Le syndicat d’enseignants Snalc, minoritaire, annonce vendredi qu’il ne se joindra pas à la grève contre la réforme du collège organisée le 11 juin par les autres membres de l’intersyndicale, mais veut toujours bloquer le brevet.

Le Snalc « a pris acte du fait que la majorité des collègues ne désiraient pas faire grève le 11 juin », indique-t-il dans un communiqué. « En revanche, ils sont mobilisés pour participer à l’action initiée par le Snalc visant à bloquer » le diplôme national du brevet (DNB) et « se disent prêts à participer à une grande manifestation publique un dimanche, à laquelle le Snalc s’associerait ».

Ce syndicat qui a recueilli 5,5% des voix aux élections professionnelles est le seul à proposer de boycotter le brevet. Il a d’abord déposé un préavis pour les 25 et 26 juin, dates des écrits, puis l’a élargi aux dates de correction de l’examen, les 29 et 30 juin.

L’intersyndicale Snes-FSU, Snep-FSU (enseignement professionnel), FO, CGT et Sud, demande elle l’abrogation des textes sur la réforme du collège. Elle avait dans un premier temps appelé à mettre en débat le principe d’une grève lors d’une journée des collèges jeudi 4 juin, puis a annoncé avant même la tenue de ce débat une grève pour le 11 juin. La Société des agrégés a également appelé à participer à la mobilisation du 11 juin.

Une première grève contre la réforme du collège a eu lieu le 19 mai, à l’appel d’organisations qui ont recueilli 80% des voix aux élections syndicales dans l’éducation en décembre.

Elle avait été suivie par 27,61% des enseignants des collèges publics selon le ministère, le double selon le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire. Le gouvernement a publié dès le lendemain au Journal officiel les textes qui concrétisent cette réforme prévue pour la rentrée 2016, une décision qualifiée de « passage en force » par ses opposants.

Des enseignants contestent la suppression des options latin-grec, remplacées par un enseignement pratique interdisciplinaire, et celle de la plupart des classes bilangues (deux langues dès la sixième) qui inquiète les professeurs d’allemand. A la place, la réforme propose deux langues étrangères pour tous en cinquième.

Autres sujets d’inquiétude: le pouvoir des chefs d’établissement dans le cadre de l’autonomie accrue accordée aux établissements et un grignotage des horaires des matières classiques à causes de l’interdisciplinarité (croisement de disciplines dans un même cours).