Un enseignant, principal mis en cause dans un rapport du ministère de l’Enseignement supérieur sur des soupçons de dérives diverses à l’IUT de Saint-Denis, a dénoncé mercredi auprès de l’AFP des accusations « partiales et truffées de préjugés », notamment racistes.

Mardi, le ministère avait confirmé l’existence de ce rapport, pas encore publié, et une source universitaire avait affirmé que deux protagonistes, dont Rachid Zouhhad, ancien dirigeant du département des techniques de commercialisation, allaient « être convoqués en conseil de discipline ».

Le rapport fait état de « dérives » supposées dans la gestion du département que dirigeait M. Zouhhad avec notamment des cours qui auraient été facturés et payés mais « pas assurés », avait-on indiqué de source proche de la présidence de l’Université Paris XIII, dont dépend l’IUT.

« Dans ma réponse » aux inspecteurs du ministère, « j’ai produit plus de 150 pièces justificatives récusant une à une les accusations et imputations » du rapport, a affirmé mercredi à l’AFP Rachid Zouhhad. « Ce rapport n’a de contradictoire que les apparences », ajoute-t-il.

Une enquête judiciaire à multiples volets avait été ouverte lorsque les premiers soupçons s’étaient fait jour en 2014, dans un contexte très tendu à l’IUT de Saint-Denis, notamment entre M. Zouhhad et M. Mayol, nouvellement nommé à la direction.

Cette enquête est toujours en cours et n’a pu à l’heure actuelle corroborer ou infirmer les soupçons ni établir de lien certains entre les différentes faits attestés ou allégués à l’IUT: une agression dont a été victime M. Mayol à Paris, des menaces de mort répétées et précises qu’il se plaint de recevoir, une fausse alerte à la bombe ainsi que des ventes, sans l’aval de la direction, de sandwichs hallal par une association, dans le local de laquelle des tapis de prières musulmanes avaient par ailleurs été retrouvés.

Dans ce contexte, « ce rapport partial est truffé de préjugés qui renvoient à une orientation syndicale (M. Zouhhad appartenant au syndicat SupAutonome Force ouvrière) ou à une origine et une incrimination cultuelle supposée », a affirmé M. Zouhhad à l’AFP.

« On refuse de débattre mes arguments, on balaie ça par une affirmation simpliste: +ce monsieur pratique du clanisme, du sexisme et du communautarisme+. »

Mardi, la rue de Grenelle avait indiqué que le rapport de ses inspecteurs qui pointe les dysfonctionnements au sein de l’IUT serait rendu public prochainement, et que la présidence de Paris-XIII s’était engagée à mettre en oeuvre ses recommandations. Le ministère a également appelé à ce que « les auteurs » des menaces de mort à l’encontre de M. Mayol soient « poursuivis et condamnés ».