La députée UMP Annie Genevard, appuyée par Benoist Apparu, Patrick Hetzel et Frédéric Reiss, a demandé l’audition par la commission de l’Education nationale de l’association des défenseurs du latin et du grec « Arrête ton char » concernant la réforme du collège, selon un communiqué mercredi.

« Face aux inquiétudes des enseignants de latin et de grec ainsi que des parents d’élèves, il apparaît indispensable que cette association qui promeut les langues anciennes et leur enseignement rénové auprès du grand public et de l’école, du primaire jusqu’au supérieur soit auditionnée par les députés », a jugé l’élue du Doubs, qui a écrit au président de la commission l’Education nationale de l’Assemblée, Patrick Bloche (PS), à ce sujet.

Pour Mme Genevard, membre du Conseil supérieur des programmes (CSP)et professeur de lettres classiques, cette audition répondrait à « une demande légitime de l’association ».

A l’image de l’association « Arrête ton char », les défenseurs des langues anciennes craignent que la réforme du collège portée par la ministre de l’Education nationale ne soit « le coup de grâce ».

Najat Vallaud-Belkacem a tenté de rassurer mercredi sur les langues anciennes, demandant au CSP de lui remettre des propositions pour le 15 octobre. Elle a demandé dans les projets de programmes de français « des articulations plus lisibles avec les langues et cultures de l’Antiquité ».

De même, elle a souhaité que le CSP planche sur le thème « Langues et cultures de l’Antiquité » prévu parmi les nouveaux Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) et qu’il rédige « des programmes pour les enseignements de complément de latin et de grec ».

Dans un premier temps, le projet de réforme prévoyait la suppression des options latin et grec et leur remplacement par un des huit enseignements pratiques interdisciplinaires.

Face à la grogne des latinistes et des hellénistes, le ministère avait lâché du lest, ajoutant un « enseignement de complément » facultatif (une heure par semaine en cinquième puis deux heures en quatrième et troisième), ce qui n’avait pas suffi à les rassurer.