Que vous inspire la réforme du collège dont le décret vient de paraître au Journal Officiel ?
Nous sommes inquiets. Il est désolant de constater que tout ce que nous avons construit, pour cultiver la diversité de toutes les langues et instaurer la liaison école-collège puis collège-lycée, va s’écrouler comme un château de cartes. Nous craignons qu’une trop grande liberté soit donnée aux responsables d’établissements scolaires qui vont pouvoir décider du nombre d’heures à attribuer à telle ou telle discipline. Beaucoup vont jouer la carte du tout anglais/espagnol, au détriment des autres langues. Les communiqués du Ministère de l’Education Nationale en faveur de l’allemand et son rectificatif peu satisfaisant concernant les langues anciennes, nous ont conduit à mener combat commun pour toutes les langues. Laurence Astier, présidente de la FNAI (Fédération Nationale des Associations d’Italianistes de l’
La réforme prévoit de « supprimer » les classes bilangues, qui concernent 16% des collégiens, et d’introduire une seconde langue pour tous dès la 5e et non plus à partir de la 4e. Quel est le problème ?
Nous nous battons pour le maintien des classes bilangues qui, après un fléchage dès l’école élémentaire, amenaient des élèves à devenir quasiment bilingues à la sortie du lycée. Elles sont jugées « élitistes » par la ministre, ce qui est faux : nous avons toujours accepté les élèves motivés et les avons accompagnés dans leur progression, quel que soit leur niveau de départ ou leur origine sociale ! Et notre récompense est leur implication et leur envie de poursuivre. On ferme une porte à ces élèves qui perdent leurs repères à l’annonce de cette suppression.
Comment se porte l’enseignement de l’italien en France ?
2700 professeurs enseignent l’italien dans le second degré. Dans le Sud-Est, du fait de notre proximité avec l’Italie, l’italien est, fort heureusement, encore choisi par les élèves mais l’espagnol et l’anglais gagnent du terrain. Des sections d’italien ont été fermées et pourtant l’italien est la 4e langue enseignée en France. Résultat : de nombreux professeurs d’italiens exercent sur au moins deux établissements, parfois même trois ou quatre. Notre crainte est donc de devenir des VRP ! Quel sera le sort réservé aux lauréats des concours à leur prise de fonction si les effectifs s’effritent ? Pour qu’une langue reste vivante, il faut des échanges et donc suffisamment d’élèves par classe pour organiser des activités scolaires et extra6scolaires, et des débats qui leur permettent d’interagir et de développer de réelles compétences langagières.
J’espère que Madame la Ministre nous écoutera!
les classes bilingues apportent beaucoup à des élèves en difficultés dans d’autres matières.
et peuvent être un moteur pour les aider à mieux avancer et garder confiance dans l’école..
Les classes bilingues ne sont pas élitistes.. c’est une idées répandue..
D’ailleurs en zone prioritaire les classes bilingues fonctionnent très bien et les élèves en sont ravis