La ministre de la Fonction publique Marylise Lebranchu a jugé « anormal » mercredi que les élèves de Polytechnique choisissant de travailler dans le privé à la sortie de l’école militaire ne remboursent pas leurs frais d’études.

« On va rappeler les règles et les couler dans le marbre de la loi de façon plus claire », a affirmé la ministre sur RTL à propos des élèves de la prestigieuse école militaire d’ingénieurs qui ne font pas les 10 ans de service dus à l’Etat en contrepartie de leurs études gratuites et de la perception d’une solde durant leur cursus (473 euros par mois en 2014).

S’ils n’accomplissent pas ces dix années au service de l’Etat, les polytechniciens lui doivent la « pantoufle », une somme estimée autour de 45.000 euros correspondant au coût de leurs études.

Cette règle en particulier est rappelée dans un décret publié samedi au Journal Officiel qui fixe les conditions de remboursement des frais supportés par l’Ecole Polytechnique pour assurer l’entretien et la formation des élèves.

Polytechnique mais aussi la Cour des comptes en 2012 et un rapport parlementaire de 2014 avaient en effet soulevé le problème posé par une réforme de 2000 qui permettait aux polytechniciens choisissant d’emblée le privé à la sortie de suivre une formation complémentaire dispensée par un organisme agréé qui les exonère du coût de rachat de la scolarité.

« Moi je trouve anormal que quelqu’un ne rembourse pas ses études s’il choisit d’aller dans le privé. Ca dure depuis très longtemps. Les anciens normaliens – instituteurs, institutrices – c’était la même chose », a souligné Mme Lebranchu .

« Vous devez dix ans, sauf s’il y a un fait majeur » mais « le fait majeur est devenu le fait habituel (…) Ce n’est pas une décision gouvernementale, c’est une non application des règles. Donc nous allons regarder cela de très près », a-t-elle dit.