Plusieurs ténors de la droite ont réclamé jeudi un débat sur le collège, au lendemain de la parution au Journal officiel de la réforme, dont le principe était prévu dans la loi de 2013, a rappelé le gouvernement.
Najat Vallaud-Belkacem devait débattre jeudi soir de cette réforme non pas au Parlement mais sur Europe 1 et iTELE, avec l’ancien ministre UMP Bruno Le Maire. Un rendez-vous calé avant la promulgation des textes dès le lendemain d’une grève, dénoncée comme un « passage en force » par ses opposants.
« Il y a une forme d’hypocrisie de la part du gouvernement à accepter le débat avec l’opposition » sur la réforme du collège « et à publier le décret nuitamment au moment où le débat est organisé », a affirmé Thierry Solère, député UMP proche de Bruno Le Maire, en pointe sur ce dossier à droite.
« Nous sommes frustrés d’un véritable débat », a déploré le sénateur UMP de la Meuse Gérard Longuet, auquel la ministre de l’Education nationale, qui a annulé un déplacement pour répondre aux questions des sénateurs, a rétorqué que la loi sur l’école de 2013 prévoyant le principe de la réforme du collège avait été débattue pendant pas moins de cinq mois entre l’Assemblée et le Sénat.
Le décret et l’arrêté ont aussi été adoptés par la communauté éducative réunie en Conseil supérieur de l’éducation (CSE) le 10 avril.
« Certes, la loi a été adoptée » mais le décret « n’a pas été annoncé », a estimé le sénateur UDI du Haut-Rhin Jean-Marie Bockel. « Pourquoi refuser un débat? »
Le président UMP du Sénat Gérard Larcher a demandé le retrait de la réforme et « l’ouverture d’une vraie concertation », tandis que le secrétaire général de l’UMP Laurent Wauquiez demandait au gouvernement d’avoir le « courage » de transformer en projet de loi le décret, pour provoquer un « débat national ».
– ‘Récupération et amalgames’ –
Le président de l’UMP Nicolas Sarkozy a lui annoncé étudier « tous les moyens parlementaires et juridiques » pour contrer « ce décret qui organise ni plus ni moins le nivellement de l’école de la République ».
La ministre, très attaquée sur cet argument du nivellement par le bas, a opposé au Sénat sa propre définition: « Le nivellement par le bas, c’est quand pendant dix ans on assiste sans rien faire, les bras ballants, à la dégradation du niveau de tous les élèves, les plus mauvais comme les meilleurs, et que même on l’aggrave en supprimant des postes d’enseignants, en supprimant la formation des enseignants qui est quand même a priori la meilleure garantie de bien transmettre le savoir aux élèves », a-t-elle dit, taclant le bilan éducatif de la droite.
« C’est quand les inégalités sociales et le déterminisme social » sont « si intériorisés », que des enfants de familles populaires pensent « que la réussite, ce n’est pas fait pour eux ». « Nous réformons le collège (…) pour tirer tout le monde vers le haut », a-t-elle déclaré.
Les syndicats d’enseignants qui avaient appelé à la grève mardi contre la réforme ont décidé de leur côté de débattre le 4 juin de l’éventualité d’une autre grève le mois prochain, sans appeler au boycott du brevet.
Ils demandent « la reprise immédiate des discussions sur l’avenir du collège » et « refusent de discuter des modalités d’application de cette réforme », alors que la ministre a annoncé l’ouverture de discussions sur la circulaire d’application.
L’intersyndicale dénonce aussi « les manoeuvres de récupération politiciennes et les amalgames », sans citer nommément l’UMP.
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