Alors que le Cnesco (Conseil national d’
Cet « état des lieux sur les mixités à l’école« , réalisé par deux économistes de France Strategie et de l’Insee, « a pour objectif d’éclairer le débat à l’aide de données quantitatives portant sur le parcours d’élèves de la 6ème à la Terminale », écrit le Cnesco sur son site.
Une « forte » ségrégation sociale entre établissements
L’étude du conseil s’intéresse à la ségrégation sociale (selon les catégories socio-professionnelles [CSP] des parents), et à la ségrégation scolaire (selon les résultats des élèves), entre établissements, et entre classes, au sein même des collèges et des lycées français.
Selon cette enquête nationale, il existe une « forte ségrégation sociale » entre les établissements français. Ainsi, note le Cnesco, « un élève d’origine très favorisée (CSP+) a presque deux fois plus de camarades aisés dans son établissement qu’un élève des classes moyenne ou populaire ». Ce constat s’explique « en partie seulement » par la « ségrégation résidentielle », indiquent les économistes.
Une ségrégation scolaire très « concentrée »
L’étude analyse ensuite la ségrégation scolaire, qui est « modérée » au collège et « plus forte » au lycée. Selon l’enquête, la ségrégation se concentre dans un « nombre limité » d’établissements.
Ainsi, si certains « accueillent un grand nombre d’élèves socialement très défavorisés », un nombre « non négligeable » de collèges et de lycées « vivent quasiment sans élèves de milieux très favorisés, ou de ‘bons élèves' », quand, a contrario, d’autres « concentrent des élèves de bon niveau scolaire et de CSP élevées ».
La mixité change selon le département
La ségrégation sociale serait, d’après l’étude, liée à la zone géographique des établissements. « La ségrégation sociale peut être 10 fois plus importante dans certains départements que dans d’autres », note le Cnesco.
Les collèges présentant la plus forte ségrégation sociale sont situés, en majorité, dans les départements urbains. Au contraire, les zones « à faible densité de population recrutent sur un rayon plus large, favorisant la mixité sociale des élèves », indique l’étude.
Constitution des classes et ségrégation
En ce qui concerne la ségrégation scolaire, le Cnesco constate que la constitution des classes joue un grand rôle. Ainsi, indique l’étude, « la moitié de la ségrégation scolaire provient de la composition des classes ». Cette situation « triple » entre la 6e et la 1ère – suite aux choix de filières et d’options.
En outre, il existerait des « pratiques de ségrégation active dans les établissements, au-delà du hasard de la composition des classes. » En classe de 3ème, on observe une ségrégation sociale allant au-delà du hasard dans 25% des collèges, et une ségrégation scolaire plus élevée que le hasard dans 45% des collèges », remarquent les chercheurs. « Ceci met en évidence l’existence de classes de niveau dans les collèges français, davantage fondées sur le niveau scolaire que sur l’origine sociale », peut-on lire dans l’étude.
Classes bilangues, latin : « un facteur parmi d’autres »
A noter que selon l’étude, « Les classes bilangues et le latin ne sont qu’un facteur d’explication parmi d’autres de la ségrégation entre les classes ». Ainsi, « si leur rôle dans la ségrégation entre les classes des établissements est significatif », elles n’en sont pas « la seule explication », remarquent les auteurs de l’enquête.
Le Cnesco explique que « les langues vivantes et les options comme le latin sont souvent désignées comme les instruments principaux de la ségrégation au sein des établissement », notant au passage que « l’option latin est disponible dans plus de 90 % des établissements, et est choisie par environ 20 % des élèves de cinquième. »
Ces deux options sont, indiquent les économistes, « marquées socialement et scolairement », et dans les collèges proposant ces options, « la classe qui contient le plus d’élèves CSP+ ou le plus de « bons élèves » est le plus souvent une classe « bilangue » ou une classe latiniste ». Cependant, « le regroupement des élèves ayant choisi ces options dans des classes dédiées est loin d’être systématique », et « il est rare qu’une classe contienne une forte majorité d’élèves bilangues ou latinistes », nuance l’étude.
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