Nicolas Sarkozy, président de l’UMP, dénonce le « coup de force » du gouvernement à propos de la réforme du collège, et annonce « étudier tous les moyens parlementaires et juridiques » pour s’opposer au décret, dans une interview publiée jeudi dans Le Figaro.

« Nous étudions tous les moyens parlementaires et juridiques pour nous opposer à ce décret qui organise ni plus ni moins le nivellement de l’école de la République », explique l’ancien chef de l’Etat.

Le décret portant sur la réforme, contestée à droite et par des syndicats d’enseignants, du collège a été publiée mercredi matin au Journal officiel, au lendemain d’une journée de grève des professeurs.

« Il s’agit avant tout d’un coup de force », fustige M. Sarkozy. « C’est le contraire de la méthode qui devrait prévaloir dans une République moderne digne de ce nom ».

« Il est inadmissible que la représentation nationale n’ait pas son mot à dire sur un sujet aussi central, qui concerne tous les Français, l’école, au prétexte qu’il s’agirait d’un décret », s’emporte-t-il. Il dénonce le « sectarisme » de François Hollande.

M. Sarkozy n’appelle pas toutefois à manifester, comme l’a fait le président du MoDem, François Bayrou, mercredi matin.

« Mon rôle n’est pas d’appeler à manifester, mais de demander l’organisation d’un vrai débat démocratique », fait-il valoir. « Et ce débat doit commencer au Parlement. Pour le reste, attendons de voir si le gouvernement continuera à rester sourd face à la montée des protestations ».

Parmi les volets de cette réforme, M. Sarkozy déplore notamment la « suppression des classes bi-langues », l’instauration de « l’interdisciplinarité ».

« Que dire de l’objectif affiché, expressis verbis, pardon pour le latin, de supprimer ces valeurs que sont l’effort, la contrainte, la persévérance, tout cela parce qu’il ne faut pas que l’élève s’ennuie? », enchaîne le président de l’UMP.

Il récuse aussi les accusations de « xénophobie » portée par Jean-Christophe Cambadélis, après qu’il eut critiqué les ministres Najat Vallaud-Belkacem et Christiane Taubira.

« Mmes Vallaud-Belkacem et Taubira sont Françaises. M’accuser de xénophobie, c’est présenter ces deux ministres comme étrangères », relève-t-il. « Voilà une différence de vue. Si une femme présente une réforme et qu’on est contre, ce n’est pas du sexisme, si un responsable politique de couleur présente un projet et qu’on est contre, ce n’est pas du racisme, si un étranger dit quelque chose et qu’on est contre, ce n’est pas de la xénophobie ».