Depuis la rentrée 2014, l’un des aspects de la controversée réforme du collège est expérimenté dans l’académie de Toulouse. Cette année, les élèves apprennent une seconde langue vivante dès la 5e, à raison de 2h par semaine. En contrepartie, les élèves de 6e n’ont plus que 3h par semaine de LV1 et les classes bilangues (hors allemand/anglais) ne sont plus financées.
Des profs « en colère » et « frustrés »
Ce projet, qui aurait été « imposé » aux enseignants de l’académie, laisse à certains professeurs de langues vivantes un goût amer. Sur le site de l’APLV, ils témoignent de la « perte d’efficacité » engendrée par l’introduction de 2h de LV2 en 5e. « Les séances sont trop espacées pour une bonne acquisition par les élèves, qui sont au final les premiers lésés alors qu’on voudrait les faire progresser », déplorent-ils, se disant « très en colère et très frustrés de ne pas pouvoir assurer leur enseignement correctement et de ne pas pouvoir faire découvrir à leurs élèves une nouvelle langue dans de bonnes conditions ».
Avec moins de 3h par semaine, « l’enseignement-apprentissage des langues vivantes se révèle inefficace pour un grand nombre d’élèves, et surtout pour ceux qui ne peuvent pas bénéficier d’aide à la maison, car en début d’apprentissage d’une langue les moments d’exposition à la langue doivent être le plus fréquents possible », soulignent-ils.
Par ailleurs, l’ajustement des horaires de LV1 en 6e ne satisfait pas non plus les enseignants. Avec 3h par semaine, ils n’ont pas « la possibilité d’atteindre leurs objectifs avec des classes d’un niveau très hétérogène (tous les élèves n’ayant pas étudié cette langue vivante en primaire) », affirment-ils.
Les enseignants d’italien inquiets
En dehors de l’académie, beaucoup d’enseignants de langues vivantes s’inquiètent de l’impact qu’aura la réforme du collège sur leur discipline, surtout lorsque celle-ci est moins répandue que l’anglais ou l’espagnol. Josette Juanico, présidente de l’Association des Professeurs d’Italien d’Aix Marseille (APIAM), redoute ainsi que la diversité de l’enseignement des langues soit mise à mal. « Nous craignons qu’une trop grande liberté soit donnée aux responsables d’établissements scolaires qui vont pouvoir décider du nombre d’heures à attribuer à telle ou telle discipline. Beaucoup vont jouer la carte du tout anglais/espagnol, au détriment des autres langues », déplore-t-elle.
Quelqu’un peut-il m’expliquer comment sont déterminées les langues vivantes 2 dans les collèges , Qui décide de l’implantation par exemple de l’italien et de l’allemand uniquement alors qu’il y a une forte demande des parents pour l’espagnol ? Le principal du collège a-t-il son mot à dire ?