Bruno Le Maire et 152 parlementaires de droite et du centre demandent à François Hollande le retrait de la réforme du collège, ce qu’a exclu le numéro un du PS Jean-Christophe Cambadélis, qui les accuse d' »immobilisme ».
Dans une lettre au chef de l’Etat, dont une copie a été adressée mercredi matin à l’AFP et qui qualifie la réforme de « naufrage pour notre Nation », les signataires (104 députés, 40 sénateurs et 8 députés européens) dénoncent « une majorité de gauche qui propose de couper la langue française de ses racines en réduisant l’enseignement du latin à de simples notions de civilisation ».
Ils dénoncent aussi le fait « de rendre facultatif l’enseignement des Lumières au collège » et « de fragiliser l’apprentissage de l’allemand en France en supprimant les classes bi-langues ».
« Avec cette réforme, votre majorité abandonne l’excellence républicaine et choisit le nivellement par le bas », déplorent les signataires, parmi lesquels figurent, outre M. Le Maire, plusieurs parlementaires importants de la droite et du centre: Hervé Morin, Bernard Accoyer, Bernard Debré, Isabelle Le Callennec, Marc Le Fur, Eric Woerth et François Sauvadet.
« Monsieur le président, qui soutient cette réforme ? Personne, et surtout pas les enseignants. Qui s’en inquiète ? Tout le monde. Vous vous honoreriez donc à tirer les conséquences des inquiétudes profondes que suscite ce projet de réforme du collège en le retirant », concluent-ils.
« A chaque fois que la gauche cherche à faire de l’égalité, la droite lui reproche de faire du soi-disant +nivellement par le bas+ », a répliqué la ministre de l’éducation Najat Vallaud-Belkacem, en visite dans un lycée du Bourget mercredi.
« Je sais que certains ne voudraient réserver cette réussite scolaire qu’à quelques uns, c’est précisément ce qui oppose la gauche et la droite », a-t-elle continué, pointant du doigt les réformes scolaires menées entre 2002 et 2012.
« Quand on appartient à une majorité qui supprimé la formation initiale des enseignants, mettant dans les salles de classes des professeurs non formés, on a aucune leçon a donné, ni en matière d’humanité ni en matière de réforme du système scolaire », a conclu la ministre avec fermeté.
Jean-Christophe Cambadélis a également réagi, lors de l’émission Questions d’info (LCP, Le Monde, France Info, AFP), mercredi matin, ironisant: « M. Le Maire qui a pris l’initiative de cette pétition, est bien dans son rôle : l’immobilisme. Surtout ne touchons rien! »
« Le bloc de l’immobilisme se met en marche », a insisté le député de Paris.
Faut-il retirer cette réforme ? « Absolument pas », a répondu le dirigeant socialiste, relevant qu’il y a « énormément de faux bruits, qui servent la mobilisation – j’ai connu ça dans ma jeunesse – « , mais « pas de mot d’ordre unificateur ».
Pour lui, les députés UMP veulent « marquer de leur empreinte la grève des enseignants », à laquelle a appelé une intersyndicale pour le 19 mai.
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