Orléans, la ville natale de Jean Zay, a rendu hommage, lundi, à la mémoire de ce martyr de la République, assassiné par des miliciens en juin 1944, avant le départ de sa dépouille vers le Panthéon où il fera son entrée le 27 mai.
Son cercueil, recouvert du drapeau français, exhumé vendredi dernier dans l’intimité, a été déposé au pied du monument de la victoire au son de la Marche funèbre en présence de quelques centaines d’Orléanais, jeunes et moins jeunes, et de nombreux élus.
« C’est une très forte émotion que de voir une vie sacrifiée reprendre du sens », a commenté l’une de ses deux filles, Catherine Martin-Zay, qui voit dans l’entrée au Panthéon de son père « l’aboutissement de tous ses combats ».
Né en 1904, avocat, journaliste, écrivain, Jean Zay connut une carrière politique fulgurante, élu député radical-socialiste du Loiret en 1932 puis nommé ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts en 1936, à 31 ans, avant d’être emprisonné par le gouvernement de Vichy et assassiné par la milice le 20 juin 1944.
Après son assassinat par des miliciens à Molles (Allier), sa famille -d’abord sa veuve, puis ses deux filles qui résident toujours à Orléans- ont mené un très long combat pour la reconnaissance de son oeuvre. Même dans sa ville natale, les hommages ont été rares, jusqu’à l’inauguration, en 1994, d’une avenue à son nom, en présence de François Mitterrand.
Les célébrations ont commencé lundi en début d’après midi dans le Parc Pasteur, en face du lycée qui porte son nom, où des élèves ont rappelé son action à la tête du ministère de l’Éducation nationale. « Jean Zay a été votre meilleur avocat. Avec lui, c’est l’Éducation nationale qui entre au Panthéon », a lancé aux élèves la rectrice Marie Reynier après avoir écouté la lecture de textes, et un rap en l’honneur de l’ancien ministre. « Cet homme-là voulait résolument que nous soyons intelligents. Ne le décevons pas! »
Le cortège funèbre a ensuite rejoint l’ancien hôtel de ville, où Jean Zay avait accueilli Léon Blum, chef du gouvernement du Front Populaire, en 1936. « Jean Zay est tout à fait à sa place au Panthéon », a estimé le préfet Michel Jau: « Il a été sali, diffamé, calomnié de son vivant et après sa mort. Et il a fallu des années pour lui rendre justice. »
En fin de journée, la dépouille de Jean Zay devait quitter définitivement Orléans pour Paris et le Panthéon.
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