François Fillon, ancien Premier ministre (UMP), a dénoncé mercredi un « passage en force » dans la publication au JO de la « mauvaise » réforme du collège faite « de « désordre » et d’improvisation », sans appeler pour autant à une manifestation.

Interrogé par France Inter sur la réaction de François Bayrou, qui a souhaité une manifestation nationale après la publication de ce décret, le député de Paris a acquiescé à sa critique: « Il y a un passage en force. Il faut que la communauté éducative trouve les moyens de réagir à ce passage en force. Moi, pour pour ma part, je n’appelle jamais à une manifestation », a-t-il précisé, jugeant que le rôle des hommes politiques était d’expliquer et argumenter « mais pas d’aller manifester ».

« C’est une mauvaise réforme », a dénoncé le responsable d’opposition, en soulignant que son volet sur les programmes avait été bâclé et serait revu. « Je ne crois pas du tout que le gouvernement puisse aller jusqu’au bout », a-t-il dit.

Quant à la réforme du collège proprement dite, « elle a un objectif: dissimuler des réductions de postes », moyennant « un jeu d’écriture » qui fait qu’on « enlève des postes de professeurs de latin, de grec, de langue » alors qu' »on récupère des horaires ».

« Tout cela est dissimulé derrière un fatras pseudo-égalitaire » et n’est « pas bon pour la réforme du collège », selon François Fillon.

L’autonomie des établissements est cependant « en soi une bonne idée », mais il faudrait faire en sorte qu’il y ait « un vrai patron » à leur tête, avec « la capacité à choisir les équipes pédagogiques ». « On en est très loin ».

Il a déploré surtout « la suppression des classes bilangues, emblématiques, symboliques », voyant « une escroquerie dans l’argument du latin ou de l’allemand pour tous ».

Le tout, a insisté M. Fillon, est marqué par « beaucoup d’improvisation » et beaucoup de désordre ».