L’ex-ministre de l’Education Luc Chatel (UMP) a jugé mardi que les débats à propos de la réforme du collège ne constitutaient pas « un combat gauche-droite », mais une « mobilisation » en faveur des « vraies valeurs » de l’école.
Sur France Info, le député a cité des personnalités critiques vis à vis de la réforme impulsée par la ministre Najat Vallaud-Belkacem, de Jack Lang à Pierre Nora en passant par Julien Dray ou Marc Fumaroli.
« Ce n’est pas un combat droite-gauche, c’est une vision de l’école et de l’éducation », a dit M. Chatel. « Nous alertons, nous nous mobilisons parce que nous considérons que les vraies valeurs de l’école sont en danger avec cette réforme, c’est-à-dire l’élitisme républicain ».
« Il fallait une réforme du collège », a poursuivi celui qui a eu en charge l’Education de 2009 à 2012 et qui dit ne pas avoir pu la mener parce que son camp avait commencé par l’école primaire, puis le lycée.
« Le collège, c’est le maillon faible du système éducatif », dit-il.
Il approuve quelques points dans la réforme qui a été jugée lundi « indispensable » par Manuel Valls : « les 20% d’autonomie » laissés aux chefs établissements, et avec des réserves, « les enseignements interdisciplinaires ».
Mais « cette réforme ne s’attaque pas à ce qui ne marche pas, alors qu’elle casse ce qui marche », classes bilangues et langues anciennes, selon Luc Chatel.
Pour lui, « le problème du collège, c’est que vous avez 18% d’une génération qui entre en 6ème en ne maîtrisant pas bien la lecture, l’écriture et le calcul ».
« Le collège ne permet pas de corriger ces difficultés », « donc aller apprendre une troisième langue dès la 5ème à des élèves alors qu’ils ne maîtrisent pas la première, le français, ce ne me semble pas la priorité ».
Il faut « que les fondamentaux reviennent à l’ordre du jour », dit-il. « Il faut passer du collège unique à un collège pour chacun », « il faut s’adapter à la diversité des classes ».
A la question de savoir si Najat Vallaud-Belkacem était une nouvelle cible de la droite, son prédécesseur au ministère a répondu : « Je ne personnalise pas les choses ». « Cette réforme défend une idéologie qui a montré des résultats désastreux vis-à-vis de l’école ». « Je constate qu’à gauche, il y un vrai clivage entre ceux qui défendent l’école du mérite » et « ceux qui se laissent enfermer par les sirènes pédagogistes ».
« La réforme des rythmes scolaires » engagée par Vincent Peillon, dit-il, fut « un fiasco », et celle-ci « est en train de prendre le même chemin ».
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