Les députés ont confirmé mercredi leur version du projet de loi sur la gouvernance de l’université des Antilles qui a fait l’objet de polémiques à couteaux tirés entre les pôles martiniquais et guadeloupéen de l’entité.
Le texte, qui fait l’objet d’un désaccord entre les deux Chambres, doit encore passer au Sénat avant que le dernier mot ne revienne à l’Assemblée.
Le projet de loi prend acte du départ du pôle guyanais devenu université de plein exercice au 1er janvier 2015. Cette scission avait été validée par le gouvernement Ayrault après une forte mobilisation locale à la rentrée 2013 pour dénoncer le statut d’éternel parent pauvre de ce qui fut l’université Antilles-Guyane.
L’organisation des deux pôles restants a fait l’objet d’une ordonnance en juillet 2014 qui réaffirme « l’unité » de l’université des Antilles. Mais les débats sur le projet de loi de ratification de cette ordonnance ont achoppé sur le modèle de gouvernance.
L’Assemblée et le Sénat ont ainsi échoué en première lecture à s’entendre sur une innovation introduite par les sénateurs liant l’élection du président de l’université et des vice-présidents de pôle universitaire régional sous la forme d’un « ticket » de candidats préalablement formés et soumis au seul vote du conseil d’administration. Mais cette disposition était rejetée par les Guadeloupéens très mécontents de l’actuelle direction martiniquaise de l’université et qui défendaient, comme le gouvernement, une élection des vice-présidents par chaque pôle régional.
L’Assemblée a fini par se rallier à la position du gouvernement. Le pataquès a été tel que le rapporteur initial du texte Christophe Premat, favorable au texte du Sénat, avait été remplacé par un autre socialiste, Yves Durand, favorable au gouvernement.
Les députés martiniquais Alfred Marie-Jeanne et Jean-Philippe Nilor ont dénoncé une réforme « au forceps dans une ambiance délétère ». Le texte a été en revanche soutenue par les Guadeloupéens Ary Chalus et Victorin Lurel, tout comme le Martiniquais Serge Letchimy qui a refusé de rentrer dans une « opposition Martinique-Guadeloupe ».
L’UMP et l’UDI ont voté contre le risque d’une « partition future de l’université ». « Comment un président et des vices-présidents élus de manière différente pourront travailler ensemble ? », a également critiqué l’écologiste apparentée Isabelle Attard.
Lors de son voyage aux Antilles, François Hollande a annoncé une rallonge de 750.000 euros pour le budget de l’université pour faire baisser la pression.
L’université des Antilles est par ailleurs entachée d’un scandale de détournement massif de fonds européens.
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