Le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, a réclamé mardi un débat à l’Assemblée nationale sur la réforme du collège, dénonçant « un véritable mépris du Parlement » et « un coup de force » du gouvernement.

« Il est invraisemblable que le seul endroit où l’on ne va pas en débattre soit le Parlement! Le gouvernement, Manuel Valls en tête, refuse le débat au Parlement (…) sur un thème qui mobilise l’ensemble des Français », a affirmé M. Jacob, lors d’une conférence de presse.

Il a vu « un coup de force » dans la déclaration du Premier ministre assurant que la réforme serait « mise en oeuvre » et le décret « publié le plus rapidement possible ».

Invoquant « l’article 50-1 de notre Constitution, qui donne la possibilité d’inscrire un débat à tout moment à la demande d’un groupe parlementaire », le président du groupe UMP a affirmé avoir fait cette demande lors de la conférence des présidents, mais « le gouvernement l’a refusée », par la voix de Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement.

Le patron des députés UDI Philippe Vigier a fait cette même demande d’un débat dans l’hémicycle.

Les députés UMP vont « continuer à poser des questions au gouvernement » car celui-ci « s’enferme dans une logique doctrinaire » sur cette réforme où l’UMP dénonce notamment la suppression des classes bilangues, l’évolution de l’enseignement du latin et du grec, « où la ministre semble prête à faire marche arrière », et la multidisciplinarité, « un peu une usine à gaz », selon l’élu de Seine-et-Marne.

Estimant que la ministre a « peur de débattre, projet contre projet », cet ancien ministre a considéré que « Najat Vallaud-Belkacem et Vincent Peillon sont deux ministres de l’Éducation qui ont porté une mauvaise réforme ».

Interrogée en conférence de presse sur cette demande d’un débat, une des porte-parole des députés socialistes, Annick Lepetit, a répondu: « Nous n’avons absolument pas peur d’un débat. » Mais il a déjà eu lieu en 2013 lors de la discussion du projet de loi sur la Refondation de l’école, dans lequel était inscrite cette réforme du collège, a-t-elle expliqué. « Rien n’empêchait les députés UMP de faire leurs propositions » à ce moment-là, a ajouté cette élue de Paris, pour qui cependant « on peut toujours avoir des débats sans vote » aujourd’hui.

Mme Lepetit a épinglé le « grand bond en arrière que propose l’UMP », avec « la fin du collège unique », « moins de matières, moins d’heures, moins de professeurs », c’est-à-dire « un collège low cost », a-t-elle jugé.