Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du Parti socialiste, a jugé « légèrement xénophobe » l’attaque lancée par Nicolas Sarkozy contre la ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem, dont le projet de réforme du collège est contesté.

Lundi soir, lors d’un meeting UMP aux Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), M. Sarkozy avait notamment lancé: « Dans le combat effréné pour la médiocrité, Christiane Taubira (ministre de la Justice) est en passe d’être dépassée par Najat Vallaud-Belkacem ».

« L’UMP et Nicolas Sarkozy ont décidé de cibler la personne et non pas la réforme », a déclaré M. Cambadélis mercredi sur RTL.

Selon le député de Paris, la sortie de M. Sarkozy a « une certaine connotation. Madame Taubira a été attaquée pour les raisons que l’on sait, pour la couleur de sa peau. Et Madame Vallaud Belkacem est attaquée pour quoi? Parce qu’elle s’appelle Belkacem ».

« Je pense (que cette attaque) est légèrement xénophobe, je le dis. C’est inadmissible dans notre République », a-t-il insisté.

Mardi, le secrétaire d’Etat, Thierry Mandon, avait déjà dénoncé des « attaques indécentes » contre la ministre de l’Education nationale de la part de l’ancien président de la République (2007-2012).

« A travers cette question, il y a la démonstration de ce que sont les républicains conservateurs de l’ex-UMP et de ce que sont les républicains progressistes, ceux qui luttent contre les inégalités. Tout le monde constate que le collège aujourd’hui produit de l’inégalité et n’est pas performant. Mais dès qu’il y a une réforme, personne ne veut bouger, particulièrement à droite », a déploré M. Cambadélis.

« La réforme peut être perfectible », a cependant avancé le premier secrétaire du PS.

Sur RFI, Guillaume Peltier, co-fondateur du courant sarkozyste La Droite forte au sein de l’UMP, a estimé lui que M. Sarkozy avait « mille fois raison ».

« Quelle est cette idée de la gauche française qui est tellement faible dans l’argumentaire qu’on ne peut plus attaquer les politiques insupportables qui visent à saper le pacte et l’ordre républicains menées par Madame Taubira comme par Madame Vallaud Belkacem ? », a-t-il demandé.

La ministre de l’Education « incarne probablement l’un des plus beaux symboles de la méritocratie et de la promotion républicaines ». Mais « elle est en train de saper progressivement ce qui fait le fondement de l’école républicaine en y inoculant le poison de l’égalitarisme, de la repentance, de l’ignorance », a estimé M. Peltier.

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