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Comment faire en sorte que les enfants scolarisés de la maternelle jusqu’à la faculté deviennent les défenseurs des valeurs associées aux droits de l’Homme ? C’est la mission que s’est donnée l’association toulousaine l’École des Droits de l’Homme (EDDH).

Fondée en 2006 par le président d’Avocats sans Frontières, elle compte aujourd’hui cinq salariés. Ceux-ci, épaulés par une dizaine d’autres spécialistes du droit, mais aussi d’artistes, interviennent chaque année auprès de quelque 400 élèves du primaire, 270 collégiens, 1400 lycées de l’agglomération toulousaine  et de quelques dizaines d’étudiants.

« Nous avons conçu des mallettes pédagogiques adaptées aux capacités de compréhension des enfants, explique Marie-José Cantier, la directrice de l’EDDH. Elles comportent différents supports d’activités – texte, vidéos, jeux, matériel artistique – des mémos des notions à faire passer ou encore des carnets pédagogiques pour l’enseignant et les élèves. »

Dans les classes, les interventions des experts en droit de l’École des Droits de l’Homme se font généralement à raison de quatre séances de deux heures auxquelles les enseignants sont associés autant qu’ils le souhaitent.

« Ces séances commencent le plus souvent entre décembre et février et sont espacées d’au moins trois semaines pour permettre aux professeurs de les compléter et de les enrichir en dehors de la présence de notre intervenant, ajoute Marie-José Cantier. Nous encourageons d’ailleurs les professeurs à s’emparer de nos outils, à dupliquer l’expérience avec d’autres classes et à y initier leurs collègues. »

Le Printemps des Droits de l’Homme

Parmi les actions menées tout au long de l’année, on peut citer, pour les plus petits, celle qui s’appuie sur la création d’un « Zabderfilio » personnage dont le corps emprunte à différents animaux (corps de girafe, tête de singe, par exemple) et qui est rejeté parce que différent.

Pour les plus grands, l’EDDH monte essentiellement des « simulations d’Assemblée générale des Nations Unies ».

« Il s’agit d’un jeu de rôle qui met les enfants dans la peau de négociateurs internationaux, explique Aurélia Desplats, professeure de français à Blagnac qui, depuis 2012, fait participer ses 4èmes à l’expérience. Chaque classe impliquée représente un pays et doit construire son argumentaire en fonction de la culture, de l’économie, de la politique de celui-ci. C’est très enrichissant d’aborder une question de société en oubliant sa vision de jeune Français. Ces échanges soudent les élèves et révèlent le potentiel de certains d’entre eux. En tant qu’enseignante, c’est aussi un magnifique tremplin pour travailler l’expression écrite, orale, l’argumentation… »

Chaque année depuis 2012, l’association organise Le Printemps des Droits de l’Homme qui conclut le travail réalisé par les enfants tout au long de l’année et permet de nourrir leurs réflexions par des échanges avec des professionnels du droit. Pour la quatrième édition, plus de 500 enfants et adolescents sont attendus à Toulouse et Tournefeuille du 20 au 22 mai. Au programme, la présentation des productions artistiques (sculpture, dessin, théâtre, expression corporelle…), une conférence débat sur le thème des « Femmes et enfants dans les conflits armés » en présence d’avocats de République Démocratique du Congo et du Burundi et la «Simul’Onu » finale en présence de 90 collégiens qui débattront de la situation des enfants dans les conflits armés.

 

Olivier Van Caemerbèke