sprechblasen2801a © Fiedels

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Des universitaires membres du Conseil national des universités (CNU) ont obtenu le vote d’une motion défendant les langues régionales. Dans le texte, remis à l’AFP, les signataires « tiennent à manifester leur inquiétude » vis-à-vis de la réforme du collège, qui menacerait pour eux « la place concédée jusqu’ici » à ces idiomes.

Membres de la 73e section du CNU, baptisée « Cultures et langues régionales », ils défendent, en vrac, l’alsacien, le basque, le breton, le catalan, le corse, l’occitan et le créole.

Langues régionales et interdisciplinarité

« Supprimer toute possibilité d’étudier une langue régionale en 6e revient à rendre impossible la continuité de cet enseignement de la maternelle à l’université, continuité pourtant réaffirmée dans la récente loi de refondation de l’école. Persuadés des vertus d’une interdisciplinarité que nous pratiquons nous-mêmes, nous rappelons qu’il ne peut y avoir d’interdisciplinarité fructueuse qui ne s’appuie sur des savoirs disciplinaires préalables », écrivent les universitaires.

Dans leur motion, relayée par l’AFP, ils craignent, si la réforme est adoptée en l’état, « de se trouver face à un simple saupoudrage sur quelques mois interdisant toute continuité d’une année sur l’autre ». Les universitaires, qui demandent à Najat Vallaud-Belkacem de modifier son projet de réforme en conséquence, ajoutent « avoir du mal à concevoir qu’on puisse considérer les langues régionales existant actuellement comme des filières élitistes et de prestige, en regard de la façon dont l’institution scolaire a longtemps traité ces langues au fil des deux derniers siècles ».

Pour un « statut » d’enseignant de langues régionales

Le 22 avril, dans un communiqué, le Partit Occitan (autonomiste et écologiste de gauche) avait reproché à la réforme des collèges d’avoir « complètement oublié » l’enseignement des langues régionales, et de l’occitan en particulier. « Que vont devenir les heures d’enseignements optionnels ? Les décisions prises à Paris ignorent cette réalité qui concerne des dizaines de milliers d’élèves et des centaines de professeurs. A travers eux c’est notre patrimoine linguistique et culturel qui est menacé de disparition », écrit le parti.

Le Partit Occitan demande la création d’un « véritable statut à l’enseignement des langues régionales ». Et de conclure, dans son communiqué : « la diversité linguistique est un atout qu’il faut préserver activement ».