La FCPE, première fédération de parents d’élèves, devra se trouver un nouveau président après le rejet surprise par ses délégués ce week-end, attribué en interne à une « crise d’organisation » mais vu à l’UMP comme un « revers cinglant » pour la réforme du collège.

Réunis en congrès à Reims, les délégués de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), classée à gauche, n’ont pas reconduit le président Paul Raoult dans ses fonctions d’administrateur lors du renouvellement dimanche du conseil d’administration. Il ne pourra de ce fait se représenter au poste de président début juin, a-t-on appris lundi auprès de la FCPE.

Le rapport d’activité a également été rejeté, avec 48% de voix contre, 41% pour et 1% d’abstentions.

Ce vote s’explique avant tout par « une crise d’organisation interne », a affirmé à l’AFP Paul Raoult, président depuis deux ans, en dénonçant l' »instrumentalisation » faisant un lien avec le soutien de sa fédération à la réforme du collège.

Il en a voulu pour preuve « la standing ovation réservée à la ministre » de l’Éducation Najat Vallaud-Belkacem, samedi à Reims.

La FCPE « continuera, pour la réussite de tous les élèves, à défendre la réforme du collège, qui devra être abondée en moyens suffisants pour répondre aux exigences des parents d’élèves », a d’ailleurs martelé lundi la fédération dans un communiqué.

Mais la lecture est différente dans l’opposition, où la sénatrice UMP Catherine Troendle a parlé de « revers cinglant de l’équipe nationale de la FCPE ». Les parents d’élèves « ont sévèrement sanctionné les soutiens inconditionnels de Mme Vallaud-Belkacem et le projet de réforme du collège », a-t-elle estimé dans un communiqué.

La FCPE avait dès avril appuyé la réforme portée par la ministre et vivement soutenue par tout le gouvernement face aux attaques d’un front hétéroclite alliant de nombreux syndicats, des intellectuels et l’opposition.

Pour Rodrigo Arenas, secrétaire général adjoint de la FCPE, le vote « manifeste un mécontentement sur la façon dont notre fédération est gérée actuellement ». « Il convient d’associer davantage les diversités d’opinion, la représentation des parents pour pouvoir apporter de meilleures réponses » aux questions éducatives, a-t-il ajouté.

« Les adhérents demandent visiblement plus de démocratie participative », a ajouté M. Raoult, pour qui la FCPE risque malgré tout de subir le « contrecoup » de ces péripéties. « Il va falloir un temps de calage pour s’organiser », a-t-il reconnu.