment au métier d’enseignant. Si cette option, pourtant bonne, venait à être envisagée, je suppose qu’elle ferait encore débat. Les questions immanquables du type : former qui ? Les futurs enseignants ? Les enseignants actuels, comment ? A quel moment ? En heures supplémentaires ?
Pas gagner, pour bouger le mammouth, alors qu’est-ce qui bloque, l’éducation nationale ? Les enseignants ? Les élèves ?
Les réponses, peut-être un jour ?
Pour moi, le monde change, je fais avec.
Merci M.Cyrulnik pour cet article. Je suis CPE, et je partage complètement ce que vous venez d’écrire. Oui, il y a énormément d’enseignants qui comprennent que les paroles « sécures » sont importantes, mais pour une poignée qui pratiquent la communication « violente « , je serais favorable à l’obtention d’un module sur la CNV, obligatoirement validé avant d’exercer. Je proposerai même des modules de communication à destination des élèves… A condition que les adultes soient prêts à recevoir la parole de nos jeunes. Une piste complémentaire pour lutter contre le décrochage ?
Tout à fait d’accord sur l’impact affectif… dans un cadre pédagogique adapté : le bon enseignement, prodigué avec la plus grande bienveillance et la plus grande rigueur. Oui je sais, c’est un tour de force, un exploit au quotidien. On ne progressera dans la lutte contre l’échec scolaire que lorsqu’on aura accepté de comprendre que c’est en grande section de maternelle que les enfants doivent apprendre à comprendre ce qu’ils lisent même avant de savoir lire. Si tous les élèves comprennent ce qu’ils lisent, l’échec scolaire se réduira comme peau de chagrin !
A mes enfants, comme à ceux à qui j’enseigne, je demande « Que penses-tu de ton résultat ? » … et pour ceux qui demandent systématiquement des notes je réponds « Le principal, c’est que tu sois satisfait de Toi et que tu penses avoir fait de ton mieux » … Ainsi se développe la confiance en Soi, la confiance au Tout, la conscience de ses valeurs comme de ses limites, la conscience de ses différences et de sa singularité, la conscience de l’impermanence, de la relativité … Ainsi en apprenant à être tolérant avec soi on apprend à être tolérant avec les autres, professeurs et adultes compris. C’est le premier pas vers la Paix UNiverselle.
L’école, n’est-ce pas ce lieu où les enfants devraient apprendre à devenir des adultes heureux ???
Autant, je partage l’avis de Boris Cyrulnik, sur l’importance de l’affectif. Le passage de l’école primaire au collège est terrible pour beaucoup d’enfants même sans difficultés scolaire car les enseignants de collège sont souvent très désincarnés. C’est pourquoi, je ne suis pas du tout d’accord sur le passage
« Absolument ! Les enseignants sont formés et payés pour instruire or, on leur demande de plus en plus d’éduquer » . Non, la mission de l’EdUCAtion Nationale est d’éduquer; l’instruction est un moyen parmi d’autres pour être éduqué et donc avoir un potentiel de vie agréable. Les instructeurs, c’est à l’armée!!! Les enseignants français l’oublient trop contrairement à leurs collègues européens. Même si les enseignants français ne se considèrent pas formés pour éduquer ce sont aussi des citoyens, des parents.. donc ils en ont parfaitement la capacité.
je vais même plus loin, l’élément le plus important est de ne pas casser l’enfant.
rappeler vous le temps merveilleux de vos débuts quand votre cerveau vous ouvrait l’avenir avec de l’imagination débordante.
pour être instruit , l’enfant doit être éduqué: c’est à dire ouvert , gai, inconscient et aimant la vie.
la motivation de l’enfant doit être entretenue et préservée.
pour cela , l’accompagner avec du dialogue et de la philo , le protéger, le défendre, ne pas le trahir ni l’abandonner à lui même.
petite blague: la meilleure note c’est 21/20 (20 parce que tout bon + 1 pour la présentation)
Cela me fait sourire les collègues qui sont pour la suppression de la note, responsable de tous les maux. Supprimer la note, pourquoi pas, mais cela implique de supprimer tous les diplômes et concours. Ensuite, comment évaluer le niveau de qualification d’un individu pour tel ou tel métier ? Et puis tous les élèves ne sont pas curieux et sans notes, beaucoup resteront les bras croisés à ne rien faire, ou alors le strict minimum. Supprimons les contraintes, c’est bien les préparer à leur future vie professionnelle…
L’école, ce beau bordel !
Je ne suis pas d’accord avec le fait que l’éducation ne revient pas aux enseignants, que leur rôle se limite à celui d’instruire. Je pense que les deux sont imbriqués et depuis toujours. Le lycée d’avant éduquait aussi ses élèves.
Tout cela donne à réfléchir!!! Comment faire face aux nouvelles difficultés pour faire avancer les élèves de demain!!! Articles trés interessants et en effet des remises en questions s’imposent!!!
« ne pas attribuer de notes en primaire »
C’est censé être le cas … les notes sont interdites en primaire, tout comme les devoirs écrits à faire à la maison !
Que l’on commence déjà par appliquer les décisions prises et les lois votées, avant de vouloir faire une énième réforme. (un peu comme dans beaucoup de domaines de la société : loi sur le logement pour ne citer que cet exemple là)
Je suis Belge et Maman d’un petit garçon de 3 ans et quelques mois.Il a intégré en septembre ce que l’on appelle chez nous une classe d’accueil ou prématernelle.
J’ai reçu il y a quelques jours les travaux réalisés par mon fils durant le dernier trimestre.
Quelle ne fut pas ma stupeur de voir sur un travail de tri (classer les animaux), un énorme smiley 🙁
et une annotation disant « Tu n’es pas assez resté concentré sur ta tâche!!!!
Quel est l’intérêt,l’objectif, à qui est destinée cette annotation???
Il me semble que les choses doivent se faire dans la relation plutôt que dans l’écrit qui est figé. Expliquer à l’enfant ce qui peut être amélioré!
Je ne suis ni pour, ni contre les notes (du moins à partir d’un certain âge)…Comme pour beaucoup de choses, il me semble important de nuancer et surtout que ce qui doit être une appréciation soit transmis à l’enfant dans la relation et non comme un jugement, un couperet!!!
En lisant les commentaires de chacun, on ne sait pas si on doit rire ou pleurer. L’école se revendique comme le seul lieu d’apprentissage, alors qu’il existe beaucoup d’organismes qui font de la formation professionnelle. On voudrait faire croire qu’après l’école point de salut et , en même temps, qu’il est nécessaire de se former tout au long de sa vie.
On voudrait bien croire que l’affect est important car on sait que l’absence de sécurité détruit les enfants. Rappelons nous de ces vieux professeurs qui nous « faisaient peurs » et que l’on regrette aujourd’hui. Ils savaient imposer rigueur et apprentissage en même temps qu’ils arrivaient à faire comprendre à leurs élèves que cette attitude leur serait bénéfique. Pourtant il n’y a qu’à voir la façon dont le collège s’occupe de ses enfants handicapés, de la façon dont elle traite les enfants en difficulté, pour comprendre que la mission du professeur a bien changé.S’ils étaient contrôlés et formés plus fréquemment, ils auraient sans doute les moyens de répondre aux nouvelles problématiques que la société leur impose.
Toutefois, ils n’ont pas besoin de formation pour élever leurs propres enfants. C’est en cela que je pense que s’ils se comportaient de la même façon avec leurs élèves qu’avec leurs enfants, l’environnement serait plus « sécure » et l’enseignement de meilleure qualité. Oseraient ils faire la même chose s’ils avaient leurs enfants en classe que ce qu’ils font avec certains de leurs élèves. Rejeter en permanence la faute sur les enfants et les parents ou la sociétè prouve bien qu’il est grand temps de renouveler nos méthodes d’apprentissage, sachant que les exemples d’autres pays fonctionnent
La note est importante pour passer d’un niveau à l’autre,
Mais il faudrait envisager des évaluations formatives plus régulières (avec grille d’évaluation fournies aux élèves).
Par contre, j’ai remarqué que pour chercher un travail, ce qui prime ce sont les compétences, et la motivation intrinsèque (les yeux qui brillent), ce que le système de notes ne permet pas forcément. On peut avoir de bonnes notes sans aimer ce qu’on fait (plus tard on voit des ingénieurs changer radicalement de voie professionnelle)
Pour moi en fait, c’est le système d’orientation qui est surtout à revoir.
Ne pas la baser par exemple sur les notes de bac (du vécu, dans ma jeunesse…)
Ayant pu pénétrer le milieu scolaire aussi bien en temps qu’accompagnant bénévole qu’ensuite en y travaillant je pense que les notes sont à abolir définitivement. Un enseignant n’a pas besoin de celles-ci pour savoir quelles sont les capacités cognitives d’un élève, il est à même de s’en rendre compte par d’autres biais. Par ailleurs quand on entend certains élèves dirent « pfff lui il sait lire moi je suis bon à rien » ça amène à réfléchir.
Il y a également les programmes qu’il faut mener au bout et qui sont un énorme stress pour les enseignants et par ricochet pour les enfants, lorsqu’un enfant en situation de handicap est orienté vers une classe ULISS car il ne pourra pas suivre en classe supérieure vu son âge cela peut aussi parfois poser question.
L’enfant a peut-être des problèmes de mémorisation, il fixe peut-être une reproduction des difficultés scolaires du grand-frère, il peut également avoir des blocages liés justement à cette histoire familiale. Il n’est pas toujours sain je pense de l’orienter de cette façon surtout lorsque l’on réalise qu’il a des capacités (même s’il a des difficultés), lorsque l’on réalise qu’il a des potentiels pour apprendre à lire mais qu’il s’y refuse.
Pourquoi y a-t-il toujours ce clivage par l’âge à ne pas dépasser pour être en telle ou telle classe si l’enfant n’en souffre pas affectivement ? Pourquoi n’y a-t-il pas possibilité de l’intégrer dans la classe supérieure pour certaines activités ? A quoi sinon sert l’intégration des enfants présentant un handicap qu’il soit lourd ou pas en milieu scolaire ordinaire ?
J’ai lu quelque chose qui me gène : les enseignants à part ceux qui sont spécialisés ULISS, SEGPA, IME etc ne sont pas formés au handicap, ils ont maintenant des accompagnants dans les classes pour les enfants signalés MDPH. Ces personnes font leur maximum pour aider les enfants qui leurs sont confiés, certains enseignants les intègrent très bien et leur laissent une certaine autonomie tout en étant la présent et en assumant leur rôle mais ce n’est pas toujours le cas. Il est difficile pour un enseignant parfois d’accepter une tierce personne dans sa classe mais ceci peut s’avérer indispensable pour que le groupe classe puisse avancer, pour que l’enfant en question même s’il n’arrive pas à progresser de manière significative ne soit pas en rejet total du système scolaire, pour que l’enseignant puisse souffler un peu également. L’enfant en difficulté ou en situation de handicap n’est pas un animal étrange c’est un enfant au même titre qu’un autre, je pense qu’il serait bon que les enseignants aient au moins une formation minimale afin non pas de pouvoir répondre à toutes les situations (une classe n’est déjà pas évidente à gérer) mais à minima de mieux accepter « la situation de non réussite classique » de ces enfants là. Ce sont des enfants attachants, les parents se sentent souvent impuissants, jugés par le système scolaire, certains réagissent de manière agressive, ces enfants ont besoin de sentir un climat de sécurité et non pas obligatoirement un lieu de réussite à tout prix.
Au cours de ma carrière d’enseignante, les profs que j’ai vus le plus prendre la défense de la note pour leurs élèves étaient les mêmes qui se battaient pour la suppression de la note que leur attribuait l’Inspecteur ou le chef d’établissement! C’est quand même un paradoxe intéressant. Etre notés leur semblait pour eux infantilissant, régressif, arbitraire mais….motivant pour leurs élèves!
Enseignante Freinet, je n’ai pas noté mes élèves. Ils n’étaient ni pire ni mieux que les autres en terme d’acquis mais ce qui est sûre c’est que je pense pouvoir dire qu’ils étaient bien dans leur peau. Que cherchons nous à « produire » (quel vilain mot!), des citoyens responsables, à l’écoute des autres, bien dans leurs baskets, heureux d’apprendre, curieux de connaître, créatifs ou des petits toutous, de gentils perroquets, des gens formatés certes adaptés au monde du travail (employé obéissant ou chômeur) mais en situation de mal-être? Freinet disait « on ne peut pas faire boire un âne qui n’a pas soif » et bien, on ne peut pas « enseigner » à un enfant qui n’est pas prêt à recevoir cet enseignement. Alors oui, la priorité de l’Education Nationale devrait être de créer les conditions qui permettent aux enfants d’aborder l’école avec appétit en formant ses enseignants non exclusivement à la didactique de la matière mais à la connaissance de l’enfant et au fonctionnement d’un groupe classe aidant. Et que l’on ne vienne pas me dire qu’une telle pratique serait du laxisme!
Il est évident que le rôle éducatif est primordial et il passe par l’affectif, ce à quoi les enseignants devraient être formés: empathie envers les élèves, rôle socio-éducatif de l’enseignement dans l’intérêt de l’enfant, la citoyenneté ne venant que dans un second temps lorsque ses désirs de connaissance ont été respectés.
L’enfant doit devenir le pivot central de l’enseignement et tout fait non pour qu’il réussisse non comme un petit adulte miniature mais pour qu’il s’épanouisse, ce qui le fera secondairement respecter les règles de vie sociale et communautaire.
L’enseignement n’est pas de transmettre le savoir mais la connaissance par le désir, la motivation et l’amour de ses élèves, l’école n’étant que le prolongement familial.
Cela demande une adaptation faramineuse du système scolaire et un renversement des valeurs en place, mais c’est indispensable dans une société de plus en plus cloisonnée.
bonjour
je suis une maman de 2 enfants ma fille va a l école depuis qu elle a 2 ans 1/2 et elle adorais y allé c est a peine si j avais le droit un bisous tellement elle était pressée jusqu’au jour ou on a déménagé donc changement d école la elle ne voulais plus y allé a aucun moment sa maîtresse s est remis en cause ( limite s etait de ma faute si elle allais a l école en pleurant) en suite on a redeménagé donc nouvelle école encore une fois et le elle est a nouveau contente d allé a l école
mais je suis AVS (auxiliaire de vie scolaire) pour les enfants reconnu handicapé ( j aime pas ce mot)
le fond du problème n est pas les notes mais plutôt aussi bien le milieu familial que le milieu scolaire car il y a des prof qui n en ont plus rien a faire ils sont blasés et mettent des étiquettes sur les enfants et les prennent en grippe et des parents qui pensent que c est a l école d éduqué leur enfants et les laisse faire ce qu ils veulent ne leur apprennent pas les bases (respect des autres entre autre)
personnellement pour moi une bonne scolarité pour que un enfant soit bien il faut que ça soit un travaille entre les prof et les parents conjointement
il n y avait pas autant de problèmes y a 20 ans mais quand je vois que si un prof hausse le ton sur un enfants ou lui met des heures de colle ou autres punition les parents lui tombent dessus s est du n importe quoi comment peuvent ils faire leur travaille correctement et dispensé leur enseignement si il n y a aucun respect de la part des enfants et des parents pour leur travaille
Je suis éducatrice de jeunes enfants …j’ai travaillé 5 ans en classe passerelle en immertion dans une école maternelle. J’ai été trés déçue par le milieu scolaire et compris pourquoi je n’avais pas aimé l’école en travaillant avec une certaine enseignante! je dis bien « une certaine enseignante ». Je ne généralise pas! Mais certains enseignants ne correspondent pas au poste que leur donne l’EN. Là il s’agissait d’enfants de 2 ans et de leur parent qui venaient à l’école et dans ce profil d’accueil le savoir être et l’attitude sécurre aussi envers les enfants que envers les parents était PRIMORDIALE. Pour ma part travailler en équipe avec cette enseignante était un atout pour ces familles défavorisées (le but étant de réduire les écarts), je prenais en charge l’accompagnement parental et éducatif parent/enfant (rôle de l’éduc) mais pour cette enseignante j’étais une « concurrente », je n’étais pas de l’Education Nationale!!!
Ce que je veux dire par là c’est qu’un bon nombre d’enseignants n’étant pas dans le poste qui leur convienne, cela par mauvais choix de l’EN, en deviennent « aigris » car pas épanouis. Dans l’enseignement l’épanouissement de l’enseignant entraîne plus souvent l’épanouissement des enfants.
De même j’ai eu la conviction pendant ces années de milieu scolaire que les éducs devraient travailler en plus grand nombre avec les enseigants, en immertion…il devrait y avoir des éducs formés pour l’Education Nationale et ambauchés par l’Education Nationale pour une meilleur organisation sur le terrain.
The quote of the day
« Try not to become a man of success, but rather a man of value. » ~Albert Einstein
La Note
Nous courons tous après la note
La note, la note, la note
La note qui félicite
La note remarquable
Celle qui complimente
Les deux chiffres
Qui rassurent
Qui encouragent
Qui réconfortent
Qui récompensent
La note bonus
La note malus
La note présumée
La note contestée
La note refusée
La note négociée
La note révisée
La note acceptée
La note qui construit
La note qui instruit
La note qui grandit
La note qui élit
La note qui affaiblit
La note qui gémit
Celle qui déçoit
Celle qui sanctionne
Celle qui condamne
Celle qui appelle
Celle qui conseille
Celle qui éveille
Celle qui élève
Celle qui révèle
Celle qui relève
Celle qui apaise
La note des professeurs
La note du Proviseur
La note ad-mi-nis-tra-tive
La note incomprise
La note visible
La note invisible
La note hasardeuse
La note silencieuse
La note amicale
Elle n’est pas banale
La tendre note
La note de musique
Celle qui embellit
Celle qui sourit
Les jours de pluie
À la vie
La note colorée
Sur le tableau de craie
La note personnelle
Celle qui sait dire
Mes chers élèves
Combien je vous apprécie (Quelle que soit la note)
Une enseignante qui écrit dans le journal des élèves
Le problème vient autant du système éducatif que de ses enseignants… L’un servant à l’autre de justificatif à son incompétence. Mais le pire dans tout ça est que nous confions « l’éducation » de nos enfants à des gens qui par définition sont un constat d’échec. Nos chère profs sont tous bardés de diplômes… Mais qu’en ont-ils fait ? Nada, peau de balle, que dal…… (pour la plupart) alors ils sont devenu Prof !!! La belle affaire… C’est malheureusement le triste constat de notre « éducation » scolaire, d’un côtés un état politique arriviste au service du non partage et de l’autre un corp enseignant aussi insipide qu’arrogant…
salut à tous,
je suis prof de français au Maroc (lycée) … je crois que la notation est inévitable au lycée mais elle est sans intérêt au primaire pour des raisons déjà élucidées dans d’autres commentaires. je pense aussi que les savoirs se construisent différemment ses 20 dernières années (Internet …) et que la société a beaucoup changé … cela à l’air naturel mais le rythme est plus élevé avec plus de variables … cela affecte les rapports parents-élèves, prof-élèves, élèves face à l’avenir … on accorde moins de temps à écouter à la maison ou à l’école et on expose les jeunes à la dureté et aux difficultés de la vie … aucune protection contre ce monde dès le primaire … l’insécurité et son influence sur l’affectivité des élèves est capitale … la culture s’acquière grâce aux interactions plus rares en classe ou à la maison. donnons plus de temps à écouter !
L’ayant lu, j’ai trouvé les analyses très intéressantes, je me suis senti en accord avec beaucoup de choses dites, évidemment la question qui me vient à l’esprit, en résumé, qui fait quoi et qu’est ce qui motive les décisions des personnes qui ont le pouvoir de réformer ? Amicalement, Christian Bister.
Avant la notation, avant les programmes, avant tout ces blablas, ne faudrait-il pas connaitre les neurosciences (comment un enfant apprend ?) et user de bienveillance et motiver les enfants à apprendre avec plaisir. A s’adapter à chacun pour arriver à une autonomie. Un enfant qui a une mauvaise note, ce n’est pas sa faute. C’est que celui ou celle qui l’éduque n’a pas compris comment il fonctionnait, ne lui a pas donné les clés.
Et encore une fois prendre exemple sur des pays qui n’ont pas la même sociologie ni la même démographie! « Retarder l’entrée des enfants à l’école » ??? vraiment très intelligent pour « intégrer les enfants issus de l’immigration » dont les parents ne parlent pas français!
Pour le reste, il y a des choses intéressantes (je ne parle pas de la suppression des notes, le problème n’est pas la note mais comment on la perçoit et comment on valorise/met en jeu la progression…), car en effet, la sécurisation affective des enfants est un point capital (encore faut il qu’ils soient en sécurité réelle dans l’enceinte scolaire…)
L’école est une des composantes de la société, elle n’est pas là pour pallier à toutes les déficiences. Si un enseignant peut éveiller ses élèves à l’apprentissage, qui a lieu tout au long de sa vie, alors il aura fait son travail. Et si un ou plusieurs élèves n’ont pas le minimum de respect pour cette institution publique, qu’il(s) en sorte(nt). Il y a d’autres options pour régler ces problèmes de base (respect, civisme ) que de passer son mal-être sur les profs ; il faut juste ouvrir les yeux, et réagir avant que ça dégénère. Par exemple, les « cellules psychologiques » après les drames, soit, mais est-ce que AVANT ça ne serait pas mieux ? Evidemment tout ça demande un changement de mentalité, accepter que les problèmes existent avant qu’ils ne deviennent des drames, et construire les structures pour y réagir.
Beaucoup de préjugés dans cet article sous couvert d’expertise psy.
Bonjour. Les textes de Monsieur Boris Cyrulnik provoquent toujours illico des réactions d’enseignants, de parents …
Je pense qu’effectivement s’inspirer du système d’enseigneent scandinave ne peut que nous servir.
En tant que prof, j’ai aussi des sujets pour l’enseignement ici en Belgique qui me tiennent à coeur et que j’aimerais tellement voir se concrétiser :
1. le fait que les classes soient moins chargées d’élèves (un maximum de 15 élèves) car c’est difficile pour tout prof de faire face à 25 élèves, d’obtenir la discipline et « faire passer » sa matière pendant ses plages horaires de cours
et aussi
2. valoriser les études professionnelles et les faire voisiner davantage avec les études techniques: dans notre société: veillons à considérer que l’on a un grand besoin d’ouvriers et de techniciens spécialisés: électriciens, électroniciens, plombiers, menuisiers, cordonniers, réparateurs … et autres métiers manuels et/ou artisanaux dont nous devons reconnaître toute la valeur et ce sont très souvent des métiers bien payés.
On fait trop sentir aux parents que seul l’enseignement général (qui mène notamment aux université ou aux écoles qui visent notamment les professions libérales et à des métiers où on ne salit pas les mains) est prestigieux: cela n’est pas juste.
3. favoriser les séances de remédiation pour les élèves qui ont des difficultés d’apprentissage
PRES IMPORTANT à noter aussi et dans les autres pays européens il y a actuellement la même chose depuis les afflux massifs de migrants:
Il s’agit du grand problème de l’hétérogénéité dans les classes: les parents migrants n’ont d’autre choix que de mettre leurs enfants à l’école (si tout va bien: à la rentrée des classe mais il y a encore toujours des enfants qui entrent à l’école en cours d’année !!! Et il est juste que chaque enfant ait le droit à aller à l’école)
Les parents migrants comptent en général sur le fait que les profs et les copains d’école apprendront le français ou le néerlandais (= les deux langues véhiculaires à Bruxelles)à leurs enfants. Ce qui explique qu’en plus d’enseigner le programme à suivre dans toute classe, les écoles doivent faire comme elles peuvent pour organiser des cours de français langue étrangère ou de néerlandais langue étrangère pour les élèves qui ne connaissent pas ces langues et parfois cela se fait en cours d’année! : Voilà ce qui constitue une explication de la baisse du niveau de connaissances des élèves.
Gisèle (habitant en Belgique à Bruxelles)
Je suis d’accord avec modifs : chacun est différent et le rôle de l’éducation est de développer le potentiel de chacun : j’a passé mon enfance à Saint-Mandé , et j’auras préféré aller à l’école Decroly qu’à l’école publique où l’instit ( et le système ) manquait à ce point de psychologie qu’elle tapait sur les doigts des gaucher(ère ) de mon espèce . :sans parler de la proviseur du Lycée où allait ma soeur , qui, lors de la première réunion des parents d’élèves avait déclaré qu’il y aurait des » déchets » en fin d’année ! »… ma mère lui avait demandée : » mais , c’est de nos enfants que vous parlez ? » certains ont le don d’enseigner , et il faut commencer par aimer les enfants : un très bon exemple pour ceux qui comprennent l’anglais une vidéo sur youtube : » a matter of principal » où l’on voit un jeune principal transformer la pire école du Bronx en la meilleure : et c’est sa première mission ! ( arrivé lui-même d’Amérique du Sud à 11 ans sans parler un mot d’anglais , l s’est mis dans la peau et les baskettes des gosses et a parlé la même langue que les parents dans ce quartier à majorité noire et latino- américaine . Dans le Manifeste du surréalisme André Breton , a écrit : » Chaque matin , des enfants partent sans inquiétude : tout est prêt : les pires conditions sont les meilleures ! » Mon frère et ma soeur décrochaient toujours le prix d’Honneur ou d’excellence , pour moi qui n’ai jamais aimé être en groupe , une école alternative aurait été préférable : à ce jour je suis incapable de faire des exercices physiques en groupe : je fais les mouvement à l’inverse des autres , et quand on me dt : tourne à droite ou à gauche , je suis obligée de réfléchir , je pense que si j’avais pu être pleinement gauchère , je n’aurais pas ce problème de déséquilibre , contrarier la nature est une idiotie et les enfants ne vont pas à l’école pour y rencontrer des idiots qui leur imposent leurs propres limitations !
Je suis prof,et à la retraite dans 2 ans……….Que de bla bla ! Voici la solution a la plupart des problèmes de l’éducation nationale. Une multiplication et une division! Multiplication par deux des profs et diviser par deux le nombre d’élèves par classe. Pour le reste laissez nous faire notre travail….et vous verrez!
J’aime bien les remarques des gens sur la responsabilité des enseignants. Il y a de tout, des bons profs et des bons parents, de mauvais profs et des mauvais parents. Il y a des parents qui en ont marre des les premières 48 heures de vacances de leur progéniture, qui ne s’étonnent pas que leur gamins jouent des heures à la console, qu’ils disent des grossièretés. Ils ne survivraient pas un mois dans un collège ou lycée Zep et ils trouvent des excuses à leurs gamins pour toutes leurs conneries et ensuite ils disent que c’est la faute des profs.
…peut-être suis-je naïf, mais au regard des mes observations, j’écrirai plutôt comme titre « Il y a encore des enseignants qui ont peu conscience de leur impact affectif sur les enfants »
Voila pourquoi mon fils est scolarisé… en Belgique ! Après avoir souffert auprès d’un professeur en particulier. Depuis qu’il a traversé le Quiévrain, il va beaucoup mieux et nous avons pu arrêté la sophrologie, le pédopsychiatre et, comme par enchantement, ses problèmes d’énurésie ont disparu. J’avoue en vouloir un peu à l’instituteur qui a fait tant de mal…
Toujours aussi intéressant de lire les articles de Monsieur Cyrulnik.
Un point négatif dans le terme utilisé dans une des questions « l’assistanat social », terme très négatif et j’espère que les professeurs ont compris qu’ils n’ont pas à remplir la place du travailleur social (il existe un diplôme pour ca!!)
Très intéressant bien vu
Riche d informations
Merci beaucoup
Un correspondant à écrit « pourquoi n envoie t on pas des élèves solides et avec de bonnes notes en lycee professionnel » ce n est pas tout à fait cela qui est ecrit mais à peu pres. En fait en lycee professionnel nous avons des élèves qui ont envie de réussir mais qui en général n ont pas de confiance en eux et qui n n ont pas le rythme de travail. Et nous avons des élèves qui ont des capacités réelles mais pas le rythme de travail. Et je peux vous assurer que les enseignants et l administration font tout pour les pousser à travailler. En fait le lycée pro est considéré comme un pis aller. Heureusement nous formons des peintres en bâtiment des coiffeurs des esthéticiennes des secretaires des plombiers des platriers et j en passe et tous ces métiers qui nous sont indispensables. En fait les parents ont honte de dire que leurs enfants sont en lycee pro. C est dommage. Personne n aiment aller au restaurant et manger un très bon plat et d être servi avec professionnalisme par des jeunes qui sont passés par le lycée pro ?Venez aux journes portes ouvertes des lycée pro. Vous ferez de belles decouvertes.