Le parquet d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) a ouvert une enquête préliminaire sur l’affaire des externalisations des diplômes à l’institut d’études politiques (IEP) d’Aix, qui avait poussé son directeur à la démission, a-t-on appris vendredi auprès de la procureure d’Aix-en-Provence Dominique Moyal.

« C’est une enquête assez large, qui touche notamment aux formations externalisées et à d’éventuels faux diplômes », a-t-elle déclaré à Mediapart qui révèle l’enquête judiciaire, des propos qu’elle a confirmés à l’AFP.

Directeur de l’IEP depuis 2006, Christian Duval avait multiplié, moyennant finances, les partenariats avec des écoles et organismes privés en France et à l’étranger. Ainsi sont nés « Sciences Po Île Maurice » , « Sciences Po Réunion », « Sciences Po Arménie » ou encore un accord avec l’Université professionnelle d’Afrique de Kinshasa (RDCongo) qui délivrent un master équivalent à celui des étudiants ayant suivi, après un concours difficile, le cursus à Aix.

La crise avait démarré en juillet avec la démission de quatre enseignants dont deux élus du conseil d’administration de l’institut à propos de la question des diplômes.

Fin septembre, les responsables des six autres Instituts d’études politiques -Lille, Lyon, Rennes, Strasbourg, Toulouse et Saint-Germain-en Laye- avait sommé M. Duval, de s’expliquer sur cette externalisation, menaçant d’exclure Aix du concours commun d’entrée.

Puis un audit de l’université Aix-Marseille avait pointé « d’importants dysfonctionnements » au sein de l’IEP, notamment sur un des Masters délivrés par l’établissement, celui dit de « Management de l’information stratégique » et avait poussé M. Duval à la démission.

Mme Moyal a également confirmé que les enquêteurs s’intéressent à d’éventuelles irrégularités dans la passation d’un marché public, en l’occurrence celui de la refonte du site internet de l’IEP.

Selon Mediapart, la refonte de ce site aurait coûté « près de 170.000 euros selon plusieurs source » pour « un résultat jugé décevant en interne.