Pour réduire les écarts de réussite entre les élèves les plus modestes et les autres, pointés du doigt par l’OCDE, il faudrait que la France consacre davantage de moyens aux plus pauvres, selon un rapport publié mardi.
« Un million d’élèves aujourd’hui vivent dans des familles pauvres ou très pauvres », « le problème s’est aggravé ces dernières années » et « on en parle assez peu », a souligné lors d’une conférence de presse l’inspecteur général de l’Éducation nationale Jean-Paul Delahaye, ancien numéro deux du ministère sous Vincent Peillon.
Son rapport sur « Grande pauvreté et réussite scolaire », remis lundi à Najat Vallaud-Belkacem, a été réalisé en même temps qu’un avis du Conseil économique social et environnemental (CESE), adopté mardi, rédigé par la vice-présidente d’ATD Quart-Monde Marie-Aleth Grard. Les deux textes partagent une vingtaine de préconisations.
Ces enfants, en difficulté « pour se loger, pour se nourrir, s’habiller, se divertir » et accéder aux soins, connaissent « des fragilités qui empêchent d’apprendre sereinement », a-t-il relevé.
Tandis que la pauvreté augmentait, les fonds sociaux, qui permettent d’aider à payer des fournitures, la restauration scolaire ou des lunettes aux plus démunis, ont été divisés par 2,3 entre 2001 et 2013, a déploré M. Delahaye.
Pour consacrer plus aux élèves les plus pauvres, « il va falloir que le système trouve en lui-même des marges de manoeuvre », selon M. Delahaye, qui préconise notamment un rééquilibrage entre les moyens affectés au primaire (15% de moins que les pays comparables) et le lycée.
Pour faire réussir tous les élèves, c’est-à-dire leur permettre d’acquérir à seize ans le socle commun de connaissances, de compétences et de culture, il faut oeuvrer vers une école inclusive, une mixité sociale et scolaire et ainsi qu’une politique scolaire qui soutient et évalue les initiatives, a plaidé Mme-Aleth Grard, estimant que la mixité participe à « l’intelligence humaine » de l’élite. « Toutes les pédagogies ne se valent pas », a-t-elle souligné, vantant une « pédagogie de la coopération ».
En pleine contestation de la réforme du collège, Mme Vallaud-Belkacem a salué « la grande qualité » du rapport et de l’avis « en ce temps où la préoccupation du débat médiatique semble centrée sur l’avenir de l’élite, pour rappeler le sens profondément républicain de la politique éducative qui est de s’adresser à tous et de se soucier d’abord des plus fragiles ».
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