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Ecole de la Republqie © NANCY – Fotolia.com

Les inégalités liées à l’origine sociale et culturelle persistent à l’école. Le 12 mai, le CESE (Conseil économique, social et environnemental) a présenté un avis, intitulé « Une école de la réussite pour tous« , dans laquelle il dévoile une étude menée dans 8 académies.

Le CESE a recueilli les témoignages des parents en situation de grande pauvreté, ainsi que des « acteurs de l’école », via la plateforme reussitedetous.lecese.fr, afin de « chercher ce qui semble nécessaire pour qu’enfin l’école française soit une école de la réussite pour tous. »

« Notre système éducatif peine aujourd’hui à remplir sa fonction intégratrice. Un grand nombre de situations d’échec se révèlent pendant la scolarité obligatoire et les inégalités de réussite sont très nettement corrélées aux inégalités sociales et culturelles des familles », note le CESE. « L’école ne parvient plus à atténuer ces inégalités de départ et tend même à les accentuer entre le début du primaire et la fin du collège », ajoute-t-il.

Pour « une école inclusive pour tous »

L’avis du CESE dégage trois chantiers : la construction d’une école inclusive, la banalisation de la mixité sociale et scolaire, et l’implication des pouvoirs publics, qui devraient « soutenir et évaluer les initiatives ».

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Ecole © contrastwerkstatt

Afin de bâtir une école « inclusive pour tous », l’avis du CESE recommande de « garantir une place en maternelle dès deux ans quand nécessaire », d’éviter « les fermetures d’écoles dans les petites communes », de « renforcer les RASED (réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté) et le dispositif ‘plus de maîtres que de classes‘, qui prévoit l’affectation d’un enseignant supplémentaire au sein d’une école ou d’un groupe scolaire.

Faire de l’école « un lieu social »

Pour « ouvrir davantage l’école » et en faire un « lieu social », le CESE conseille de « faciliter la découverte et la compréhension du milieu » en organisant des temps de rencontre et de formation entre les acteurs du PEDT (projet éducatif territorial), en ouvrant l’école aux partenariats, en développant des co-formations et des formations communes, et en « dotant les établissements d’un lieu de travail pour les enseignants ». Il recommande aussi de « considérer les parents comme un maillon essentiel », en les accueillant notamment « pour des moments formels et informels ».

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© Christian Schwier – Fotolia.com

Le CESE se prononce aussi pour une réduction des inégalités dans l’orientation scolaire, en favorisant « une meilleure inclusion des SEGPA » dans les collèges, ou en supprimant le « volet social » pour les affectations. Il conseille en outre « d’essaimer le référentiel d’éducation prioritaire », et de « porter une attention particulière aux territoires ultramarins ».

Pratiques pédagogiques innovantes

L’avis du CESE prône le développement de « pratiques pédagogiques innovantes », pour « rendre compréhensible par tous les élèves l’enjeu des apprentissages ». Le Conseil préconise le recours à la « pédagogie de la coopération », aux « travaux par projets », à « l’apprentissage de la démocratie par la prise de parole », ou à une évaluation « qui encourage les élèves et leur donne des repères communs ».

En outre, l’avis recommande de renforcer la formation des enseignants, ainsi que les personnels d’encadrement, notamment « à l’animation d’une équipe et au travail collectif pour essaimer les pratiques pour une école de la réussite de tous ». L’évaluation des enseignants et la « valorisation de leur travail » devraient être revus.

Pour le CESE, il est urgent de « développer des programmes de recherches-actions en établissement », ainsi que de lancer un « appel à projet national de recherche pour la réussite de tous les élèves ».